(Revue de presse – Corsicainfurmazione.org – Publié le 26 juillet 2024) Deux axes de lutte pour ces journées, un nouveau corps électoral et l’inscription de la Corse dans les pays à décoloniser.
(Alta Frequenza) Le parti évoquera aussi la situation politique actuelle en Corse, en révélant sa base programmatique qui servira de point de départ à d’éventuelles discussions avec le reste de la famille nationaliste.
(FR3Corse)
(Corse Matin) Le parti nationaliste a levé le voile sur la 42e édition de cet évènement phare du courant indépendantiste et réitère sa proposition d’un « corps électoral légitime » en Corse. L’objectif est clairement affiché : « populariser des propositions politiques qui pourraient poser les bases d’une stratégie nouvelle pour le mouvement national. »
(Corse Net Infos) « L’édition 2024 des Ghjurnate sera l’occasion de détailler ces orientations et de les populariser », explique Petru Antone Tomasi, porte-parole du mouvement.
(RcfM)
—*
[DIBATTITU] Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et légitimité du corps électoral
Samedi 3 août 2024 à 17h
La définition d’un corps électoral légitime a été reconnue, en Kanaky, comme un élément central de toute solution politique et d’un processus loyal d’autodétermination. Dès les Accords de Matignon de 1988, le gel du corps électoral a été entériné pour ce qui concerne les scrutin d’autodétermination sur la question de l’accession à l’indépendance. L’Accord de Nouméa de 1998 intègrera les élections au sein des institutions de Nouvelle-Calédonie à la logique d’un corps électoral spécifique.
Cette mesure a évidemment pour objet et pour conséquence d’éviter que la colonisation de peuplement ne vienne altérer l’expression politique des citoyens calédoniens quant au choix de leur avenir.
C’est l’annonce par l’Etat français de rompre les équilibres qui avaient été trouvés par le passé, en ouvrant le corps électoral à 25.000 nouveaux électeurs au moins, qui a conduit à la révolte kanak qui couvait déjà depuis l’affront du dernier référendum de décembre 2021, organisé unilatéralement par l’Etat français contre l’avis du peuple kanak et qui aboutit à un résultat digne d’une république bananière (96,50% de non pour seulement 43,87% de participation).
La dissolution de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron a suspendu le processus d’adoption de la loi constitutionnelle actant le dégel. Mais cette question demeure un point cardinal d’attention pour les indépendantistes.
En Corse, la question de la légitimité du corps électoral est également ancienne. En 1991, le statut Joxe avait conduit à une refonte des listes électorales. À l’époque, cette revendication procédait des combats du mouvement national contre la fraude électorale. Par la suite, le débat s’est posé en des termes différents. Dès les années 2000, Corsica Nazione et Indipendenza popularisaient la revendication d’un corps électoral corse comme composante d’une citoyenneté corse. L’objectif consistant, cette fois-ci, à faire obstacle à la colonisation de peuplement et à garantir la libre expression du peuple corse dans l’exercice de ses droits nationaux.
Depuis, la situation s’est considérablement dégradée avec l’arrivée continue de près de 5.000 personnes, étrangères à la Corse, chaque année. Dans ces conditions, comment envisager la tenue d’un scrutin sur l’avenir institutionnel et politique de la Corse comme cela a pu être évoqué durant les discussions de Beauvau ?
Dès l’an passé, le discours final des Ghjurnate de Corsica Libera relançait cette revendication du corps électoral. Entre temps, les élections législatives ont opéré comme un révélateur, pour beaucoup, du « vote communautariste français ».
Aussi, dans l’entre-deux-tours, Nazione appelait à la constitution de ce corps électoral légitime à travers une refonte des listes.
Cette proposition est à la fois en totale adéquation avec la situation présente mais également avec le droit international. À cet égard, le Plan d’Action des Nations Unies pour l’élimination du colonialisme considère cette question comme prioritaire et affirme veiller à ce « que le droit à l’autodétermination ne soit pas entravé par des modifications de la composition démographique dues à l’immigration ou au déplacement de populations » au sein des territoires sous tutelle.
À l’occasion des Ghjurnate, Nazione développera ses propositions en la matière.