(Unità Naziunale – Lutte Internationale – Publié le 25 juin 2024) UC-FLNKS et Nationalistes communiquent suite à la déportation des militants indépendantistes :
Non à l’extradition des militants indépendantistes et responsables de la CCAT
Nous tenons à exprimer notre plus vive indignation et notre profonde préoccupation face à la décision surprenante et brutale de la justice française, de placer en détention provisoire en France, dans l’attente d’un procès, plusieurs responsables de la CCAT.
Le samedi 22 juin, onze cadres de la CCAT, soupçonnés d’avoir commandité les exactions pour s’opposer au dégel du corps électoral à partir du 13 mai dernier, ont été déférés au palais de justice de Nouméa et mis en examen pour des chefs d’accusation graves : association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ou d’un délit ; participation à un groupement formé en vue de la commission de dégradations ou de violences volontaires ; de vols en bande organisée ; destructions de biens commis par incendie en bande organisée et complicité par instigation ou fourniture de moyens des crimes de meurtre ou de tentative de meurtre sur les forces de l’ordre.
À la stupéfaction générale, la justice a décidé leur placement en détention provisoire dans différents centres pénitentiaires de France, conformément aux réquisitions du procureur de la République. Une décision qui interpelle et qui bafoue la présomption d’innocence, car les transferts vers la France sont extrêmement rares et concernent habituellement des détenus déjà jugés et condamnés ou volontaires pour le départ, d’autant plus qu’ils sont très longs à organiser.
Cette sentence, perçue comme une tentative de déstabilisation de notre mouvement et de nos actions légitimes pour l’autodétermination, est d’autant plus choquante qu’elle intervient dans un contexte où les garanties de la procédure et les droits de la défense semblent avoir été bafoués. En effet, les audiences se sont déroulées à huis-clos, empêchant ainsi toute transparence et publicité des débats, ce qui est contraire aux principes fondamentaux de la justice.
Cette réponse répressive a depuis, ravivé les tensions en Nouvelle-Calédonie. La jeunesse kanak s’est à nouveau soulevée pour protester contre l’injustice flagrante de voir les dirigeants du CCAT incarcérés en France, à 17 000 kilomètres de chez eux.
Quelle ironie de constater qu’au XIXe siècle, le Gouvernement français utilisait la Nouvelle- Calédonie comme colonie pénitentiaire, déportant des prisonniers et/ou opposants politiques depuis la Métropole ! Aujourd’hui, ce mouvement semble inversé, renforçant la colère et l’indignation de notre peuple.
Nous, membres du groupe l’UC-FLNKS et Nationalistes, dénonçons fermement ce traitement inique réservé aux membres de la CCAT et aux autres militants indépendantistes. La décision de les transférer en Métropole, loin de leurs familles et de leur terre natale, apparaît comme une mesure d’intimidation destinée à affaiblir notre lutte pour l’émancipation et la souveraineté de Kanaky-Nouvelle-Calédonie.
Ces inculpations et détentions provisoires interviennent dans un climat de tension et de répression croissante envers les mouvements indépendantistes. Nous appelons tous les Calédoniens et l’ensemble de la communauté internationale à prendre conscience de cette dérive autoritaire et à se mobiliser pour défendre les libertés et les droits fondamentaux de nos concitoyens.
Nous resterons inébranlables dans notre engagement pour la justice, la dignité et l’accès à la pleine souveraineté de notre peuple. En ce sens, nous exigeons le rapatriement immédiat des sept détenus politiques, et nous demandons que la lumière soit faite sur les conditions de leur arrestation et de leur mise en examen.
Nous tenons à exprimer notre solidarité indéfectible envers les familles des détenus et à assurer que nous poursuivrons notre lutte avec détermination et résilience.
Le président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes
au Congrès de la Nouvelle-Calédonie
Pierre-Chanel Téin Tutugoro