(Unità Naziunale – Lutte de masse – publié le 30 mai 2024) Les organisations et associations suivantes : Scola corsa Federazione, Scola corsa Bastia, Biguglia, Corti, Sarrula ; STC ; APC ; AILCC ; « Parlemu corsu ! » ; Praticalingua Bastia, Capicorsu, Balagna, Corti, Piaghja, Pian d’Avretu ; LDH ; Ghjuventù Paulina ; Ghjuventù Indipendentista, l’Adecec di Cervioni appellent à s’associer à la journée d’action nationale du collectif PQVNL et du réseau Eskolim prévue samedi 1 juin 2024 à 11h devant les préfectures de Bastia et d’Ajaccio.
Scola corsa fait partie du collectif national « Pour Que Vivent Nos Langues », créé en 2019 en réaction à la réforme Blanquer qui a porté un rude coup aux filières d’enseignement de langues régionales dans l’enseignement public. PQVNL a par la suite été très actif lors des débats sur la loi Molac, adoptée a une très large majorité au Sénat puis à l’Assemblée nationale, mais ensuite censurée par une décision très controversée du Conseil Constitutionnel. Depuis lors, l’enseignement immersifdes langues régionales est régi par une circulaire qui garantit la continuité des contrats en cours avec l’Etat mais il demeure néanmoins à la merci d’un contentieux compte tenu de cette jurisprudence constitutionnelle, véritable épée de Damoclès pesant sur nos têtes. Le collectif PQVNL duquel fait partie le réseau Eskolim (Seaska Pays basque, Diwan Bretagne, Calandreta Occitanie, La Bressola Pays catalan, ABCM Alsace, Scola Corsa) continue sa mobilisation afin d’obtenir une réforme de la Constitution susceptible de sécuriser et renforcer la place des langues régionales dans les différents cursus éducatifs associatifs, du Public et du Privé des territoires concernés. Toutes ces langues sont classées « en grand danger » par l’UNESCO, car une langue sans statut de co officialité est vouée à la disparition a plus ou moins court terme. La France est un des pays le plus rétrogrades d’Europe en ce qui concerne la reconnaissance des langues historiques : elle n‘a jamais ratihé la Charte européenne des langues minoritaires et contrevient aux textes internationaux prônant la protection des patrimoines culturels du monde et le respect les droits linguistiques des minorités. Nous pensons que l’heure est venue de promouvoir la diversité culturelle, véritable richesse universelle de l’Humanité, de manière apaisée et résolue. Aujourd’hui, au Pays basque, en Bretagne, en Alsace, dans le Pays catalan, dans tout l’espace occitan des Pyrénées à l’Auvergne, de la Gascogne aux Alpes, des milliers de personnes se mobilisent pour défendre des patrimoines millénaires inaliénables. En Corse, cette action revêt une symbolique toute particulière au moment même où ont lieu les discussions du processus de Beauvau et où s’ébauche un transfert de compétences linguistiques et culturelles à la Collectivité Territoriale. On ne peut parler de sauvegarde et de promotion de la langue corse sans son institutionnalisation en milieu scolaire, dans les médias, le monde économique et la société tout entière. On ne peut concevoir d’avancée politique véritable sans un statut lui garantissant un avenir pérenne.