(Revue de presse – Lutte internationale – Publié le 15 mai 2024) Alors que depuis des jours, les mobilisations pacifiques se succédaient, les tensions depuis 24h rappellent les heures sombres des années 80.
Les trois personnes tuées sont de jeunes indigènes kanak, a déclaré un porte-parole du leader calédonien Louis Mapou(UNI). Des centaines de blessés dont certains par balles, plus de 140 interpellations.
Ce soir sur PARIS, un meeting « URGENCES KANAKY » est organisé en présence de l‘UC-FLNKS, PT, USTKE au CICP (21 TER rue voltaire 75011)
Soutien Internationaux.
War-Sav Pour l’Organisation de la Gauche Indépendantiste : Depuis la Bretagne, quelques mots sur la situation en Kanaky : -Non à la répression coloniale, judiciaire, militaire et policière. – Le seul sujet politique légitime pour un référendum d’autodétermination c’est le peuple opprimé ! C’est au peuple Kanak de décider. Le seul exercice du droit des peuples consisterait à ne consulter que le peuple dominé qui a été spolié, le peuple kanak.
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L’UPLG déclare que l’État colonial français responsable de la mort des deux kanaks tués hier.
Peuple Kanak, vous n’êtes pas seuls ! À bas la répression. Respect du droit du peuple kanak à la libre disposition. Depuis plusieurs jours la situation se détériore en Kanaky Nouvelle Calédonie. Alors que les droits du peuple kanak colonisé par la France depuis un peu plus d’un siècle, sont reconnus par la communauté internationale et que la France s’était engagée à travers deux accords, accords de Nouméa puis accords de Paris à accompagner le peuple kanak vers sa souveraineté ou au moins pour lui permettre de s’autodéterminer, l’actuel gouvernement de la France a décidé d’effacer toutes les dispositions de ces accords et de renforcer la mainmise française sur ce territoire. Depuis plusieurs jours, le peuple kanak est mobilisé pour s’opposer à la volonté du pouvoir français de continuer dans sa politique d’écrasement de l’expression souveraine kanak. Il dit : NON au dégel du corps électoral. Avec le peuple Kanak, nous devons partout dans le monde dire aussi : NON au dégel du corps électoral. Autodétermination et libre disposition du peuple kanak. Décolonisation pour la Kanaky-Nouvelle Calédonie. Non à l’envoi de force de répression massive pour mater et tuer le peuple colonisé qui demande la reconnaissance de son droit à l’autodétermination. L’attitude du colonialisme français ne nous surprend pas. La France est l’un des colonisateurs les plus bornés du monde. Dans leur logique actuelle, ils doivent amplifier la colonisation du territoire kanak et mettre le peuple kanak en extrême minorité sur leur terre. C’est le processus qu’ils ont engagé depuis plusieurs années et en dégelant le corps électoral, ils savent qu’ils arriveront à leurs fins. Peuple kanak tenez bon. Une question de survie se pose pour le peuple kanak. La France ne jouera jamais franc-jeu avec le peuple kanak. À la volonté d’émancipation et de souveraineté du peuple kanak la France oppose la répression et la colonisation. L’avenir proposé par la France aux Kanaks est la marginalisation, la répression et l’effacement. La France ne peut pas assurer un quelconque avenir pour la Kanaky. La France doit partir. Pointe-à-Pitre, le 02 avril 2024 Le secrétaire général de l’UPLG Jean-Jacob BICEP.
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Déjà une réaction en corse sur les réseaux sociaux :
Les votes indécents et irresponsables des deux chambres françaises, sénat et assemblée, ont réactivé les feux de la guerre coloniale. À la colère légitime du peuple kanak qui se traduit par des manifestations certes violentes mais qui ne font que des dégâts matériels, des milices caldoches répondent avec des tirs d’armes à feu. Ces tirs ont déjà fait trois victimes, martyrs de la cause indépendantiste et de la survie du seul peuple autochtone.
Alors que le spectre de Bernard Pons se substitue à l’image de paix de Michel Rocard, Nazione met en garde le gouvernement français et ses va-t-en-guerre contre une nouvelle dérive sécuritaire et sectaire. Nazione apporte son soutien indéfectible au seul peuple de droit sur cette terre du pacifique, le peuple kanak. Nazione s’inclina davanti à a mimoria di i vittimi di i milizii murtiferi culuniali e arreca u so sustegnu à i forzi di Risistenza di i nosci frateddi di lotta in Kanaky.
D’autres réactions en Corse sur les réseaux sociaux
Comme cela était prévisible, la situation social et économique, conjuguée aux manœuvres politiciennes de l’État français, a fini par déclencher une juste réaction du peuple kanak qui revendique la libre administration de sa patrie face à un pouvoir qui ne dissimule même plus ses objectifs néo coloniaux. A Paris, on n’hésite pas à envisager une répression de type Algérie française. Malheureusement, il règne dans la sphère politique française une sorte de quasi unanimisme qui vise à convaincre l’opinion du bon droit de la France à maintenir sa présence anachronique et le bon temps des colonies à 20 heures d’avion de Paris ! Il s’agit d’une opération de propagande que les media mainstream ont décidé d’appuyer sans vergogne et sans se soucier le moins du monde ni de la réalité politique ni du sort des Kanaks. Depuis 1998, année des accords de Noumea, tous les gouvernements successifs ont encouragé une colonisation de peuplement systématique en multipliant les avantages octroyés aux ressortissants français non-kanaks afin de modifier le corps électoral en vue d’un possible referendum. Aujourd’hui, par une curieuse inversion rhétorique, le gouvernement propage l’idée que l’inscription de ces arrivants sur les listes électorales est légitime, puisque ces gens ont désormais un délai de résidence raisonnable et, bien entendu, en accord avec le droit constitutionnel français. Autrement dit, pour les gouvernants français, soutenus par une presse aux ordres, ce sont les Kanaks qui pratiqueraient une sorte d’apartheid à l’égard des Européens qui les ont colonisés de la manière la plus brutale. PATRIOTTI proteste vigoureusement contre ce replay de la pseudo mission civilisatrice de la France qui tient à pérenniser sa présence artificielle dans une zone qui intéresse assez peu l’Europe et ou l’Etat français aura, de toute façon, bien du mal à surnager entre les puissances américaine, australienne et chinoise alors même que la force navale française est à l’étiage et paraît bien misérable face aux flottes des grands Etats du Pacifique. A l’heure où la question soulève des débats ultra-nationalistes au sein du Parlement français, PATRIOTTI se déclare totalement solidaire du peuple kanak et de son droit à l’autodétermination sous contrôle international. Le Peuple corse est par nature hostile à tout retour des schémas de type colonial auxquels la classe politique parisienne semble attachée dans sa presque totalité. Ce qui nous apparaît évident à ce propos, c’est la différence de point de vue entre les parlementaires parisiens et l’opinion qu’il prétendent représenter et qui ne validera jamais un retour à une quelconque aventure colonial d’un autre âge. Patriotti condamne les milices coloniales qui tuent impunément et avec la bénédiction de l’Etat français les Kanaks qui défendent leur terre. La situation de la Kanaky n’est pas sans rappeler celle de la Corse. Notre terre subit également une colonisation de peuplement exponentielle depuis une trentaine d’année. Ici également, les différents gouvernements français qui se sont succédés ont mis en œuvre une arrivée massives de colons venus de France pour assurer la disparition de notre peuple, noyé sous le nombre. Un éventuel vote sur l’autodétermination en Corse poserait immanquablement le problème du corps électoral. Qui pourrait voter ? Les fonctionnaires français de passage ou arrivés ces 20 dernières années et à qui non seulement on réserve les emplois, mais en plus pour qui on trouve également des emplois pour les conjoints ? Il est temps que l’opinion publique ouvre les yeux et refuse de cautionner ces pratiques coloniales d’un autre temps, en Kanaky comme en Corse ! Il serait également temps que les dirigeants français comprennent que le temps des colonies s’est terminé au milieu du XXème siècle et qu’aujourd’hui les peuples corse et kanak aspirent à la liberté et non à la disparition. À populu fattu, bisogn’à marchjà ! Patriotti
Femu A Corsica le 17 mai 2024 : Depuis l’examen et l’adoption en début de semaine, au Palais Bourbon, du projet de loi constitutionnelle modifiant le corps électoral citoyen en Kanaky / Nouvelle Calédonie, l’archipel est en proie à une situation insurrectionnelle et confronté à un niveau de tension et de violence inédit depuis « les Événements » des années 1980. Le bilan humain est dramatique : cinq personnes ont perdu la vie dont certaines très jeunes, les blessés se comptent par centaines, tandis que l’organisation de milices armées fait craindre le pire. Face à cet embrasement, l’état d’urgence a été déclaré et l’armée déployée sur l’archipel. L’ensemble des forces politiques sur place ont appelé, en responsabilité, à l’apaisement et au dialogue. Depuis trois ans, de nombreuses voix s’élèvent, à Paris et à Nouméa, pour alerter le Gouvernement français sur sa méthode dans l’appréhension de la question calédonienne. À son niveau, la représentation élue du peuple corse, à travers une motion de l’Assemblée de Corse adoptée en décembre 2021, avait déploré « le maintien d’une parodie de référendum » et rappelé « l’impérieuse nécessité d’un processus démocratique accepté et partagé ». Alors que la situation historique et politique des rapports entre la République française et la Kanaky / Nouvelle Calédonie commandait de privilégier le consensus, le Gouvernement et l’État ont fait le choix du passage en force : – En refusant, d’une part, de reporter le troisième référendum d’autodétermination, à la demande des indépendantistes eu égard au deuil massif qui frappait l’archipel à la suite du Covid-19 ; – En décidant unilatéralement, d’autre part, de modifier le corps électoral citoyen au détriment des Kanaks et d’ébranler ainsi un pilier central de la paix et du vivre-ensemble en Kanaky / Nouvelle Calédonie. Avec le dégel du corps électoral, c’est l’accélération de la dilution et de la colonisation de peuplement qui menace directement le peuple kanak dans ses droits et dans son existence. Cette réforme constitue donc une négation de l’esprit et de la lettre des « Accords de Matignon » (1988) et des « Accords de Nouméa » (1998), et une remise en cause du processus de décolonisation engagé en Kanaky / Nouvelle Calédonie. L’ensemble de ces éléments et la constance de nos convictions en la matière ont logiquement conduit les parlementaires issus de notre formation (Jean-Félix Acquaviva, Michel Castellani, Paulu Santu Parigi) à voter contre ce projet de réforme constitutionnelle dans chacune des deux chambres. Femu a Corsica exprime son émotion suite au décès tragique de cinq personnes et présente ses condoléances à leurs familles. Ces morts s’ajoutent aux centaines de blessés et aux destructions qui renvoient la Kanaky à une logique de conflit avec laquelle il faut définitivement rompre. Il est en effet impératif de sortir au plus vite de cette spirale destructrice. Pour Femu a Corsica, la crise actuelle ne pourra se régler que par une réponse politique forte et respectueuse du peuple kanak, seule susceptible d’enraciner la paix, dans l’esprit des « Accords de Matignon », scellés en 1988 sous l’égide de Michel Rocard, et de la poignée de main historique entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur. Dans l’attente d’une solution politique globale que le FLNKS et le Premier ministre ont appelée de leurs vœux, et afin de réunir les conditions nécessaires à la reprise d’un dialogue serein et fécond entre les parties, Femu a Corsica demande la suspension de l’application du texte Cet accord politique doit permettre de consolider, de façon irréversible, tout ce qui a été construit et mis en œuvre à travers les Accords de Matignon et de Nouméa. Cet accord doit garantir la sauvegarde du peuple kanak, le respect de ses aspirations, la poursuite du processus de décolonisation, et l’instauration d’une paix réelle et durable dans ce pays.
Cullettivu per a creazione di un CHU in Corsica Aujourd’hui la Kanaky… demain la Corse….SULIDARITA Petit rappel: *« Lettre du 19 juillet 1972, Pierre Messmer, alors Premier ministre, écrit à son secrétaire d’État aux DOM-TOM : « La Nouvelle-Calédonie, colonie de peuplement, bien que vouée à la bigarrure multiraciale, est probablement le dernier territoire tropical non indépendant au monde où un pays développé puisse faire émigrer ses ressortissants. Il faut donc saisir cette chance ultime de créer un pays francophone supplémentaire. La présence française en Calédonie ne peut être menacée, sauf guerre mondiale, que par une revendication nationaliste des populations autochtones appuyées par quelques alliés éventuels dans d’autres communautés ethniques venant du Pacifique. À court et moyen terme, l’immigration massive de citoyens français métropolitains ou originaires des départements d’outre-mer (Réunion) devrait permettre d’éviter ce danger en maintenant et en améliorant le rapport numérique des communautés. À long terme, la revendication nationaliste autochtone ne sera évitée que si les communautés non originaires du Pacifique représentent une masse démographique majoritaire. Il va de soi qu’on n’obtiendra aucun effet démographique à long terme sans immigration systématique de femmes et d’enfants. Afin de corriger le déséquilibre des sexes dans la population non autochtone, il conviendrait sans doute de faire réserver des emplois aux immigrants dans les entreprises privées. Le principe idéal serait que tout emploi pouvant être occupé par une femme soit réservé aux femmes (secrétariat, commerce, mécanographie). Sans qu’il soit besoin de textes, l’administration peut y veiller. Les conditions sont réunies pour que la Calédonie soit dans vingt ans un petit territoire français prospère comparable au Luxembourg et représentant évidemment, dans le vide du Pacifique, bien plus que le Luxembourg en Europe. Le succès de cette entreprise indispensable au maintien de positions françaises à l’est de Suez dépend, entre autres conditions, de notre aptitude à réussir enfin, après tant d’échecs dans notre Histoire, une opération de peuplement outre-mer. »
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Les réactions et appels au calme des structures indépendantistes de Kanaky.
La cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) rappelle que le seul objectif du mouvement indépendantiste est l’accession à la pleine souveraineté de Kanaky telle que prévue par l’accord de Nouméa. Pour cette raison, la cellule de coordination des actions de terrain réaffirme que son combat pour le gel du corps électoral reste d’actualité car c’est la seule condition d’une paix durable et du vivre ensemble en Kanaky. Ce matin du 15 mai 2024, nous avons pris acte du vote des 351 députés à l’Assemblée nationale, qui ont choisi de mettre de l’huile sur le feu en donnant leur aval pour le dégel du corps électoral, alors même que l’État et les parlementaires auraient dû respecter la parole du peuple français qui ont approuvé l’accord de Nouméa par référendum. Aujourd’hui, l’avant-dernière étape du processus de révision de la Constitution est passée et c’est le Congrès de Versailles qui sera convoqué par le président Macron dans les prochaines semaines qui entérinera cette réforme de la Constitution française. Il reste une dernière chance pour que l’État entende notre cri du cœur et stoppe définitivement son plan au nom de la paix dans notre pays. La cellule de coordination des actions de terrain a posé le cadre de la mobilisation dans l’ensemble du pays au niveau de la phase 2. Or, nous constatons que l’État français par son entêtement, soutenu par les non indépendantistes ne souhaitent pas que la paix civile perdure. L’État français qui détient le droit de la violence légitime imposé au peuple kanak depuis la prise de possession dans la souffrance à envoyer les forces de l’ordre pour rétablir l’ordre colonial sur nos terres. Les « exactions » commises sur les commerces, les sociétés, les bâtiments et les équipements publics n’étaient pas nécessaires mais ils sont l’expression des invisibles de la société qui subissent les inégalités de plein fouet et qui sont marginalisés au quotidien. Nous demandons à nos responsables politiques de défendre coûte que coûte nos acquis hérités d’une longue lutte du peuple Kanak et l’accession à notre pleine souveraineté. Ce combat est noble et il concerne tous les citoyens de notre pays. Nous condamnons fermement les propos colonialistes tenus par Gil Brial qu’il propage sur les réseaux en donnant l’illusion d’avoir le monopole de la démocratie. Nous interpellons l’État sur la présence des milices loyalistes qui agressent nos gens sur le terrain avec la caution des forces de l’ordre. Enfin, nous dénonçons fermement l’appel de Sonia Backes à déclarer l’état d’urgence dans notre pays. La cellule de coordination des actions de terrain réaffirme que les actions doivent être maintenues en phase 2,5 de manière pacifique et appelle à la plus grande vigilance en cas de provocation et à les signaler aux responsables de l’organisation. Notre combat pour la Kanaky libre sera long et semé d’embûches, aussi la CCAT appelle tous les citoyens mobilisés sur le terrain à l’apaisement et au respect des consignes. Nous appelons toutes les communautés du pays à nous rejoindre dans notre lutte pour la construction d’une nation souveraine, inclusive et dans laquelle nous aspirons à vivre ensemble en paix. Nous ne reculerons jamais et notre détermination restera indéfectible jusqu’à l’indépendance et la l’avènement de la République de Kanaky.