« Le 24 Avril 1915, le gouvernement turc lance un plan d’extermination du peuple arménien » – #Corse

(Unità Naziunale – Lutte Internationale – Publié le 24 avril 2023) Se tenait à Bastia une manifestation pour le 108e anniversaire du génocide Arménien en présence de militants de Corsica Libera dont le porte parole, Eric Simoni.

Lors de sa prise de parole, Eric Simoni a tenu a rappelé les liens historiques créés des les années 80 avec la réception des représentants arméniens aux Ghjurnate Internaziunale bien avant l’indépendance de l’Arménie en 1991. Et dans la suite logique des journées de Corte de l’édition 2022 où le comité de jumelage Corsica Armenia, par l’intermédiaire d’Alexandre Santerian, à pris la parole en tant que représentant des arméniens de Corse auprès de la République d’Artsakh.

Par sa présence et celle des militants de Corsica Libera, Eric a rappelé le soutien à la cause arménienne et l’attachement sincère entre le parti indépendantiste et le Comité de Jumelage Corsica Armenia (CJCA). Pour Eric Simoni, ces liens avec ce « peuple de combat » ont vocation à perdurer.

Quelques dates récentes.

En Janvier 2012 (le 12): Corsica Libara soutenait le peuple Kurde et appelait également l’opinion publique corse et internationale à ne pas se laisser détourner par les hâbleries de façade qui prétendent opposer les gouvernements turcs et français sur la question de la reconnaissance du génocide arménien. L’un comme l’autre portent le fardeau de leur politique expansionniste et coloniale respective.

En mars 2015 (le 15), une motion stipulait que « L’ASSEMBLEE DE CORSE DEMANDE que la Turquie reconnaisse le crime de génocide perpétré par le régime Jeune-Turc à l’encontre du Peuple Arménien ». « SOUHAITE que la Turquie établisse des relations harmonieuses avec la République d’Arménie ». « INVITE le gouvernement de la République française à transmettre cette délibération aux autorités compétentes d’Arménie et de Turquie ».

En avril 2015 (le 15): Les élus de l’Assemblée de Corse ont voté à l’unanimité une motion demandant que le massacre des Arméniens par la Turquie (1915-1917) soit reconnu comme un génocide. Le texte sera transmis à la diplomatie française pour ensuite être envoyé au gouvernement d’Ankara. La motion présentée par le conseiller territorial Jean Biancucci du groupe nationaliste Femu a Corsica a recueilli vendredi dernier un vote unanime des élus territoriaux.

En février 2020 (le 20), Corsica Libera s’associait à la commémoration du 21 février organisée par le Comité de jumelage Corse-Arménie, afin de rappeler à tous ce triste jour de l’année 1944 où furent exécutés 22 membres du groupe Manouchian. Corsica Libera s’associait donc à l’hommage rendu aux combattants de la liberté, et assurait ses amis d’origine arménienne de l’indéfectible amitié qui lie nos deux peuples.

En novembre 2020 (le 6): Une motion est adoptée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse.

Le peuple corse solidaire du peuple arménien : la motion en faveur de la reconnaissance officielle de la République d’Artsakh (Haut-Karabakh), soutenue par le Conseil exécutif de Corse.

Par courrier en date du 30 novembre 2020, le Préfet de Corse dénonce comme illégale la délibération de l’assemblée de Corse en soutien au peuple arménien.

En décembre 2020 (le 15): L’Assemblée de Corse par l’intermédiaire du Président de l’Exécutif, Gilles Simeoni, maintenait  sa demande de reconnaissance de la république d’Artsakh allant contre la décision du Préfet.

En décembre 2020 (Le 17): La LDH s’offusquait suite à la demande du préfet de Corse d’un retrait de la motion de solidarité avec les populations arméniennes du haut Karabakh adoptée à l’Assemblée de Corse. Ce texte ne serait « pas justifié par un intérêt local ».

Toujours en décembre 2020 (le 21): Jean-Guy Talamoni alors Président de l’Assemblée de Corse s’exprimait sur la décision inique du Préfet et la confiscation du pouvoir

En aout 2022, le Comité de Jumelage Corsica Armenia était l’invité des Ghjurnate Internaziunale di Corti. Corsica Libera avait condamné sans réserves l’intrusion aujourd’hui dans les zones montagneuses du haut karabakh de l’armée Azerbaïdjanaise. (Les photos)

Lors des Scontri Internaziunale di a Ghjuventù de 2023, le Mardi 28 février , la délégation arménienne de « Nor séround » a été mise à l’honneur quant à sa lutte contre le néo-colonialisme d’Azerbaïdjan.

La journée du 23 à Bastia

Cette journée organisée par le Comité de jumelage Corsica Armenia a débuté par une messe à l’attention des victimes du génocide à Notre-Dame de Lourdes.

A 14h00 après avoir pris le verre de l’amitié, les personnes se sont rendus devant la préfecture à Bastia pour des prises de paroles afin de se rappeler l’histoire et de commémorer tous ensemble.

Lors de cette journée, plusieurs personnes ont pris la parole, dont Eric Simoni de Corsica Libera et Alexandre Santerian.

Alexandre Santerian est à l’origine de la création du Comité de jumelage Corse-Arménie dont l’objectif est de renforcer les liens de solidarité entre nos deux peuples. Il est également le représentant dans notre pays de la République d’Artsakh. Cette République en conflit avec l’Azerbaïdjan n’est pas reconnue à l’échelle internationale. Elle l’est de fait sur la terre de Corse depuis que l’Assemblée de Corse a unanimement reconnu son existence en 2020.

La prise de parole :

Primu a ringrazavvi pè vostra presenzia cù noi tutt’inseme è numerosi quist’annu torna pè sta manifestazione pè u genucidu armenianu.

« Génocide Arménien et choix de la Préfecture »

Car c’est bien aujourd’hui une manifestation que nous organisons pour le génocide arménien et non une commémoration officielle je vais m’en expliquer au niveau des revendications sur le positionnement local ici en Corse. C’est donc un choix volontariste que nous soyons rassemblés ici aujourd’hui devant la Préfecture.

Il y a maintenant 3 ans au moment de la guerre de 44 jours l’autorité préfectorale représentant l’état français attaquait la validité d’une motion de l’assemblée de Corse réitérant la reconnaissance du génocide arménien par la Corse, le soutien aux arméniens dans leur droits à l’autodétermination et la reconnaissance de la République d’Artsakh.

Cette motion votée à l’unanimité politique sur l’île avait ensuite était reprise dans ses grandes lignes par l’ensemble des régions françaises, des grandes villes comme Paris Lyon Marseille ou Aix-en-Provence, pour finalement atteindre les plus hautes sphères de l’état français par le vote de 2 motions aux termes quasi identiques à l’assemblée nationale et au sénat. Bien qu’ayant une vocation plus symbolique qu’effective en Droit, la motion attaquée par la préfecture laissait entrevoir un espoir pour les arméniens d’Artsakh et de diaspora qui se sentaient moins isolées alors qu’ils venaient de perdre 5000 jeunes au combat soit une génération entière d’un peuple de 2 millions d’habitants. Il a été alors reproché qu’il n’était pas du rôle institutionnel de l’assemblée de Corse de se prononcer sur des sujets internationaux de surcroit sur le peuple arménien qui n’avait aucun lien avec la Corse si ce n’est ce désir de voir aboutir une lutte de libération Nationale.

Jusqu’ici nous nous étions tu mais il est de notre devoir de clarifier une situation qui s’enlise au local.

Quelle méconnaissance historique a-t-elle permis la contestation de cette motion de soutien au peuple arménien ?

Les liens entre la Corse et les arméniens datent selon les archives et les études que l’on trouve aisément à l’université de Corte depuis le 12 ème siècle. A l’époque la Corse et les ports du cap et d’ailleurs faisaient commerce avec les marchands de corail venant de Livourne la voisine dont la plupart étaient arméniens. Livourne possédait un comptoir arménien avec une église arménienne. Donc à cette époque où la Corse n’était même pas France les liens entre nos 2 peuples existaient. Ensuite plus tard au temps de la République corse de Pascal Paoli ce sont des navigateurs arméniens qui amèneront le futur évêque de Rome désigné par le Vatican pour administrer la nouvelle république alors indépendante, ni génoise ni française. Enfin pour être plus précis dans l’histoire les navigateurs s’étaient drapés de leurs homologues arméniens car plus de 50 000 vivaient la bas depuis que Rome leur avait demander leur intervention pour contrer les invasions barbaresques. Plus tard ce fut Napoléon Bonaparte, que nulle préfectorale ou administration française ne peut ignorer qui dans sa campagne de Russie traversa l’Arménie, y faisant don de la fabrication du cognac et ramenant avec lui son mamelouk de confiance roustan qui n’était autre qu’un arménien.

Au moment du génocide arménien aucune administration française ne peut ignorer que des familles entières d’arméniens furent accueillies ici à quelques centaines de mètres de là sur la place saint Nicolas alors qu’elles fuyaient les massacres des turcs.

Quelle administration française peut ignorer que dans cette terre de Corse qui nous a accueilli repose nos aïeux qui nés dans l’empire ottoman n’ont que fait trop confiance à la diplomatie française qui leur promettait de reconquérir nos terres ancestrales d’Arménie si ils s’engageaient dans l’armée française. Ils ont été trahis par l’armistice de la France avec la Turquie laissant la légion d’orient désœuvrée et provoquant la perte définitive de nos terres ancestrales. Certains militaires français il faut le souligner ont pris l’initiative par eux même sans l’accord de leur hiérarchie de rapatrier les Arméniens survivants des massacres, mais malgré cet engagement pour le drapeau français ils n’obtinrent pas pour beaucoup la naturalisation.

Aujourd’hui comment une administration française peut elle ordonner la vérification par ses services de tous les colis humanitaires partant de Corse alors même que tous ces colis vont être ensuite visés normalement par les services de douane si ce n’est de faire un aveu de suspicion.

De quoi peut-on suspecter la solidarité du peuple Corse envers le peuple arménien ?

D’un trop plein de courage et de similitudes face à un combat que tous disent perdus d’avance ? Nous avons une proximité culturelle religieuse familiale qui a trouvé encore plus d’écho avec les unions mixtes armeno-corses ici à Marseille à Paris. Les corses et les arméniens vivent ensembles et ils vivent bien.

Est-ce cela qui pose problème aux représentants de l’état français en Corse ?

Est ce le fait que nous n’ayons pas ou peu de revendications communautaires puisque notre attachement a la Corse s’inscrit dans une assimilation silencieuse.

Nous participons à toutes les activités, aux processions à la vie économique en bonne entente. 3500 personnes d’origine arménienne vivent en Corse, et nous n’avons toujours pas droit aux yeux de l’administration préfectorale à une commémoration officielle digne de ce nom. Car en France la seule ville où la commémoration officielle est obligatoire c’est Paris pour les autres c’est au bon vouloir du préfet si il veut organiser ou pas.

La France a mis 80 ans à reconnaître le génocide arménien et nous n’avons toujours pas droit en 2023 aux hommages dans la dignité, pire en 2021 la commémoration officielle n’a pas été organisée du fait du covid, en 2022 idem du fait des élections présidentielles, en 2023, malgré 2 mois de relance on nous prétexte la situation des retraites, yvan colonna, et … les travaux de désamiantage de la préfecture. Il me semble que durant les 3 dernières années aucune commémoration officielle de la journée des déportations n’a été ignorée, il me semble que les services de la préfecture n’ont pas omis les hommages pour la shoah. Cette différentiation mémorielle des services de l’état en Corse me déçoit au plus haut point. Certains des nôtres me diront même si nous avions des gerbes où les déposerons nous puisque cela ne s’est jamais posé pas principe.

Chers amis comme vous le voyez nous avançons, grâce à vous, parfois contre vents et marées. Mais notre combat pour la justice et la liberté est juste.

Gloire à la Corse gloire au peuple arménien libre et honneurs aux disparus.

Le contexte géopolitique

Le 24 Avril 1915, le gouvernement turc lance un plan d’extermination du peuple arménien, profitant du fait que le monde soit mobilisé par la première guerre mondiale.

C’est le génocide arménien, premier génocide du XXème siècle.

Un génocide qui servit d’ailleurs d’exemple à Hitler 25 ans plus tard. Il dira même « Qui se souvient encore des massacres des Arméniens ».

En 1915, le peuple arménien a été massacré et chassé de ses terres. 1 500 000 victimes, hommes, femmes et enfants ont vécu l’horreur.

La Turquie n’a pas été sanctionnée pour avoir commis ce crime contre l’Humanité.

Les Arméniens ont demandé aux héritiers du bourreau la reconnaissance de son crime mais la Turquie s’y est toujours refusée, pire la Turquie d’aujourd’hui s’est construite sur le négationnisme d’Etat.

Même si la plupart des Etats reconnaissent progressivement la réalité du génocide Arméniens, les instances internationales n’ont pas créé les conditions pour que la Turquie fasse acte de reconnaissance et de repentance.

Le combat des arméniens contre l’injustice et pour la liberté à trouvé un écho favorable historique certain en Corse et s’est amplifié dans les années 1980 avec la convergence des LLN (luttes de libération Nationales).

Dans les années 1990, les fedays d’Artsakh ont décidé de prendre leur indépendance par les armes. Ils ont établi depuis une république indépendante démocratique. En 2020 l’Azerbaïdjan a entamé une guerre eclair inégale au cours de laquelle ont été utilisés des drones, des bombes au phosphore blanc, des armes à sous-munition.

Nous étions présents en soutien politiquement au côté des arméniens.

Alors que dans l’indifférence générale, les puissances de ce monde ont laissé faire, la Corse affirmait sa voix. Nous ne pouvions laisser un peuple combattant pour sa liberté se faire massacrer. Aujourd’hui, malgré un cessez-le-feu imposé, l’Azerbaïdjan veut encore et toujours chasser les arméniens d’Artsakh et anéantir la république autoproclamée qu’ils ont bâti depuis un référendum démocratique ayant décidé l’autodétermination de l’ex oblast soviétique alors autonome du Nagorny karabagh.

À ce jour et depuis plus de 4 mois, l’Azerbaïdjan exerce désormais un blocus assassin à l’encontre des 120 000 Arméniens qui vivent encore dans la République d’Artsakh, les privant d’accès aux fondamentaux. En Artsakh, l’impérialisme pan-turquiste prépare un nouveau génocide, « la valise ou le cercueil  » en dépit du Droit international.

Aujourd’hui, comme hier lorsque nous soutenions les combattants d’une Arménie indépendante, nous nous tenons aux côtés des combattants de la liberté d’Artsakh, pour une république indépendante d’Artsakh car reconnaître l’indépendance de la République d’Artsakh, c’est garantir sa sécurité, garantir les droits du peuple des arméniens d’Artsakh à vivre en paix et en sécurité.
Gloire au peuple arménien libre !

Vive la solidarité Corse-Arménie!

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