Ghjuvan Batti Acquaviva – Yvan Colonna « Patriotti ne laissera pas brader l’esprit et le souffle d’années de luttes sur un coin de table » – #Corse

(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 12 novembre 2022) Une centaine de militants et sympathisants du collectif Patriotti, de l’Associu Sulidarità, de Corsica Libera, du PNC (…) étaient présent en fin de matinée devant les vestiges de la maison du colon Roussel.

Voici le texte de la conférence de presse :

Il y a 35 ans, pratiquement jour pour jour, ici même, le FLNC menait une opération commando contre la maison d’un colon français, Louis Ferdinand Roussel.

Au cours de l’opération, le propriétaire de la maison assassinait Ghjuvan Battista Acquaviva, militant du FLNC recherché depuis plusieurs années par toutes les polices de France. Son portrait, accompagné de 5 autres militants nationalistes, dont certains sont toujours présents à nos côtés, avait été largement diffusé à cette époque.

Le FLNC, qui revendiquait l’opération, expliquait dans un communiqué les conditions dans lesquelles Ghjuvan Battista fut assassiné : « Nous réitérons notre hommage à notre frère Ghjuvan Battista Acquaviva et confirmons notre précédente déclaration : notre militant a été froidement abattu alors qu’il assurait le repli du commando qui avait dû renoncer à l’opération initialement projetée.

Les faits sont les suivants :

Ralentis dans leur progression par les dispositifs de protection installés autour de la ferme du colon Roussel (boites de conserves suspendues à des fils, chiens de garde…) et par de nombreux incidents techniques qui avaient contrarié le bon déroulement de l’opération, nos militants ayant constaté que la villa avait été soudain éclairée puis, après quelques minutes, totalement plongée dans l’obscurité, ont décidé de renoncer à l’action qui aurait dû autrement se dérouler sans violences physiques. Nous tenons à préciser que sur ce type de commando JAMAIS un militant seul n’investit un objectif. Les militants agissent groupés.

Pendant que le véhicule du commando quittait les lieux, Ghjuvan Battista, qui disposait d’un véhicule personnel – La voiture retrouvée à quelques dizaines de mètres – a quitté le dernier les alentours de la ferme. Le colon Roussel qui avait curieusement coupé les lumières a ABATTU délibérément notre militant à l’extérieur de la maison alors qu’il se retirait et qu’il n’était plus un danger pour personne. Un membre du commando qui avait entendu deux coups de feu est revenu sur les lieux pour savoir ce qu’il était advenu de Ghjuvan Battista. Après de vaines recherches dans l’obscurité la plus totale, pensant que Ghjuvan Battista avait rejoint son véhicule, le militant s’est retiré.

C’est seulement après avoir perpétré cet assassinat de sang-froid que le colon Roussel a avisé la gendarmerie de Viscuvatu. Il avait fait le choix de tuer alors qu’il ne courait plus aucun risque et que la pseudo agression qu’il aurait subie n’est qu’une manipulation pour camoufler le crime.

Il a bénéficié dans ce montage de l’aide de la gendarmerie qui a confirmé sa déclaration d’une prétendue lutte qui se serait déroulée à l’intérieur de la maison. En interdisant notamment l’accès des lieux à la presse, les autorités se sont d’ailleurs efforcées de limiter l’impact de ce drame en dissimulant sciemment l’identité de notre militant pendant de longues heures, faisant même pression sur le médecin légiste pour faire dire que le meurtre avait eu lieu à bout touchant et non à bout portant.

En corse tuer un nationaliste n’est pas un crime pour la justice française mais un droit. »

En effet, l’assassin, Louis Ferdinand Roussel livrait à la gendarmerie – ou avec l’aide de la gendarmerie – une version très différente, qui deviendra rapidement une vérité officielle que l’on n’a plus le droit de remettre en cause : « Alerté par les aboiements d’un de ses chiens de garde, Louis Ferdinand Roussel sort sur les pas de la porte de son bureau. Il se trouve en présence d’un individu qui le menace de son fusil. Une lutte s’engage. Un coup de feu part en direction du plafond. Puis Roussel, malgré un violent coup de poing asséné par son agresseur, réussit à se saisir du fusil qu’il tient à deux mains. Un second coup de feu, mortel celui-là, part de l’arme de la victime. »

Cette version romanesque devient, sans aucune forme de procès, la version officielle : le méchant terroriste abattu par la gentille victime. Le colon Roussel, ce retraité, avait eu la force de se battre avec le jeune militant du FLNC et de le désarmer alors qu’il avait reçu un violent coup de poing au visage. Au cours de la bagarre, un coup de feu serait parti (bien entendu) de l’arme de Ghjuvan Battista et l’aurait atteint à la tête, le tuant sur le coup. La balle ne serait pas ressortie de la tête… Alors que ce dernier était porteur d’une arme de calibre 222. Il ne faut pas être expert en balistique pour savoir qu’un tel calibre ne s’arrête pas aux os du crane. Le colon Roussel possédait 3 armes dans sa maison, mais il n’y a jamais eu d’expertise. Ces armes n’ont d’ailleurs jamais été saisies. Quelques mois plus tard, les pièces à conviction disparaissaient les unes après les autres. Aucune reconstitution ne fut jamais organisée. Le colon Roussel quitta la Corse très rapidement, et n’eut jamais à répondre devant la justice de cet assassinat ! En Corse, comme le disait à l’époque le FLNC, tuer un nationaliste corse est autorisé par la justice et on peut même être récompensé pour cela. Le colon Roussel ayant eu une nouvelle identité et sa maison ayant été très rapidement rachetée par l’Etat français pour… y loger des CRS ! Aujourd’hui, cette maison a été rachetée par une famille corse, et nous nous en félicitons.

35 ans après les faits, la Justice française n’a jamais résolu cette affaire. Ni la justice, ni l’Etat français n’ont jamais eu la moindre volonté de résoudre cette affaire. Ghjuvan Battista est mort assassiné lâchement par le colon Roussel alors qu’il ne représentait pour lui aucun danger. Maurice Acquaviva, le père de Ghjuvan Battista, aujourd’hui lui aussi décédé, avait déclaré à l’époque : « Ghjuvan Battista était un patriote corse qui voulait libérer son pays d’une tutelle étrangère. Il en est mort comme bien d’autres. Ils font partie de nos martyrs, de nos héros. Ils sont notre Histoire ».
Ghjuvan Battista est devenu un symbole de la lutte de libération des Corses, un symbole de courage mais également un symbole d’injustice. De nombreux militants ont appelé leurs enfants Ghjuvan Battista pour lui rendre hommage. C’était le cas d’Yvan Colonna qui lui aussi a été assassiné, 34 ans plus tard dans des conditions plus que troubles.

Tous les monde connait aujourd’hui les nombreuses zones d’ombre qui ont permis l’assassinat d’Yvan Colonna. Comment un détenu, plus que radicalisé, qui créait des incidents tous les jours, a-t-il pu se retrouver auxi ?

La première information qui sort dans la presse parle déjà d’un salafiste comme si l’on voulait orienter les recherches et avaliser une version officielle, avant même le début de l’enquête. Et que penser de ces policiers de la SDAT qui distribuent rapidement à toute la presse les premiers procès-verbaux de l’assassin ? La réponse est simple, à la première lecture, on peut penser qu’il s’agit d’un fou de Dieu qui a agit sans préméditation. Mais cette analyse ne tient plus la route dès que l’on montre ces textes à des profileurs qui y voient un homme intelligent ayant prémédité son geste.

Pourquoi la directrice de la prison ment-elle éhontément lors de son audition devant la commission des lois de l’Assemblée nationale ? Pourquoi dit-elle que l’assassin était un détenu modèle qui n’avait pas d’histoire, ce qui a amené son placement en qualité d’auxi ? Alors que quelques jours plus tard, les médias révèlent qu’il avait des histoires et des bagarres, avec des détenus ou des surveillants, toutes les semaines ?

Comment expliquer que personne ne regarde les caméras de surveillance pendant près de 10 minutes ?

Pourquoi un autre détenu islamiste a-t-il été entendu par la SDAT et immédiatement changé de prison sans que son nom ne filtre dans la presse ? Qui peut croire une seule seconde à la version des inspecteurs de la SDAT qui disent aux médias que c’est un fou qui se tape la tête contre les murs ? Pourquoi l’ont-ils changé de prison ? Quel est son rôle dans cette affaire ?

Les zones d’ombre sont nombreuses et l’exigence de vérité de tout un peuple est immense. Les Corses sont descendus par dizaines de milliers dans les rues pour réclamer la justice et la vérité.

Ghjuvan Battista Acquaviva et Yvan Colonna ont un destin lié. Tous deux étudiants à l’université de Nice, tous deux militants sincères de la lutte de libération. Tous les deux amoureux de notre terre et prêts à tout sacrifier pour la défendre. Ils ont, tous les deux, été contraints de prendre le maquis en raison de leur engagement. Ils ont, tous les deux, été assassinés et la Corse réclame et attend toujours la justice et la vérité.

Nous voulions aujourd’hui, par notre présence à proximité des lieux de l’assassinat de Ghjuvan Battista Acquaviva, rappeler notre soutien indéfectible à ce militant et à sa famille. Nous exigeons qu’Yvan Colonna et sa famille ne subissent pas le même sort juridique.

Nous rappelons notre attachement à la résolution du problème corse par un processus qui devra conduire notre peuple à être reconnu officiellement et à maitriser son destin. Aucun processus ne pourra être mené à terme sans la libération de tous les prisonniers politiques à qui nous réaffirmons notre soutien fraternel.

Nous rappelons que nous exigeons, depuis notre création il y a 5 ans, que tous les militants nationalistes inscrits dans les infamants fichiers FNAEG, FINIADA et FIJAIT en soient immédiatement retirés. C’est possible aujourd’hui sans légiférer. Nous rappelons que nous exigeons la libération immédiate des derniers prisonniers politiques, et c’est possible simplement en leur appliquant les lois en vigueur dont bénéficient tous les détenus de droit commun mais que l’on refuse aux nôtres. Et pendant ce temps, l’Etat français continue de nous dire qu’il n’y a pas de prisonniers politiques en France !

Il est également possible pour le gouvernement français de mettre en place un moratoire sur l’ensemble des condamnations pécuniaires pour les prisonniers et anciens prisonniers politiques, dont certains sont aujourd’hui condamnés à payer plus d’un million d’euros.

Toutes ces revendications peuvent être satisfaites rapidement, il ne manque qu’une volonté politique de l’Etat français.

Depuis la révolte populaire de mars dernier, le gouvernement français parle de processus d’évolution institutionnelle pour la Corse. Ce processus serait même, pour certains, historique. Notre collectif ne se contentera pas d’un pseudo statut ressemblant vaguement à une autonomie et n’acceptera pas une énième décentralisation administrative et réglementaire. Pour le moment, le gouvernement français n’a donné aucun signe d’apaisement de la situation et nous n’avons pas entendu parler du sort des prisonniers et anciens prisonniers politiques. Qu’en est-il de leur engagement, de leurs sacrifices et des années de prison accumulées ?

Patriotti ne laissera pas brader l’esprit et le souffle d’années de luttes sur un coin de table, fusse-t-elle ministérielle. Les anciens prisonniers politiques que nous sommes, réunis en collectif représentatif de la diversité du mouvement nationale, entendent être associés à toutes les discussions sur l’avenir de la Corse.

Libertà per u populu corsu !

PATIOTTI

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