(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 5 juillet 2022) Suite aux dernières décisions de l’OEC et de la CCAR concernant la sur fréquentation du site de Bavella, voici la position du Cumitatu naziunalistu di u rughjonu di l’Alta Rocca
U Cumitatu Naziunalistu di u Rughjonu di l’Alta Rocca se bat depuis plusieurs années pour une protection et une gestion de nos grands sites naturels au service des intérêts collectifs du peuple corse et non au bénéfice(s) de quelques intérêts particuliers.
Un sujet sur lequel nous avons mené plusieurs actions d’information et de sensibilisation (scontri paisani, réunions publiques, barrages, manifestations, etc…) et avons émis des propositions concrètes d’anticipation des problèmes, de gestion et de régulation.
Faut-il rappeler qu’il y a encore 2 ou 3 ans, quand nous prononcions les termes de surfréquentation et de quotas, nous nous heurtions à une levée de boucliers quasi unanime?
Nous ne pouvons donc que nous réjouir que ces mots non seulement ne soient plus tabous, mais deviennent à la mode. A condition qu’ils soient suivis d’effets…
BAVEDDA
Dans ce contexte, les dernières mesures annoncées par l’OEC pour la sécurité et la protection du site de Bavedda semblent aller dans le bon sens, en particulier :
• Une régulation de la circulation, avec d’une part des mesures d’interdiction de stationnement le long de la route (bandes jaunes, enrochements) et de l’autre la création de parkings en gestion publique.
• Le fait d’envisager une réduction, des individuels et des professionnels, de la fréquentation des canyons
• La mise en place de navettes
Plusieurs points appellent néanmoins à notre vigilance :
• Que la régulation de la circulation soit réelle et surtout contrôlée, au risque que les parkings n’augmentent encore la fréquentation du site
• Pour les parkings, que les signataires des conventions de mise à disposition et le comité de suivi (OEC, Communauté Communes Alta Rocca) s’assurent et contrôlent que la gestion en reste effectivement publique
• Que la diminution de la fréquentation sur les canyons
n’engendre pas des monopoles de fait des plus gros opérateurs
• Que les navettes bénéficient d’une réelle communication, voire soient obligatoires, sous peine de rester inutilisées comme en 2021
Quid d’autre part du contrôle de l’impact environnemental de la fréquentation, même (très) partiellement restreinte, sur les canyons ? Il est
urgent et indispensable d’avoir une étude sur les cours d’eau concernés :
• Hors saison, sur les composants habituels
• Pendant ou juste après saison, en amont ET en aval
des utilisations, sur l’impact flore et faune, sur les différents résidus humains et produits liés à leurs activités (crème solaire, pic-nics…)
CAGNA
Le 26 février 2022 U Cumitatu a organisé à Livia une réunion publique au sujet d’un inquiétant appel d’offres de la communauté des communes du Sud de la Corse pour « une étude de faisabilité pour la création d’un itinéraire de découverte du massif de Cagna, projet « Strada Suttana »»
Projet que nous avons dénoncé comme absurde et dangereux à plusieurs titres :
C’est pour la survie de l’espèce que les mouflons ont été réintroduits en 2020 dans le massif de Cagna, une des dernières zones vierges de la région. Et voilà que débarque, à l’insu de tous semble t-il, un projet qui ouvre le massif à des sentiers de randonnées sur lesquels vont se ruer des milliers de personnes et à une surfréquentation annoncée qu’il faudra encore une fois gérer à posteriori.
N’y aurait-il pas derrière – aussi et surtout – le projet d’élargir les terrains de jeu « pleine nature », après avoir saturé le littoral ? Nouvelles paillottes, espaces de loisirs et autres locations de quads valoriseraient efficacement les promotions immobilières proches…
Malgré la forte mobilisation à l’issue de notre réunion publique et notre demande de retrait de ce projet – motion soutenue par les représentants présents du PNRC et la CdC – nous n’avons à ce jour aucune visibilité sur la suite, à part quelques affirmations officieuses : le projet « serait retiré », il ne s’agissait « que d’un vague projet » (qui a quand même fait l’objet d’un appel d’offres…).
Nous réitérons notre demande :
• que la communauté des communes du Sud de la Corse retire immédiatement son appel d’offre et abandonne son projet
• que les pouvoirs publics en charge du massif : PNRC, OEC, CdC prennent officiellement position sur le sujet
• que la communauté de communes de l’Alta Rocca qui représente les communes propriétaires sur Cagna soit informée et partie prenante des décisions.
U CUSCIONU
Une situation toujours enlisée et sans perspectives :• Aucun projet un tant soit peu structuré n’a été avancé : ni sur le centre de Bucchinera ni sur la gestion globale du Cuscionu intégrant Zicavu et les deux accès routiers.
• Une route difficile et dangereuse de plus en plus fréquentée mais dont la réfection en l’état actuel sans, en amont, un projet de gestion globale reviendrait à ouvrir le site à une surfréquentation encore plus anarchique et destructrice.
Concernant le Centre de Bucchinera, on espère que la réunion de son Comité de gestion prévue ce début juillet respectera les engagements précédents et sa vocation fondamentalement pastorale et environnementale.
Produit CORSU E RIBELLU
