(Unità Naziunale – Lutte internationale – Publié le 8 juin 2022 – Source)L’organisation des Communautés mapuche de Temuco, qui regroupe les autorités mapuche et les dirigeants de la commune, fait référence aux événements qui se sont terminés par la mort de Peñi Eloy Alarcón Manquepan, « le meurtre d’un jeune mapuche se produit également dans le cadre d’un conflit réel en territoire Mapuche, sur les terres reconnues en « Titres de Miséricorde » (…). Nous condamnons avec force le meurtre d’un jeune Mapuche, père, fils, frère, Kona…».
Face à un nouveau meurtre d’un Mapuche dans son lofmapu A nos lofmapu , à nos peñi et lamgen dans les différents territoires et warria du Wallmapu, à nos wenüy chiliens , à l’opinion publique nationale et internationale. En tant que Txawün des Communautés Mapuche de la Commune de Temuko :
1.- Nous sommes solidaires avec la famille du peñi/lamgen Eloy Ulises Alarcón Manquepan, assassiné de sang-froid dans son lofmapu , nous demandons justice pour sa famille.
2.- Nous dénonçons que la situation de la livraison de « qualité indigène » s’est prêtée à la désaffection des terres Mapuche, reconnues dans les Titres Merced, dans des communes telles que; Villarrica, Pukon, Padre las Casas et Temuko principalement. Une désaffection massive des terres protégées par la loi indigène 19 253 est en train de se produire, violant pleinement nos droits territoriaux et détruisant les itxolfill mogen et küme mogen de notre lofmapu . Nous montrons que le meurtre du peñi Eloy Ulises Alarcón Manquepan a lieu dans le contexte d’un conflit généré par l’État, qui a permis à des gens comme Briceño d’avoir la qualité indigène, d’acheter des terres mapuche et de faire des lots irréguliers qu’ils vendent à des prix que les communautés qu’ils ne peuvent pas payer et que l’État lui-même n’est pas disposé à acheter en raison de sa valeur élevée.
3.- La désaffection des terres mapuche a progressé systématiquement avec la complicité des avocats, des notaires et la réaction nulle de la CONADI, l’institution chargée d’assurer la protection de ce qui est établi dans la loi indigène dans ses articles numéros 12 et 13 sur les terres indigènes.
Mais en plus, dans des quartiers comme Villarrica et Temuko, la valeur commerciale du terrain a explosé, du fait de la spéculation immobilière, la valeur moyenne à l’hectare peut aller de 30 à 100 millions de pesos voire plus selon les endroits. . Cela suppose un grand problème pour nos communautés, ceux d’entre nous qui ont cherché des solutions institutionnelles pour nos revendications foncières à travers l’article 20 lettre b de la loi indigène, puisque d’une part l’activité immobilière et la spéculation commerciale continuent de menacer en permanence nos terres et d’autre part la CONADI n’est pas disposée à payer la valeur marchande du terrain compte tenu du contexte particulier de ces communes et favorise notre démantèlement et déracinement en proposant des terrains dans d’autres communes éloignées, c’est un grave problème.
Nous avons besoin de solutions sur nos propres territoires, l’État doit fournir les ressources nécessaires pour parvenir à des accords avec ceux qui correspondent en faveur de donner une solution politique à nos demandes et besoins de terres et de territoires pour le développement de notre Mogen Mapuche .
4.- Enfin, nous croyons que le gouvernement doit assumer la responsabilité du meurtre d’un jeune mapuche et comprendre que cette situation se produit dans le cadre du « conflit de propriété » sur le territoire mapuche, et particulièrement dans les terres reconnues dans les titres Merced qui bénéficier d’une protection devant la loi. Nous condamnons avec force le meurtre d’un jeune Mapuche, père, fils, frère, Kona.
Newentuleymün pu peñi pu lamgen, kiñewküleiñ, rekülüwaiñ, marichiwew!
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Les 25 prisonniers politiques mapuche de la prison d’Angol déclarent ce qui suit :
Nous regrettons vivement et condamnons le meurtre de notre peñi Eloy Alarcón Manquepan, assassiné par la cupidité que l’argent provoque dans l’esprit des winkas et des yanakonas qui ne pourront jamais comprendre ce que signifie ÊTRE MAPUCHE et le lien avec notre Ñuke Mapu. En tant que prisonniers politiques de ladite prison, nous nous joignons à la douleur de la famille et du Lof en ces temps difficiles, en plus d’adresser nos plus sincères condoléances et nos vœux de force à leur Reñma, wenuy et à l’ensemble du mouvement révolutionnaire qui revendique la reprise Territoire Mapuche-Huilliche. Nous lançons un appel à rester unis et à reconstruire notre Rakiduam ngülam laissé par nos Takeche. Justice pour tous nos peñi assassinés ! Ils ne verront jamais le peuple Mapuche à genoux !
Prisonniers politiques mapuche, prison d’Angol, 7 juin 2022.