(Unità Naziunale – Lutte de Masse – Publié le 12 mars 2022) Cela fait une bonne semaine que des manifestations d’ampleur ont lieu dans toute la Corse à la suite de l’agression d’Yvan Colonna par l’un de ces codétenus. Rassemblements de soutien, évidemment, mais également de revendications, des revendications qui demeurent les mêmes depuis des années.
Ces derniers jours, les appels à l’apaisement se multiplient et certains parlent du « piège » ou de la « facilité » que représente la violence. Bon nombre de gens n’ont ainsi pas compris que le véritable piège est l’apaisement.
Cela fait huit ans que le FLNC a déposé les armes. Depuis les nationalistes ont été élus à l’assemblée de Corse. Tout se joue dans les régies de l’art, par des votes, démocratiquement. Nos élus font des demandes A l’état français nécessaires à la survie d’un peuple (co-officialité de la langue corse, statut de résident, entre autres) ou bien logiques car elles résultent de la fin d‘un conflit (reconnaissance du statut de prisonnier politique, amnistie). Mais, lors de la venue du président français, Emmanuel Macron, en 2018. toutes ces revendications ont été rejetées.
Toute ? Pas vraiment : nous y avons gagne une hypothétique et illusoire mention de la Corse dans la constitution. Suite A cela, des assemblées avaient eu lieu à l’Université Pasquale Paoli, réunissant syndicats étudiants et nationalistes indépendants. Les ardeur» et la colère des plus déterminés des militants avaient alors été calmé par un appel unanime A l’apaisement.
Depuis, quatre années sont passées, et le même scénario se répète. En quatre ans. rien n’a changé, aucune des revendications nationalistes majeures n’a été satisfaite. Quand quatre ans en arrière le président français nous accordait une ridicule mention de la Corse dans la constitution, aujourd’hui le gouvernement nous accorde la même humiliation : la levée du statut de détenu particulièrement signalé (DPS) pour Colonna, Ferrandi et Alessandri Cette décision aurait pu être vu comme une « première satisfaction ». comme l’observent certains, si elle n’avait pas eu lieu dans ce contexte.
Quelle humiliation plutôt, de voir qu’il a fallu attendre que le pronostic vital d’Yvan Colonna soit engagé pour que l’état français nous fasse cette concession II est important de ne pas voir cette concession pour une « satisfaction », car il s’agit d’un acte purement politique, un acte qui ressemble en tout point à celui de Macron quatre années en amère.
C’est pour cela que l’« apaisement » dans ce contexte précis, est un piège qu’il faut éviter. L’apaisement est une situation que tout le monde cherche et respecte, mais cela ne veut pas dire qu’elle doit être là en toutes circonstances. Lorsque l’injustice s’attaque à un peuple, il est normal que celui-ci se soulève. « Apaisement » et « dialogue » sont des termes en vogue aujourd’hui et s’il s’agit de concepts nobles en théorie, la réalité est toute autre. Ces concepts ne font que traduire la mon de nos revendications dans k temps et l’oubli.
Au gouvernement français, nous rappelons qu’après le dialogue vient l’action. Cela fait déjà huit ans que nous sommes en phase de dialogue.
À tous les militants nationalistes, nous appelons à rejoindre la manifestation prévue à Bastia demain, dimanche 13 mars, à I5h devant le palais de Justice. Nous appelons à poursuivre les rassemblements tant que durera l’inaction de l’état français. Nous appelons avant tout à ne pas faiblir et à ne pas tenir compte des leurres posés par l’état français.
A MUVRA