(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 22 février 2022) Dans le dossier concernant le rapprochement d’Alain Ferrandi, Pierre Alessandri et Yvan Colonna, le gouvernement français utilise le prétexte du statut de DPS pour leur refuser le rapprochement en Corse, au mépris de ses propres lois et de toutes les directives européennes.
Alors qu’ils sont incarcérés pour les premiers depuis bientôt 23 ans et bientôt 19 ans pour le dernier, alors que s’ils étaient traités comme des détenus de droit commun et si on leur appliquait les lois, ils devraient être en liberté, le gouvernement français continue de s’acharner sur eux en leur appliquant une double peine, puisqu’à l’emprisonnement, on rajoute l’exil.
Chaque année, une commission dite locale se réunit avant la fin de l’année pour décider du renouvellement ou pas du statut de DPS pour une année. La commission n’ayant pas statué en temps pour nos prisonniers, leurs avocats ont saisi le tribunal administratif qui leur donnera raison… dans deux ans !
Cette commission locale n’est que consultative et c’est le ministre de la justice qui prend la décision finale. Dans les dossiers qui nous concerne, le garde des Sceaux connaissant personnellement les accusés, il a été « déporté », c’est-à-dire qu’on a transféré sa responsabilité au Premier ministre.
Depuis deux ans, la commission locale rend des avis favorables à la levée du statut de DPS pour nos prisonniers. Malgré ces avis favorables, le Premier ministre a refusé à deux reprises de lever le statut de DPS. Ces refus sont en réalité la preuve de la volonté du gouvernement français de refuser de rapprocher nos prisonniers car le statut de DPS est l’excuse utilisée pour justifier qu’ils ne sont pas transférés au Centre de Détention de Borgu.
L’Unità Strategica a porté à un très haut niveau la revendication de rapprochement de nos prisonniers. Nous sommes allés au cœur de l’Assemblée nationale française pour porter nos revendications et nous avons rencontré tous les groupes politiques représentés, qui tous ont compris et admis notre revendication comme légitime, en leur nom propre ou en engageant la responsabilité de leur groupe.
Malgré cela, la volonté réelle du gouvernement français est de continuer à appliquer une double peine à nos prisonniers et de les empêcher de rentrer en Corse. La position exprimée lors d’un dîner débat par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe se trouve ainsi confortée, les nôtres doivent mourir en prison !
Hier, la fameuse commission locale s’est désavouée toute seule en revenant sur ces propres décisions et a donné un avis défavorable pour que le premier ministre puisse plus facilement justifier son refus d’enlever le statut de DPS et que le gouvernement français puisse ainsi continuer à leur appliquer une double peine.
Cette attitude est indigne d’une démocratie ou d’un pays s’autoproclamant « patrie des Droits de l’Homme ».
C’est une véritable déclaration de guerre que le gouvernement français vient de jeter, de manière méprisante, en plein visage de notre peuple. Alors que l’ensemble des élus de la Corse et une grande majorité des élus français, y compris dans la majorité présidentielle, toutes tendances politiques confondues, toutes institutions confondues est entièrement acquis à notre légitime revendication.
La seule réponse possible à ce qui n’est autre qu’une vengeance d’Etat est la mobilisation !
Nous appelons les Corses à se tenir prêts et se mobiliser à nos côtés, comme ils l’ont toujours fait dans les moments difficiles pour soutenir les actions que nous ne manquerons pas d’impulser dans les jours qui viennent.
L’Unità Strategica