(Unità Naziunale – Lutte Internationale – publié le 24 avril 2021) La police espagnole a procédé ce matin à une série d’arrestations pour diverses actions menées le 8 mars et dans l’entreprise de nettoyage ISN.
L’opération est toujours ouverte et il semble que le nombre d’arrestations pourrait atteindre 11. Le syndicat LAB dénonce le double standard lorsque des syndicalistes et des travailleurs sont arrêtés pour avoir manifesté mais aucune action n’est prise contre les employeurs qui violent les lois et les droits de classe des travailleurs. Le syndicat LAB lancera une série d’initiatives pour dénoncer ce qu’il considère comme des «abus contre le syndicalisme» et pour souligner la nécessité d’une lutte syndicale. Parmi eux, il prévoit de se rassembler demain matin devant le palais de justice de Pampelune et de manifester samedi après-midi dans les rues de la capitale navarraise. La démonstration débutera à 17h00 depuis la Plaza de Baluarte.
LAB assure que la répression n’arrêtera pas la lutte féministe dans le domaine syndical et encourage à soutenir la manifestation de samedi
Dans une apparition faite au siège de la Confédération des entrepreneurs de Navarre (CEN), il a dénoncé l’alliance de l’Association patronale, l’appareil judiciaire et policier, pour tenter de neutraliser et de sanctionner l’activité syndicale par la répression. La manifestation de samedi partira à 17h00 de la Plaza de Baluarte de Iruñea. LAB a dénoncé que « le système capitaliste, hétéropatriarcal, raciste et écocidaire » profite du travail précaire et libre des femmes, se perpétuant au prix de son exploitation et que ces emplois « essentiels à la pérennité de la vie, sont rendus invisibles , privatisée et précaire « à travers l’histoire. « Mais de plus en plus d’entre nous ont décidé de se lever et d’avancer sur la voie ouverte par le mouvement féministe d’Euskal Herria et par les luttes syndicales féministes naissantes », et donc, face aux luttes contre l’écart salarial, pour la conciliation et amélioration des conditions de travail et des salaires ou contre la précarité de l’emploi et en faveur de la santé au travail, lorsque les droits des femmes sont revendiqués, «les pouvoirs établis, l’Association patronale, l’appareil judiciaire et policier, tentent de neutraliser et de sanctionner nos actions par des arrestations, amendes, services minimum de 100% pour laisser les grèves sans effet, licenciements … » « Ce n’est pas un hasard si le système répond à notre réaction, et répond comme il le fait. Face à notre lutte, le système capitaliste hétéropatriarcal se réarme. Il nous censure, nous retient, nous punit, veut nous discipliner pour que on a peur, on se tait et on se soumet. Parce que le système est très bouleversé que l’on résiste et que l’on se rebelle contre l’endroit où il veut nous avoir », ont-ils affirmé lors de la conférence de presse tenue devant le CEN. Ils ne considèrent pas non plus comme une coïncidence que ces arrestations aient lieu à Nafarroa « où a prévalu (et des éléments de) un régime antidémocratique, extrêmement agressif à l’égard de l’euskara et de la culture basque, des revendications sociales et aussi des droits des femmes ». LAB a lancé un avertissement aux « patrons et juges » assurant que face à leurs attaques « nous devenons plus forts, nous nous allions, nous nous organisons, nous nous soutenons les uns les autres », et qu’ils continueront à travailler pour faire des femmes des « sujets politiques » de nos luttes. En ce sens, ils ont rappelé l’appel à une manifestation ce samedi dans les rues d’Iruñea, qui partira à 17h00 de la Plaza Baluarte.
les réactions :
ESK: « Le syndicalisme n’est pas un crime » : Le syndicat condamne fermement les arrestations en Navarre aujourd’hui. Comme chacun sait, 7 membres du LAB ont été arrêtés ce matin pour avoir prétendument soutenu le M8 et l’accord de nettoyage. Le syndicat CSR souhaite avant tout exprimer son plein soutien au syndicat LAB et en particulier aux détenus. Les arrestations d’aujourd’hui sont incompréhensibles, surtout dans la forme, elles constituent également une grave attaque contre le syndicalisme et les droits des travailleurs. De plus, nous ne pensons pas que ce soit une coïncidence de criminaliser ces actions; d’une part une action sur le M8 et d’autre part une proclamation sur le secteur féminisé et précaire des nettoyeurs. En plus de criminaliser le syndicalisme, un tel comportement ne vise qu’à délégitimer les luttes des femmes, et nous n’accepterons en aucun cas cela. Nous sommes clairs; le syndicalisme n’est pas un crime! Libérez les détenus!
ELAk appelle au dépôt d’allégations contre des personnes du LAB arrêtées à Pampelune L’ELA a critiqué la criminalisation croissante du mouvement syndical et exprimé sa solidarité avec les détenus. L’ELA a appelé au dépôt de poursuites contre les personnes du LAB arrêtées à Pampelune aujourd’hui, comme un autre exemple de la criminalisation du mouvement syndical en Navarre et au Pays basque. L’ELA exprime également sa solidarité avec les personnes touchées et a défendu le droit des travailleurs à se mobiliser pour défendre leurs droits.
SORTU « Il est inacceptable de persécuter ceux qui ont travaillé pour la défense des travailleuses » En plus de dénoncer les arrestations effectuées aujourd’hui par la police espagnole à Pampelune, la SORTU exige la libération immédiate des travailleurs et des syndicats arrêtés. Il a également exprimé sa solidarité avec les travailleurs et le syndicat LAB, en particulier ceux arrêtés aujourd’hui, qui luttent pour sortir le secteur du nettoyage de sa situation précaire. Il est inacceptable de criminaliser quiconque pour avoir défendu des travailleuses. Il est inacceptable de harceler et de menacer l’activité syndicale de cette manière. En fin de compte, il est clair que l’État espagnol n’est pas démocratique, préférant intimider la propagande et les syndicalistes, plutôt que de donner la priorité à une solution au problème profond – la situation précaire des travailleuses dans le secteur du nettoyage. Nous dénonçons aussi fermement la dualité de l’État, tout en détenant les travailleurs qui ont protesté, qui ne le font pas avec ceux qui violent systématiquement la santé et les droits du travail des travailleurs.
PCE-Gazte Komunistak: « Il est totalement inadmissible d’arrêter des syndicalistes pour des actions de protestation » Le PCE-EPK Navarra et Gazte Komunistak rejettent catégoriquement l’arrestation de six syndicalistes du syndicat LAB effectuée hier, après avoir participé à différentes manifestations encadrées dans l’activité syndicale. Au milieu de l’année 2021, il est totalement inadmissible que six syndicalistes soient arrêtés, et que cinq d’entre eux passent la nuit dans une cellule, pour le simple fait de participer à des actions de protestation encadrées dans le cadre de l’activité syndicale. . Sous prétexte de désordre public, il n’a pas été possible de restreindre l’action syndicale, encore moins d’arrêter cinq syndiqués pendant vingt-quatre heures. Ce sont des pratiques d’un autre temps qui génèrent notre rejet le plus absolu. Les opérations de police telles que celles mentionnées ci-dessus trouvent une protection dans toute la législation réactionnaire qui, ces dernières années, a restreint nos droits et libertés individuels et collectifs, législation dont la soi-disant loi bâillon est sa plus haute expression. Malgré les réticences manifestes du secteur socialiste du gouvernement, l’abrogation de cette loi doit être effectuée dans les plus brefs délais. Nous ne pouvons pas continuer à tolérer que les rappeurs, artistes ou syndicalistes, comme dans ce cas, continuent d’être persécutés dans notre pays pour avoir exercé la liberté d’expression. Nous montrons notre affection aux six syndicalistes détenus, d’une manière très spéciale aux cinq qui ont eu du mal à passer la nuit au squash. Des actions malheureuses comme celle que nous dénonçons ne doivent que redoubler de conviction dans la nécessité de la mobilisation et de l’organisation syndicale de la majorité sociale ouvrière.