(Unità Naziunale – Gestion Institutionnelle – Publié le 14 avril 2021) Repoussées une première fois à cause de la crise sanitaire, les élections régionales et départementales qui devaient initialement se dérouler en mars, pourraient ne pas se dérouler en juin et être reportées une nouvelle fois.
Il est vrai que la situation appelle à la prudence. La prolongation de l’état d’urgence jusqu’au 1er juin réduit considérablement les déplacements et les interactions sociales. La dégradation depuis le mois de mars qui a contraint le Gouvernement à prendre de nouvelles mesures restrictives dans quelques départements puis à la généralisation du confinement pendant au moins quatre semaines, interroge sur le bien fondé du maintien des élections en juin : le préalable à la tenue des élections étant d’une part la protection de la santé des citoyens pendant la campagne électorale ainsi que le jour du vote et d’autre part la garantie de la sincérité du scrutin.
Le report des élections régionales et départementales à l’automne, envisagé par certains, pose cependant plusieurs problèmes :
A six mois de l’élection présidentielle, prévue en avril 2022, le risque de télescopage est réel. Les élections régionales et départementales ne seraient alors plus qu’un tour de chauffe déconnecté des enjeux territoriaux. Les « garanties d’objectivité qui doivent présider à toute consultation électorale » seraient alors compromises.
La période estivale qui précèderait l’élection n’est, d’expérience, pas propice à l’organisation d’élection. Il serait un leurre de penser que laisser plus de temps à la campagne avec la pause estivale au milieu, améliorerait la qualité de la campagne électorale.
Si l’on ne peut que souhaiter l’efficacité de la campagne de vaccination sur la propagation et la dangerosité du coronavirus, il est impossible de prédire avec certitude qu’à l’automne la situation sera foncièrement meilleure qu’au printemps après déconfinement.
De plus, les Länder allemands de Rhénanie-Palatinat et du Bade-Wurtemberg mais aussi les Pays-Bas (mars), la Catalogne (février), le Portugal (janvier), les Etats-Unis (novembre), tout aussi touchés par la COVID-19 ont pu voter.
Afin de permettre le déroulement des élections régionales et départementales en juin, le législateur a déjà adopté de nombreuses mesures extraordinaires en votant la loi n° 2021-191 du 22 février 2021 telles que l’allongement de la durée de la campagne, la majoration de 20% des plafonds des dépenses, la création de dépenses induites par la crise sanitaire et à destination de l’équipe de campagne ou des électeurs assistant à des réunions publiques (masques, gel, contrats de nettoyage des locaux, etc.), le développement des campagnes numériques, etc.
C’est pour quoi, si nous plaidons pour un maintien des élections régionales et départementales en juin prochain ainsi qu’il est prévu par la loi 2021-191 du 22 février 2021, nous demandons un renfoncement des mesures qui permettent à la fois à chaque liste de faire campagne équitablement et d’assurer à tous les citoyens la possibilité de participer, en toute sécurité, aux scrutins.
Aussi nous souhaitons, à l’instar de ce qui est déjà pratiqué pour les élections présidentielle, législatives et européennes, que des clips de campagne soient offerts et diffusés sur le service public audiovisuel, notamment sur France 3 régions, à toutes les listes enregistrées.
Enfin, nous proposons, comme pour les élections au Parlement de Catalogne, que les bureaux de vote puissent accueillir, de façon adaptée, les personnes isolées ou à risques à des plages horaires définies.
Gustave Alirol, président de Régions et Peuples Solidaires