La Cour suprême du Brésil fait un pas décisif vers la reconnaissance des droits autochtones

(Unità Naziunale – Lutte Internationale – Publié le 14 avril 2021) Une petite communauté d’Indiens brésiliens a gagné une action en justice pour leurs droits territoriaux devant la Cour suprême du Brésil, ce qui pourrait avoir des répercussions majeures pour les Autochtones dans l’ensemble du pays.

La Cour a décidé qu’une décision judiciaire de 2014 annulant la restitution d’une partie de leur territoire ancestral à la communauté guarani de Guyra Roka doit être réexaminée, car les Guarani eux-mêmes n’ont pas été impliqués dans le processus. Désormais ils doivent bénéficier d’une audience équitable avant que la Cour ne statue à nouveau sur la restitution de leur territoire.

Cet arrêt pourrait bénéficier à d’autres communautés dont les terres ont été volées, mais qui espèrent les récupérer.

Cependant, il est peu probable que les Guarani récupèrent rapidement leurs terres.

La majeure partie de la région a été accaparée par un puissant politicien et éleveur, José Teixeira, qui a été impliqué dans une série d’attaques contre les Guarani. L’un des leaders de Guyra Roka, Ambrosio Vilhalva, qui a joué dans le long métrage La terre des hommes rouges, a été poignardé à mort en 2013.

Vilhalva et d’autres ont mené une “réoccupation” en 2000 pour reprendre une petite parcelle de leurs terres à l’éleveur.
Tito Vilhalva, un chef religieux de la communauté Guyra Roka, a déclaré : « J’ai 99 ans maintenant. [Quand j’étais jeune,] Guyra Roka était une forêt : il n’y avait pas de route, pas de clôtures. C’était juste la forêt et les Indiens, les singes et les tapirs. Il n’y avait pas de Brésiliens à l’époque. »

L’annulation en 2014 du territoire de Guyra Roka était fondée sur ce que les militants ont appelé marco temporal en portugais – Time Limit Trick en anglais ; cadre temporel en français – un stratagème des politiciens anti-autochtones pour manipuler la Constitution brésilienne et voler les terres autochtones.

Selon ce stratagème, si les Autochtones ne vivaient pas sur leurs terres ancestrales le 5 octobre 1988 (jour de l’adoption de la Constitution brésilienne), ils n’ont plus aucun droit sur celles-ci. Si elle réussit, cette manœuvre génocidaire mettra en péril des centaines de territoires autochtones et des dizaines de peuples non contactés.

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