(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 27 mars 2121 à 17h51) Les acteurs de la filière bois insulaire ont été oubliés du Plan Salvezza è Rilancia de la Collectivité de Corse. En effet, si la filière bois n’a pas attendu la crise sanitaire pour s’effondrer, ce contexte n’est pas de nature à contribuer à sa relance.
Par ailleurs, dans le cadre du plan France Relance déployé par l’Etat, ce secteur économique et plus largement la forêt insulaire ne font l’objet d’aucunes mesures d’aide adaptées. Avec un dispositif d’aides quasi inapplicables, compte tenu des critères définis. Un volet forestier du plan France Relance qui semble construit presque exclusivement pour le nord-est est de la France.
On peut le constater, notamment dans sa partie liée à l’impact du climat sur les peuplements. La problématique des incendies qui doit être considérée comme une des conséquences de ce réchauffement climatique (feux de forêts hivernaux) n’étant pas intégrée( préparation des essences; prévention; reconstitution après incendies).
Toujours concernant ce plan France Relance mais dans son volet économique filière bois, à titre d’exemple, une société de Saint-Remy de Provence a pu bénéficier de ces fonds de l’Etat à hauteur de 465 000 € pour développer un projet d’atelier de charpente.
Cela démontre une absence d’ambition et d’intérêt pour la filière bois insulaire, et des dysfonctionnements dans les circuits d’information pour l’accompagnement des professionnels corses. Ceux-ci étant, une fois de plus, oubliés de cette planification de relance.
Les axes développés par le Cullettivu définissent certaines pistes qui nécessiteront des moyens financiers :
▪️Modernisation et perfectionnement des équipements des exploitants forestiers, des professionnels de la première et de la seconde transformation
▪️Planification de formations spécifiques et la création d’un centre des métiers du bois
▪️Etude sur les techniques de transformation
▪️Développement du bois énergie
▪️Dispositif d’aide aux particuliers utilisant du bois.
D’autres besoins de la filière, notamment en amont, dans le cadre de la gestion durable des massifs s’avèrent également cruciaux pour une relance de la filière bois. À savoir la remise à niveau de la desserte des massifs forestiers pour permettre l’exploitation.
Depuis près de 10 ans, il n’y a plus de programme d’investissement (desserte pour l’exploitation et ouvrages DFCI) et un simple marché d’entretien mécanisé sera insuffisant au regard de l’état général des pistes.
De 2002 à 2012, l’ex CTC engageait près de 2M € / an en investissement pur. Des Plans de Protection Rapprochée des Massifs n’ont par exemple jamais été mis en œuvre, et la reconstitution de massif après incendie est totalement absente des programmations budgétaires de la Cullettività di Corsica.
Un projet de relance de la filière bois et de développement de la forêt corse doit obligatoirement intégrer une part d’investissement important dans les massifs en matière de desserte mais également en ouvrages DFCI. Une forêt qui brûle, c’est une catastrophe écologique, environnementale et patrimoniale. L’incendie génère aussi un impact certain sur la filière , avec la destruction d’un potentiel économique.
Un projet de relance dont le montant sera à chiffrer entre l’Etat et la Cullettività di Corsica en fonction des compétences de chacun dans le cadre institutionnel actuel est indispensable pour permettre d’envisager un redémarrage à court et moyen terme de la filière bois insulaire.
Au-delà de l’aspect financier, c’est surtout des axes stratégiques pour la forêt corse qui doivent être impulsés, non pas dans un simple « plan » mais au sein d’un véritable projet stratégique de redémarrage et de développement avec une programmation effective.
Une politique forestière globale qui aujourd’hui est une carence manifeste.
La forêt corse en danger de par le désengagement évident dans les politiques publiques Etatiques ou Régionales.