(Unità Naziunale – Lutte internationale – Publié le 20 mars) Hidme Markam, une éminente militante adivasi (autochtone) du peuple koya, a été arrêtée mardi dernier, alors qu’elle participait à un événement organisé à l’occasion de la Journée internationale des femmes dans l’État indien du Chhattisgarh. Une vidéo montre qu’elle a été violemment embarquée dans une voiture au milieu des protestations d’autres militantes.
Hidme Markam, 28 ans, est une militante des droits autochtones et de la lutte contre l’exploitation minière. Elle s’efforce d’empêcher l’exploitation d’une montagne sacrée dans le sud de l’État du Chhattisgarh et s’oppose aux brutalités policières et à la construction de camps paramilitaires.
Elle est l’organisatrice du comité Jail Bandi Rihai, un groupe qui fait campagne pour la libération de milliers d’Adivasi qui ont été traités comme des criminels, qualifiés de Naxals [rebelles maoïstes armés] et maintenus, souvent pendant de nombreuses années, en détention provisoire pour avoir défendu leurs droits. Elle se trouve aujourd’hui dans la même situation.
Selon la police, elle a été arrêtée pour un certain nombre d’affaires déposées entre 2016 et 2020 en rapport avec des activités maoïstes. Ils affirment également que sa tête était mise à prix à hauteur de 1500 dollars américains.
Cette affirmation est contestée par d’autres militants, comme Soni Sori, qui a déclaré : « Elle n’est pas une maoïste comme le prétend la police. Elle s’est battue pour le Jal-Jangal-Jameen (eau, forêt et terre) des peuples autochtones et tribaux de Bastar. Elle se rendait fréquemment dans les bureaux du Superintendant de la police (SP) et du Collector [représentant du gouvernement] et rencontrait de nombreuses personnalités […] pour soulever les problématiques autochtones […] Avez-vous déjà entendu dire qu’un maoïste se rendait dans le bureau du SP ou du Collector, rencontrait le ministre en chef ou le gouverneur et révélait ouvertement son identité ? »