(Unità Naziunale – Publié le 27 juillet 2010) La politique d’envoi en Corse des prisonniers corses détenus sur le continent est « conforme aux engagements de l’Etat » et sera poursuivie, a déclaré la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie.
Elle précise dans cette lettre rendue publique lundi à Ajaccio que pour pouvoir être transférés au centre pénitentiaire de Borgo (Haute-Corse), les prisonniers « doivent tout d’abord posséder des attaches personnelles et familiales en Corse ».
« Ils doivent ensuite avoir un reliquat de peine inférieur ou égal à cinq ans », a-t-elle ajouté dans cette lettre en réponse au vote par l’Assemblée de corse le 27 mai d’une motion demandant le rapprochement de tous les prisonniers corses détenus sur le continent.
Corsica Libera est revenu sur la réponse de la Ministre de la Justice, Alliot Marie, sur la question du rapprochement des prisonniers politiques lors de la session de l’Assemblée de Corse.
L’Associu Sulidarità, la CAR (Commission Anti Répressive de Corsica Libera) et les familles se sont enchainés symboliquement les mains pour dénoncer l’exil carcéral des prisonniers politiques corses :
En mai 2010 : L’Assemblée de Corse a voté à l’unanimité jeudi une motion présentée par le parti nationaliste Corsica Libera demandant le rapprochement dans l’île de tous les prisonniers corses détenus sur le continent. Les 51 élus de l’assemblée, au sein de laquelle la gauche est majoritaire depuis les élections territoriales de mars, ont approuvé la motion dans la soirée au terme de la deuxième session extraordinaire de l’année. « Un Etat de droit s’honore en respectant ceux-là mêmes qu’il a punis », a déclaré le président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, Paul Giacobbi, durant le débat sur cette motion. L’un des quatre élus de Corsica Libera, Jean-Guy Talamoni, a rappelé en présentant la motion que le principe du rapprochement des détenus corses avait déjà été approuvé il y a plusieurs années par le gouvernement. Il a notamment évoqué une visite à Ajaccio en 2003 du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et du ministre de l’Intérieur d’alors, Nicolas Sarkozy, durant laquelle ils s’étaient engagés à mettre cette mesure en oeuvre. L’Assemblée a indiqué qu’elle allait demander au ministère de la Justice d’appliquer cette mesure qui concerne plusieurs dizaines de détenus dans un délai de deux mois. « On va se faire entendre », a déclaré M. Giacobbi, qui est aussi député PRG de Haute-Corse. Le président communiste de l’Assemblée, Dominique Bucchini, a évoqué une possible « explication entre quatre yeux » avec le ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie.