Près d’un millier de personnes à l’inauguration de la permanence de Lupinu. Sous les coups de 18 heures 30, alors que le soleil commençait à décliner, le Parvis de Notre Dame des Victoires lui commençait à se noircir de monde.
Des jeunes, des anciens, des adultes, des enfants, des connus, des inconnus, des habitants de Lupinu, du centre-ville, de Furiani, U Borgu, Lucciana, du Nebbiu, du Capi-Corsu, du Canale, de Balagna et d’ailleurs en Corse prenaient place face au pupitre d’où les deux candidats allaient prononcer leur discours.
C’est à 19 heures 30 que, ému par l’affluence devant lui, Ghjuvan-Battì Arena prenait le premier la parole. L’agriculteur du Nebbiu expliquait les choix de son engagement : « Lorsque Gilles m’a sollicité il y a quelques mois de ça, je n’ai pas hésité à le suivre. Déjà en tant qu’ami et surtout parce qu’il incarne des valeurs. Des valeurs qui nous tiennent cher : notre Terre, nos racines ». Mais pas seulement : « Je m’engage pour représenter le monde rural de même que le monde agricole qui, malheureusement, aujourd’hui, est en perte de vitesse. Ce qui est traduit notamment par la spéculation immobilière, la spéculation foncière et tout ce qui en découle ».
Après avoir chaleureusement remercié le « Peuple de Lupinu » d’être venu aussi nombreux, il cède la parole à Gilles Simeoni, sous une salve d’applaudissements.
L’avocat égrainait dans un premier temps les remerciements dont il voulait faire part. D’abord la Mairie de Bastia pour avoir permis ce rassemblement. Ensuite, Jacques Abbatucci et son équipe pour s’être déplacé et faire découvrir son savoir-faire au plus grand nombre à travers ce veau à la broche. Et Gilles Simeoni de préciser : « Ce qu’ils font ce n’est pas seulement de la viande corse excellente, ce qu’ils font c’est qu’ils défendent cette Terre, des traditions, qu’ils se battent, qu’ils donnent l’exemple, qu’ils donnent l’amour de l’agriculture à des jeunes corses. Qu’ils portent l’image de la Corse à l’extérieur et qui la tirent vers le haut ».
Il a enfin remercié les dizaines de militants culturels (interdits de scène dans les villages) ou politiques qui, 50 ans plus tôt, se sont levés pour défendre les idées reprises aujourd’hui par l’ensemble de la classe politique.
Gilles Simeoni a ensuite justifié le choix de Lupinu pour cette première déclaration publique : « Nous n’avons pas choisi Lupinu par hasard. Ce quartier est peut-être ce que Bastia a produit de meilleur. Ce quartier, c’est celui de la générosité, celui du respect des personnes âgées, di u spiritu paesanu, di a port’aperta, di a tavula messa, di a spartera. Ce quartier, c’est celui des enfants qui jouent le soir dans la rue […] Nous sommes fiers d’être des vôtres et de pouvoir porter vos espoirs, vos intérêts. ».
Son propos a été tempéré par les pratiques du clan qui sévissent à Bastia et dans ce quartier en particulier : « Ce Pays où on se permet de monter dans les appartements, en distribuant des bons d’aide sociale et en disant « vous devez voter ». Ce Pays où pour un appartement disponible, on reçoit six familles et qu’on le promet aux six familles en disant « Mais il faudra que vous votiez ». Et au lendemain de l’élection, les promesses que l’on a faites, au mépris de la dignité, sont oubliées. Nous ne pouvons pas continuer comme ça !»
Convaincu que les idées de la Corse sont en passe d’avoir gagné, le quadragénaire sait que la victoire en juin prochain ne sera pas celle uniquement des nationalistes : « La victoire qui se profile n’est pas celle de deux candidats ni celle des nationalistes. La victoire qui se profile et que nous allons construire ensemble, est celle des femmes et des hommes qui, dans ce Pays, n’acceptent plus le système tel qu’il est. Elle est celle de ceux qui veulent construire un avenir qui soit un avenir de paix, de dignité, de tolérance et de solidarité ».
Revenant sur la récente élection présidentielle, Gilles Simeoni est persuadé qu’en étant élu, la voix de la Corse aura un poids sans commune mesure : « Imaginez ce que sera la 18 Juin, le lendemain du deuxième tour, si vous décidez par vos suffrages, d’envoyer à l’Assemblée Nationale, Gilles Simeoni et Jean-Battì Arena et également ailleurs en Corse des femmes et des hommes qui ont chevillé au corps l’amour de ce Pays et la volonté de le servir. Ce sera, vous le savez, un tremblement de terre politique.
Il y a aujourd’hui un nouveau Président de la République. Si nous avons bien compris, il a dit ou va dire à la Corse : « J’attends que la Corse dise ce qu’elle veut ». Et bien nous nous allons dire à ce Président ce que nous voulons. Nous allons dire que nous voulons une démocratie vivante. Nous allons dire que nous ne voulons plus du clan. Nous allons dire que nous ne voulons plus du système ancien. Nous allons dire que nous voulons construire la Paix. Nous allons dire que nous voulons du travail, que nous voulons préserver notre Pays, que nous voulons que nos enfants vivent et soient élevés dignement. Voilà ce que nous allons dire.
Et quand nous l’aurons dit en étant élu, notre parole aura un poids qu’elle n’a jamais eu !»
Il conclura son discours en insistant sur le fait que le changement historique est à portée de main : « Si demain vous décidez, vous corses, vous électeurs de Corse, qu’à la place de ceux qui, depuis deux siècles, sont allés à Paris et allant à Paris, n’y ont pas représenté la Corse, n’y ont pas défendu ses intérêts, n’y ont pensé qu’à reproduire leur pouvoir, qu’à assoir leur emprise, qu’à préparer leur réélection, nous devons, nous, vous représenter, représenter celles et ceux qui sont là mais aussi celles et ceux qui n’y sont pas. Parce que nous serons les défenseurs intransigeants de l’intérêt général, les défenseurs intransigeants des intérêts de la Corse ».
Le destin est en marche.
Blog de campagne Simeoni / Arena
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