(Unità Naziunale – Lutte de masse – Publié le 30 décembre 2020) L’Ora di u Ritornu et la Ligue des droits de L’Homme Section Corsica ont tenu cet après midi (15h) un point presse devant la préfecture à Ajaccio.
L’Ora di u ritornu et la LDH appellent « la société corse à se mobiliser ».
Un rassemblement est prévu le 9 janvier devant la préfecture. Cette date coïncide avec le jour de la reprise des débats au Parlement, mais aussi avec la date à laquelle se mobilisent traditionnellement les militants pour les droits des prisonniers politiques basques.
Pierre ALESSANDRI – Alain FERRANDI, NON A LA PRISON A VIE !
La décision prise par le 1er ministre Jean CASTEX de maintenir P. ALESSANDRI et A. FERRANDI au fichier des Détenus Particulièrement Signalés s’apparente pour certains à un déni de justice ou de démocratie pour d’autres à une vengeance d’Etat. Toutefois, 21 ans après un jugement de cour d’assises (spécialement composée de magistrats) condamnant les intéressés à une lourde peine – la réclusion criminelle à perpétuité non assortie d’une période de sureté additive – l’avis du chef du gouvernement les prive définitivement de toutes perspectives de réinsertion qu’elles soient humaines, sociales, professionnelles ou économiques.
Les termes de la décision sont explicites « Considérant que la gravité des actes justifie le maintien de l’intéressé dans un établissement pénitentiaire où le niveau de sécurité et de sureté soient adaptés à son profil pénal et pénitentiaire » :
Ils font fi des 21 années de détention unanimement considérées comme exemplaires par l’administration pénitentiaire.
Ils font fi de la décision de jugement de la cour d’assises spéciale de Paris qui avait condamné P.A et A. F à la RCP sans période de sureté additive.
Ils font fi des très nombreuses discussions que nous avons eu avec les représentants des gouvernements de N. SARKOZY, F. HOLLANDE, E. MACRON.
Ils font fi des délibérations de nombreux maires de Corse demandant le rapprochement à Borgu, de l’Assemblée de Corse qui a l’unanimité a voté en mai 2019 la demande de levée des DPS et le rapprochement, enfin d’une lettre co-signée par les 6 parlementaires Corses et le président de la Ligue des Droits de l’Homme demandant le retrait du ficher DPS et le transfèrement dans un centre de détention situé en Corse.
Ces motivations balayent, à nos yeux, toutes les chances, d’un rapprochement en Corse et d’un éventuel aménagement de peine ultérieur.
Nous sommes donc fasse à une décision d’exception qui les condamne, une nouvelle fois, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie cette fois d’une période de sureté indéterminée. Si les mots ont un sens, cela signifie que cette nouvelle condamnation est la variante objective de la peine capitale. Cette peine de mort lente, comme la qualifie R. BADINTER ou H. LECLERC, qui consiste à éliminer à vie un individu de la société et de le laisser mourir dans le « trou noir » de l’enfermement.
Contre cette décision nous nous élevons car l’incarcération de très longue durée sans rapprochement familial est l’équivalent fonctionnel de la peine de mort. Un équivalent moins révoltant, moins visiblement barbare sans doute mais non moins réel car ces deux peines reposent sur le même postulat : exclure définitivement.
Nous devons donc nous mobiliser très largement pour faire « contre écho » à cette décision.
Nous devons dénoncer avec force et détermination cette décision d’exception qui va à l’encontre du droit et des droits de tout justiciable qu’il soit libre ou incarcéré et qui porte en elle les ferments inavouables d’une dérive antidémocratique. Il ne peut y avoir de justice d’exception, de législation de circonstances aussi inapplicables qu’anticonstitutionnelles.
Le combat que nous engageons aujourd’hui est celui du droit, des droits et des libertés de tout un chacun.
Rejoignez-nous car cette cause est juste, loyale et humainement respectable !
U 1 di ghjennaghju di u 2021
Thierry CASANOVA – L’Ora di u ritornu
Voici le communiqué pour le point presse de 15h
« Le premier ministre a pris une décision grave. Alain Ferrandi et Pierre Alessandri sont maintenus au fichier des détenus particulièrement signalés.
Voici donc la réponse apportée au plus haut niveau de l’Etat aux mobilisations engagées depuis plusieurs années en Corse pour permettre le rapprochement des deux hommes dans une prison en Corse ; à la résolution adoptée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse en juin 2019 demandant la levée du statut de DPS pour permettre ce rapprochement ; au courrier adressé en ce sens au président de la république et au premier ministre il y a un an et demi par l’ensemble des parlementaires corses, par le président national de la ligue des droits de l’Homme et par l’ora di u ritornu.
Ce n’est pas le mépris que nous dénonçons mais la brutalité d’une décision qui ne donne aucune perspective de libération et de réinsertion à ces deux hommes. Pour autant, l’ora di u ritornu et la ligue des droits de l’Homme se refusent à abandonner Alain Ferrandi et Pierre Alessandri dans les fosses de l’oubli au mépris des droits de l’homme et des engagements internationaux de la France.
Nous refusons la prison à vie.
Afin de préciser les nouveaux enjeux de la situation faite aux deux détenus après la décision du premier ministre, l’ora di u ritornu et la ligue des droits de l’homme organisent un point presse mercredi 30 décembre 2020 à 15h devant la préfecture de Corse à Ajaccio.
Elles préciseront également les motivations et les modalités de la mobilisation qu’elles engageront dès les premiers jours de janvier 2021. »
L’@LOraDiURitornu et La @LdhCorsica « ne baisseront pas les bras » #Corse