(Unità Naziunale Publié le 5 octobre 2020) Dans un long communiqué Aitzina annonce la cessation de son activité.
Voici son communiqué :
Sept ans se sont écoulés depuis la création d’Aitzina. Le slogan, « Nous sommes tous la jeunesse Basque » évoquait alors la volonté de réunir l’ensemble des jeunes abertzale de gauche. C’est en bénéficiant d’un riche héritage de lutte, qu’à l’orée d’un nouveau cycle politique pour le Pays basque, Aitzina se devait d’apporter sa pierre à l’édifice la libération nationale et sociale.
De village en village, le processus Orai dunk tenorea fut l’occasion, à travers de profonds débats, de construire les bases de la nouvelle organisation de jeunes. Sept ans de réunions, collages, manifestations, actions, relations, responsabilités, espoirs, échecs et petites victoires… En un mot : le militantisme. Celle-ci est l’histoire d’un apprentissage en commun et d’une lutte collective ; tout deux menés à bien avec conviction et détermination.
Pas de cadeaux à l’état français ! Il n’y a pas de capital propre ! Nous vous avons à l’œil ! La jeunesse avec vous ! Pour travailler, vivre et étudier, notre choix: le Pays Basque ! Votez pour être libre ! Se souvenir du passé, révolutionner le présent, construire le futur ! Non au G7 ! Le printemps Féministe. Maintenant les prisonnier.e.s ! Ouvrons les portes des maisons vides et résidences secondaires ! Vivre et étudier en Basque !
Aujourd’hui, c’est sans orgueil, mais avec fierté que nous retraçons cette histoire marquée par tant de revendications et d’actions qui resteront gravées dans nos mémoires. Aujourd’hui comme demain, le chemin de l’émancipation sera parsemé d’embuche. Mais en tout état de cause, la lutte porte ses fruits.
La fin de la lutte armée de ETA, les conséquences de la crise économique de 2008, la création de la Communauté d’Agglomération Pays Basque, les victoires des abertzales de gauche aux élections, le désarmement entamé à Louhossoa et qui prit fin à Bayonne, la pandémie de la Covid-19… Tels sont les événements marquants de ces dernières années qui resteront dans les annales de l’Histoire du Pays Basque. Nous, jeunes abertzales de gauche, nous n’avons pas été spectateurs, mais bien acteurs de ces changements. Car nous ne sommes pas seulement le futur, nous sommes également le présent du Pays Basque. Avec générosité, nous avons su travailler dans l’ombre. Le désir de révolution nous faisant vivre, il est pour nous évident que c’est en avançant étape par étape que nous atteindrons nos objectifs.
Néanmoins, nous devons avoir l’humilité d’avouer qu’Aitzina n’a pas su constituer un espace de lutte pour l’ensemble des jeunes de abertzales de gauche. Depuis 2013, alors que nouveaux schémas de militantisme et de nouvelles préoccupations sont apparues au sein de la jeunesse Basque, notre parcours a été marqué par les difficultés à s’adapter à tous ces changements. Nous n’avons que rarement était à la hauteur au moment de remplir la tâche ardue qui consiste à prendre en compte les réalités diverses de ce territoire qu’est le Pays Basque Nord. Nous faisons ici une autocritique sincère. En effet, notre souhait est d’apprendre de nos erreurs. Nous le devons à toute la jeunesse abertzale de gauche. Cependant, les erreurs étant ce qu’elles sont, nous souhaitons mettre en avant le courage des militant.e.s d’ Aitzina. Le courage d’affronter les injustices et d’agir afin de défendre nos idées.
Après avoir analysé les opportunités, intégré la conjoncture et mis en valeur le travail mené ces dernières années, nous avons collectivement pris la décision de mettre fin à l’organisation Aitzina. Même si l’organisation des jeunes s’éteint, la lueur de la lutte brille toujours. Ainsi, nous prenons la responsabilité de faire en sorte que la jeunesse soit un des moteurs de la lutte de libération nationale et sociale au Pays Basque. Par conséquent, nous allons consacrer les prochains mois au débat, à la réflexion et à la convergence des forces afin que la jeunesse basque puisse donner naissance à un nouvel outil.
En ce qui concerne Aitzina, nous remercions particulièrement les militant.e.s et les sympathisant.e.s pour leur engagement durant ces sept dernières années. Mille merci, à tou.te.s ces jeunes qui montre les dents au système, à tou.te.s nos compagnons de lutte d’Ernai, tou.te.s ceux et celles qui font en sorte de mettre en place les piliers de la souveraineté du Pays Basque, à nos ami.e.s Corses, Catalans, Occitans et Bretons… Et il va sans dire, à tou.te.s ceux et celles qui seront à jamais militants d’Aitzina.
Dans un contexte où les idées de gauches, abertzale et écologistes sont en train de toucher de plus en plus de secteurs de la société du Pays basque Nord différents, les conditions sont réunies pour la construction d’un avenir meilleur. Il y a cette jeunesse qui ne lâche rien: au sein du mouvement étudiant, du mouvement féministe, dans le développement d’initiatives culturelles, l’organisation de fêtes alternatives, la mise en place de la souveraineté alimentaire, l’enseignement de la langue basque … Tel est le chemin à suivre : Vers l’Indépendance, le socialisme et le féminisme, allons de l’avant !