(Unità Naziunale Publié le 30 septembre 2020 publié à 8h30) Motion pour le maintien du SMUR de la Plaine Orientale adoptée à l’unanimité lors du dernier Conseil Communautaire le 25 septembre dernier.
Notre territoire étant le seul à ne pas disposer de structure hospitalière, il est impératif que le médecin urgentiste du SMUR reste positionné sur notre territoire.
COMMUNAUTE DE COMMUNES FIUM’ORBU CASTELLU
SEANCE DU 25 SEPTEMBRE 2020
CONSIDERANT le droit à la protection de la santé reconnu par le préambule de la Constitution de 1946, et la consécration du droit à la santé comme principe constitutionnel par une décision du 8 janvier 1991 (décision n° 090-283 DC) par le Conseil Constitutionnel,
CONSIDERANT l’article L1110-1 du Code de la Santé Publique affirmant que le droit fondamental à la protection à la santé doit être mis en œuvre par tous moyens disponibles au bénéfice de toutes personnes,
CONSIDERANT l’article 35 de la charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne,
CONSIDERANT l’absence de service d’urgence sur la zone Fium’Orbu / Plaine Orientale en dehors du SMUR de la Plaine Orientale,
CONSIDERANT que le SMUR de la Plaine Orientale est le seul service d’urgence permettant à la population d’avoir accès à un médecin urgentiste H24 en cas de besoin,
CONSIDERANT que le SMUR de la Plaine Orientale est le SMUR rural réalisant le plus d’interventions annuelles,
CONSIDERANT les différentes mobilisations du Collectif « Per a Salute in Piaghja Urientale » (regroupant la population, les professionnels de Santé, les élus locaux et des représentants de l’Assemblée de Corse) de ces dernières années en faveur de la création et du maintien d’un SMUR en Plaine Orientale,
CONSIDERANT que l’objectif de lutte contre le renoncement aux soins de la population éloignée des structures sanitaires existantes est une priorité politique,
EN CONSEQUENCE :
LE CONSEIL COMMUNAUTAIRE
RAPPELLE que le maintien du SMUR sur notre territoire doit être considéré comme prioritaire au vu de son éloignement des plateaux techniques hospitaliers,
REAFFIRME sa volonté politique de voir le SMUR de la Plaine Orientale doté d’un médecin urgentiste H24,
DEMANDE à l’Hôpital de Bastia et au SIS de Haute-Corse de poursuivre leur collaboration par le renouvellement des conventions relatives au SMUR de la Plaine Orientale.
https://corsicainfurmazione.org/blog/2020/09/17/le-demantelement-du-service-public-de-soins-et-de-couverture-de-lurgence-est-en-marche-plaineorientale-corse/
« Sans le Smur les pompiers sont sous pression » 4 janvier 2012
En tant que délégué départemental du STC et sapeur-pompier au centre de secours de Ghisonaccia, le sergent Yann Pini s’était déjà exprimé sur l’épineux sujet de la prise en charge de l’urgence médicale en Plaine orientale. À l’heure d’une manifestation organisée ce matin, à Ghisonaccia, par le collectif pour le droit à la santé, il répond de nouveau à nos questions. « Il y a urgence pour l’urgence »,c’est le cri du professionnel des secours qui plaide la cause d’une corporation particulièrement exposée face aux insuffisances.
À l’heure où le doute plane encore sur la reconduction d’un Smur provisoire, la mobilisation de ce matin a son importance ?
Les besoins sont énormes entre Solenzara et Moriani, c’est pourquoi la pérennisation du Smur est indispensable, tout comme l’installation d’un plateau technique pour prendre en charge l’urgence dans des conditions encore plus adaptées que ce qui existe aujourd’hui.
« Les gens finissent par venir chez nous comme s’ils allaient aux urgences »
Sans Smur, vous autres pompiers êtes les premiers à risquer d’affronter des interventions délicates ?
On serait démuni face à une urgence. Nous avons depuis longtemps dénoncé cette situation. L’arrivée du Smur a soulagé nos personnels qui ont eu la possibilité de prendre en charge dignement, et avec un service de qualité, toutes les victimes.
Avez-vous des souvenirs précis d’interventions, avant que le Smur soit opérationnel, où il a fait cruellement défaut ?
Bien sûr. Chaque fois qu’il a fallu faire appel à une médicalisation partie de Porto-Vecchio, nous avons pu mesurer les conséquences d’un délai d’intervention beaucoup trop long. On ne compte plus les interventions qui, avant le Smur, nécessitaient une médicalisation et qui ne l’ont pas été, malheureusement.
Dans ce genre de situation, les pompiers sont ceux qui sont le plus souvent soumis à pression ?
Bien sûr que nous sommes sous pression. Imaginez l’un de nos personnels qui porte secours à une victime. Il accomplit tous les gestes qui relèvent de sa compétence, et si ça ne suffit pas, sans médecin, il est totalement impuissant, qui plus est dans l’impossibilité d’expliquer aux gens, sur place, le pourquoi de l’absence d’un médecin. Et nous sommes confrontés à un autre problème. En l’absence de permanence de soins sur la région, le week-end après 20 heures, les gens viennent à la caserne des pompiers en quête de soins bien précis. Ils ont besoin de points de suture, de radios ou simplement de faire examiner leur enfant qui a de la température. Faute de structures adaptées, ils viennent nous voir comme s’ils se rendaient aux urgences hospitalières. Nous ne sommes pas à même de faire un diagnostic médical, même si on peut faire passer des éléments d’informations au Samu. Mais le plus difficile, c’est quand il faut expliquer à une personne dont l’enfant a 40 de fièvre qu’il faut qu’elle se rende à Bastia ou à Porto-Vecchio.
Vous qui êtes syndicaliste, vous avez sûrement une idée sur ce dossier qui peine à se débloquer ?
La seule chose que je peux vous dire, c’est que le problème est politique. À mon sens, s’il existait une vraie volonté politique de pérenniser un Smur et de mettre en place un plateau technique, tout pourrait se faire très rapidement. Le Smur a fait ses preuves sachant qu’il avoisine le millier d’interventions sur l’année entre Solaro et Moriani avec tout l’arrière-pays. Que faut-il de plus pour faire comprendre que les besoins existent ?
https://www.corsematin.com/articles/yann-pini-sans-le-smur-les-pompiers-sont-sous-pression-23916*
Pompier à Ghisonaccia – Yann Pini : « Un Smur ne peut être saisonnier » 20 octobre 2010
Le 15 novembre prochain, le problème de la couverture médicale d’urgence en Plaine orientale risque de retourner à la case départ. Mises en place le 15 juin dernier, de nouvelles mesures à la fois expérimentales et transitoires vont prendre fin. L’antenne Smur (Service médical d’urgence et de réanimation) doit interrompre son activité, les acteurs concernés ne savent pas de quoi le lendemain sera fait. Après les élus, les médecins de la plaine, les pompiers s’expriment cette fois par la voix de Yann Pini, délégué départemental STC pour sa corporation. Le message est clair : la prolongation du dispositif est indispensable. En attendant mieux…
Pendant cette longue saison, le fonctionnement de ce Smur vous a-t-il donné satisfaction ?
Bien sûr, tout simplement parce que ce dispositif nous a garanti l’intervention d’un médecin urgentiste sur toutes nos opérations de secours à personne.
Quand on pense à toutes les interventions que nous avons dû assurer sans l’appui de ce médecin, la pression que nous avons pu subir dans ces conditions, le risque de ne pas pouvoir faire notre travail correctement, il est certain que ce service a été important pour nous.
Sachant que vous ne disposez d’aucune information sur l’après 15 novembre, quelle est votre position aujourd’hui ?
Il faut comprendre, une bonne fois pour toutes, qu’en plaine orientale, on est loin de toute structure médicale. Il y a un bassin de vie considérable et de l’urgence à assurer. Entre le 15 juin et aujourd’hui, les pompiers ont effectué plus de 250 interventions entre Moriani et Solaro. 70 % de ces secours ont concerné des gens de la région.
Des chiffres, nous en avons d’autres car nous avons réalisé une étude que nous communiquerons si nous n’avons pas de réponse favorable à notre revendication. Les besoins existent vraiment et il serait malvenu d’expliquer à la population qu’on a financé, avec leurs impôts, une simple structure saisonnière.
« La plaine sans Smur, même quelques jours, c’est s’exposer à un drame »
Considérez-vous qu’un Smur à pérenniser doit encore évoluer par rapport à celui d’aujourd’hui ?
On peut encore l’améliorer, bien sûr. La doter définitivement, par exemple, d’un infirmier, disposer d’une véritable antenne médicale pour traiter de grosses urgences, mais pour l’heure, il faut justement penser à l’après 15 novembre. Le dispositif tel qu’il est aujourd’hui est satisfaisant. Sachant qu’on s’oriente encore vers une solution transitoire, nous demandons sa prolongation, voire son installation définitive en l’état. C’est d’autant plus important que les médecins jouent le jeu au niveau de la permanence de soins.
Malgré l’incertitude, êtes-vous confiant ?
Nous savons que les besoins sont reconnus et que cette question est un sujet de préoccupation pour les acteurs concernés et les décideurs. Mais pour l’heure, rien n’est arrêté, et laisser la plaine orientale sans ce SMURF, même pour quelques jours, c’est s’exposer à un drame.
Plaine orientale Le Smur enfin opérationnel 17 juin 2010
Depuis quelques jours, la Plaine orientale possède son médecin urgentiste détaché du Smur. Comme cela était prévu, à tour de rôle, des médecins urgentistes de l’hôpital de Bastia assurent désormais une garde 24 h/24 et 7 jours/7 sur un secteur qui s’étend de Solenzara à Cervione. Le dispositif est mis en place pour une durée de six mois.
Il est le résultat d’un long travail entrepris par les élus et les médecins généralistes de la microrégion depuis plusieurs années, et fait suite à la signature d’une convention entre le Sdis 2B et l’hôpital de Bastia. Pour être aidés dans leur tâche, les médecins sont accompagnés d’un conducteur sapeur-pompier, à la charge du Sdis.
La Plaine orientale dont la population va se multiplier de manière conséquente pour la période estivale, comptera désormais avec la présence d’un professionnel pour les situations d’urgence. « Il faut rappeler que le médecin détaché du Samu 2B ne pourra en aucun cas assurer les missions d’un médecin généraliste. Aucune consultation ne sera possible. Nous sommes là pour les missions d’urgence et uniquement d’urgence », précise Laurence Cesari, médecin urgentiste du Samu 2B. Pour accueillir le médecin et l’infirmier dans les meilleures conditions possibles, la commune de Ghisonaccia a mis à disposition une maison rénovée.
Les soignants sont tous volontaires pour prendre les gardes. Aucun médecin supplémentaire n’a été affecté auprès du Samu. Le service se fait donc avec l’effectif déjà en place. Après les deux premiers jours de garde, des petits réglages étaient encore nécessaires pour la mise en place logistique, mais rien qui pourrait nuire à la mission principale. L’équipe composée d’un pompier et d’un médecin doit apprendre à travailler ensemble au quotidien pour être la plus efficace possible.
Une réunion entre les différents partenaires à l’origine de la convention aura lieu à Ghisonaccia aux alentours du 21 juin, afin d’effectuer un bilan et d’en tirer les premiers enseignements visant à améliorer encore le Smur de la Plaine orientale.
https://www.corsematin.com/articles/plaine-orientale-le-smur-enfin-operationnel-120