(Unità Naziunale Publié le 9 mai 2020) Après des errements dont il faudra bien tirer un jour les conclusions qui s’imposent, le gouvernement français continue à gérer la crise sanitaire liée au Covid 19 en multipliant des directives sans concertation avec les médecins de terrain.
Contrairement à la doctrine qui avait prévalu jusqu’ici, ces derniers sont fortement incités à faire tester leurs patients pauci-symptomatiques, ce que, du reste, les médecins corses, en relation avec l’Université de Corti et les laboratoires insulaires font depuis un moment sans avoir attendu les injonctions gouvernementales.
Les généralistes sont appelés à remplir une fiche nominative, à interroger leurs patients pour identifier les personnes avec lesquelles il ont été en contact…et à fournir leurs identités à l’administration.
Pour faire admettre ce dispositif l’Assurance maladie donne la possibilité, aux généralistes, d’appliquer une majoration MIS (30 €) déjà prévue par la convention, mais également, si le médecin mène le « contact tracing », d’être rémunéré 2 € pour chaque cas contact ou 4 € s’il renseigne des données plus complètes.
Après le décret, plus que maladroit, sur l’usage du Rivotril, qui avait suscité fort heureusement, un débat et un recadrage, voilà une annonce qui mérite au moins une mise au point.
L’Associu Corsu di a Salute rappelle que la nécessaire revalorisation de certains actes médicaux, et de la médecine de terrain en général, ne commence pas et ne s’arrête pas avec l’épidémie actuelle. Que les médecins corses ne seront jamais des chasseurs de primes ou les indicateurs d’une quelconque police fût-elle sanitaire.
Qu’ils exigent des garanties, aujourd’hui incertaines, quant au respect du secret professionnel, de l’éthique médicale, de l’indépendance du médecin, du pacte de confiance inaltérable qui le lie à son patient. Ils réaffirment la nécessité impérieuse d’une réelle étude de prévalence de la maladie Covid19 en Corse. Ils sont, sans aucune ambiguïté, favorables au principe d’un traçage efficace, mis en place de manière concertée avec les médecins (qui ont d’ailleurs déjà commencé à le pratiquer dans les faits), et non d’un flicage de la population imposé par une technostructure hors sol.
L’Associu Corsu di a Salute