(Unità Naziunale Publié le 20 avril 2020) Dans le cadre de la pandémie du COVID 19, le gouvernement a annoncé une prime au sein des services à domicile du secteur médico-social.
Actuellement une étude de la collectivité de Corse est en cours afin de déterminer les modalités de cette prime. Ces métiers, majoritairement dispensés en CORSE au sein de structures privées associatives à but non lucratif, aide à domicile, auxiliaire de vie sociale, aide médico-psychologique, aide-soignante, sont si socialement indispensables et si peu valorisés.
Très fortement féminisés, ces métiers, voient des accompagnants exposés à une indifférence pour les actions qu’ils mènent au quotidien. Invisibles dans le champ public, médiatique, le sentiment que le sens de leur métier au quotidien n’est pas reconnu à sa juste valeur. Pourtant les services à la personne ont un impact socio-économique positif :
• Réduction de la probabilité d’aller en EHPAD (l’aide à domicile permet à la personne aidée de rester dans un
cadre familier, de garder ses habitudes et ses liens sociaux)
• Réduction de la probabilité d’aller aux urgences (l’aide à domicile permet de renforcer les actions de prévention
et de risques de chutes)
• Meilleure participation au marché du travail (l’aide à domicile contribue à maintenir les aidants familiaux en
activité, ce qui génère une hausse de revenu remis dans l’économie, à leur donner du répit ce qui entraîne un
soulagement psychologique et diminue les dépenses médicamenteuses)
• Les emplois des aides à domicile génèrent des recettes fiscales
Le Ministère des Solidarités et de la Santé, prévoit un plan pour la prise en charge des personnes âgées ou en difficulté
depuis 6 ans… Un rapport d’information (N° 575 (2013-2014) établi par les sénateurs Mr Vanlerenberghe, Mr Watrin
avait déjà donné l’alerte en 2014. « Un système à bout de souffle, à réformer d’urgence » ce n’est pas nouveau ! La
situation est connue mais pas entendue !
Et plus récemment encore avec le rapport El Khomri qui tombe dans les travers classiques des rapports publics
consistant à créer des commissions, des comités et abuser du conditionnel.
• La Valeur du point (5.38) n’a pas été révisé depuis 2016, les rémunérations sont au- dessous du SMIC (10.03
brut) et ajustées avec un complément différentiel. La conséquence ? des salariés éternellement au SMIC.
• L’indemnité kilométrique (0.35/km) non révisé depuis 2008.
La conséquence ? Une sinistralité du secteur qui entraine, de par la précarité des emplois, une difficulté de recrutement et de fidélisation des salariés.
On peut vouloir améliorer les conditions de travail des intervenants, sans action forte en faveur d’une amélioration notable de la rémunération, Tant que le salaire ne sera pas plus attractif, le métier ne sera pas plus attractif.
Ce n’est pas une question de vocation comme on l’entend parfois, c’est juste une question de bon sens. Cependant, face à cette pandémie, la prise de conscience par les pouvoirs publics du rôle joué par ces salariés était inespérée tant leur professions ne sont pas reconnues et leur rémunération figure parmi celles qui sont le moins bien rémunérées.
Ce premier « merci » pour remplir leur mission humaine totalement impliqués dans la gestion de la crise sanitaire en assurant une veille et une surveillance des territoires avec courage, professionnalisme et bienveillance. Sans ces professionnels cette crise sanitaire serait démultipliée !
Hors COVID, c’est pourtant ce que ces salariés réalisent chaque jour de l’année auprès de nos aînés. Cette pandémie met un instant « en lumière » ces métiers que l’on récompensera avec une prime méritée mais il convient cependant de ne pas s’arrêter là. Las d’attendre les passages à l’acte du gouvernement, las de l’inertie des syndicats dit « nationaux » signataire de la convention collective, le STC a initié depuis le mois de septembre 2019, en collaboration avec les présidents et directeurs de ces structures associatives, une étude de la situation des salariés des ESMS.
Ce constat commun, ainsi que les comparatifs entre structures, a conduit le STC à chercher des réponses dans une adaptation régionale de la convention collective nationale. Elle est synthétisée en 15 points « d’ajustement » dont la plupart sont directement liés aux spécificités insulaires.
Le gouvernement renvoie la balle aux élus locaux, le dernier avenant en date contient une clause suspensive relative à la possibilité financière des conseils départementaux. Idem pour la prime…
Considérant la prégnance et l’importance de la question économique et sociale en corse, le STC affirme la nécessité de mettre en place des actions concrètes, durables et efficaces qui associent syndicats, employeurs et financeurs de façon à veiller à l’adéquation des moyens octroyés aux besoins afin de garantir de meilleures conditions de travail et l’amélioration de la rémunération.
Le dossier est sur la table de nos élus territoriaux et de l’ARS , les débats peuvent débuter !
Per custruisce bisogna à marchjà !