Le 18 Juin 2010 [18h21] : (Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org – Corse – Lutte de masse) La Corse a été secouée cette semaine par une série d’attentats, notamment contre des résidences secondaires, qui replace l’action clandestine sur le devant de la scène trois mois après le score historique des formations nationalistes aux élections territoriales.
Quatre maisons, dont une neuve et une autre en construction, ont été pulvérisées ou fortement endommagées durant une mini « nuit bleue », de mardi à mercredi, par l’explosion de bouteilles de gaz couplées à des charges généralement de forte puissance en Haute-Corse comme en Corse-du-Sud.
Jeudi, deux camions et un engin de chantier de la société Kyrnolia, filiale en Corse du groupe Veolia, dont la forte implantation dans l’économie insulaire (eau, transports, assainissement, déchets) est dénoncée par les nationalistes, ont été à leur tour détruits par des engins incendiaires à Ajaccio.
Aucune de ces actions, qui n’ont pas fait de blessé, n’a été revendiquée.
Mais des inscriptions « FLNC » (Front de Libération nationale de la Corse, NDLR) ont été tracées sur les murs de certains des édifices visés. Ce fut le cas à Prunelli-di-Fiumorbo (Haute-Corse), dans une villa appartenant à des continentaux déjà plastiquée l’an dernier.
Une autre résidence, propriété d’un couple de Britanniques, à Poggio d’Oletta, proche de Bastia, avait aussi déjà sauté, en 2004.
Troisième cible, à Galeria, sur la côte occidentale, la villa en bord de mer, à peine achevée et rasée, d’un architecte de la région parisienne.
L’action la plus spectaculaire a été commise mardi soir près du village d’Ocana (Corse-du-Sud), dans la région d’Ajaccio.
Un homme de 53 ans, ayant presque toujours vécu en Corse, y a été ligoté puis séquestré chez lui avec son épouse et leurs trois jeunes enfants par un commando encagoulé et armé. Après l’avoir accusé d’être un « spéculateur », le commando a fait sauter une maison en construction appartenant à un continental qui avait acheté une parcelle de terrain voisine à celle de la victime. Des gîtes destinés à la location à des vacanciers ont également été visés.
Des inscriptions « FLNC » et « A tarra a i Corsi » (La terre aux Corses, NDLR) ont été relevées sur place par les enquêteurs.
Quarante-cinq attentats environ ont été perpétrés depuis janvier, soit presque autant qu’en 2009 (49). Les dossiers de toutes ces affaires ont été transmis au parquet antiterroriste de Paris.
Le FLNC avait indiqué dans un entretien au magazine Corsica paru début juin maintenir « le choix stratégique de l’action armée ». Saluant le score historique (plus de 36% des voix) des deux formations nationalistes aux élections territoriales de mars, il soulignait aussi sa « conviction d’arracher une véritable solution politique ».
Mais l’absence de réponse à la demande formulée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse de mesures de rapprochement des prisonniers corses sur le continent et le maintien d’une forte pression policière et judiciaire sur certains militants peut, de l’avis d’un ancien dirigeant nationaliste, avoir conduit à cette recrudescence de l’action clandestine.
Elle se produit aussi avant l’ouverture d’un débat sur le statut du foncier et la présentation d’un plan d’aménagement de la Corse dont la version précédente avait du être retirée avant les élections par la majorité de droite battue en mars.
Les nationalistes, et une importante partie de l’opinion, dénonçaient l’accent mis dans ce plan sur l' »économie résidentielle » dans une île de 300.000 habitants où près de 70.000 résidences appartiennent déjà à des continentaux ou à des étrangers.
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