Le 1er Juin 2010 [12h47] : (Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org – Corse – Répression – Lutte de Masse) «Lâche»… «traître»… «médiocre» pour Marc Simeoni. «Mauvaise mère»… pour Patrizia Gattaceca… ce ne sont que quelques-unes des injures… minables… prononcées par le Procureur Plantevin lors de son réquisitoire ce jeudi 27 mai à Paris, à l’encontre des cinq personnes qui comparaissaient suspectés d’avoir soutenu Yvan Colonna. Heureusement, les avocats ont été brillants le lendemain et ont rendu coup pour coup…
Mais que retiendra le tribunal ?
L’affaire a été mise en délibéré pour le 8 juillet.
Au sortir de la première journée de procès, on mesurait la semaine dernière «le fossé d’incompréhension de part et d’autre de Méditerranée»… Ceux qui en doutaient encore, auront été définitivement fixés ce jeudi 27 mai avec le réquisitoire de haine déployé par le Procureur Plantevin. Y a-t-il un autre mot qui convienne aux propos très durs, sales, écoeurants, qu’il a prononcés? Il fallait avoir un sang-froid inouï pour supporter les injures et les mensonges tout au long de sa plaidoirie. On peut avoir des convictions, on peut (on doit même) apporter la démonstration de ce que l’on affirme, on peut même ne pas aimer des prévenus qui comparaissent devant vous, mais, dans une cour de Justice qu’on respecte, on se doit un minimum de retenue ! Et si cette retenue n’existe pas, c’est bien parce qu’il n’y a pas de limite au ressentiment et à l’agressivité envers la Corse qui anime le «système» judiciaire français.
Cinq ans de prison avec sursis pour Marc Simeoni, quatre ans pour André Colonna d’Istria et Patrizia Gattacecca, 18 mois pour Frédéric Paoli et 8 pour Claude Serreri, assortis de privation de droits civiques et civiles! Même si c’est du sursis, c’est du jamais vu et ces peines lourdes démontrent le degré de frustration du Parquet qui aurait voulu embastiller les prévenus.
Encore l’ombre du commandant Lebbos !
Pour le Procureur, Marc Simeoni est coupable de ne pas avoir avoué. Il clame son innocence, mais on lui oppose une trace ADN d’Yvan Colonna sans expliquer comment une autre trace ADN de Alain Ferrandi, arrêté en 1999, se retrouve dans ce même appartement alors que Marc ne l’occupe que depuis 2000 ! On oublie de dire en passant que celui qui a mené l’enquête (le commandant Lebbos) est le même qui a été confondu lors du procès en appel d’Yvan Colonna, pour avoir recueilli les premiers soi-disant aveux du commando, pour avoir fait pression sur des témoins, pour avoir détourné la procédure à son profit… C’est encore sous sa responsabilité qu’un PV avait été falsifié dans l’enquête qui accusait Jean Castela et Vincent Andriuzzi, condamnés à 30 ans de réclusion criminelle, avant (heureusement !) d’être innocentés en appel, justement sur la révélation de cette falsification !
De nouveau, l’ombre du commandant Lebbos plane sur ce dossier… autant dire l’ombre de la pression politique sur le système judiciaire..
Le comble encore, c’est le flegme de la présidente qui n’a jamais tenté de rappeler le procureur à la modération. Tout cela traduit une ambiance des plus malsaines.
Nous nous demandions encore la semaine dernière: «À quoi bon ce procès, plus de 7 ans après les faits ? Veut-on peser sur ce pourvoi ? Apporter la démonstration que tout un peuple était derrière lui, et qu’il faut donc encore sévir ? Veut-on démontrer que la «chasse à l’homme» tous azimuts sur l’ensemble du peuple corse (plus de 340 interpellations, des mois de préventive pour rien pour plusieurs personnes) était justifiée après l’assassinat du préfet Erignac ? Veut-on trouver prétexte aux dérives de cette justice d’exception en affirmant qu’il existait des réseaux organisés pour défendre Colonna ?»… Il est clair que nous avons aujourd’hui notre réponse. Probablement révolté de ne pouvoir apporter cette démonstration par les faits et par la personnalité et la motivation des prévenus, le Procureur s’est emporté dans sa haine et sa colère… Heureusement, les avocats ont rendu les coups. Mais que retiendra la Cour in fine? Notre inquiétude est au plus haut.
Le procureur Plantevin a prononcé le réquisitoire de la «raison d’État». Que sera le verdict ?
Le Procureur a réclamé des peines de sursis sans amende pour les cinq prévenus qui comparaissent depuis le 19 mai devant le Tribunal Correctionnel de Paris. Même si c’est du sursis, les peines sont lourdes, très lourdes : de 8 mois à 5 ans ! Accompagnés de propos très durs envers les prévenus, il a aussi réclamé la privation de droits civiques et droits familiaux pour certains des prévenus allant jusqu’à 5 ans aussi !
C’est dire l’état d’esprit à la haine du Parquet qui, voyant que ses accusations ne peuvent être confirmées par les faits et les témoignages durant ce procès, veut quand même justifier son action.
5 ans de prison avec sursis pour Marc Simeoni
4 ans de prison avec sursis pour Patrizia Gattaceca et André Colonna d’Istria
18 mois pour Frédéric Paoli
8 mois pour Claude Serreri…
assortis pour certains prévenus comme Patrizia, de cinq ans de privation de droits civiques et familiaux.
Source site PNC