Le 20 mai 2010 [13h10] : (Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org – Corse – Lutte de Masse – Répression) Selon l’Associu Sulidarità, les trois personnes seraient en grève de la faim dont deux ont été hospitalisées.
Voici la dépêche de la presse : Deux militants du parti indépendantiste Corsica Libera observant une grève de la faim depuis leur interpellation lundi ont été hospitalisés, a-t-on appris jeudi auprès d’un avocat et d’un responsable du parti. « Mon client a été hospitalisé cette nuit après être resté trois jours sans manger », a indiqué à l’AFP l’avocat d’un homme de 68 ans, Me Jean-Marc Lanfranchi, soulignant que son client était « déterminé à continuer à ne pas s’alimenter ».
Selon un responsable de la section de Porto-Vecchio, Dominique Tafani, un membre de l’exécutif, âgé de 46 ans, a également été hospitalisé pour les mêmes raisons. Les deux hommes observent une grève de la faim pour protester contre leur arrestation et leur transfert immédiat à Paris.Jeudi, l’occupation de la mairie de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud) par des militants se poursuivait dans le calme. Une vingtaine de personnes avaient investi la salle du conseil municipal mercredi après-midi pour protester contre « des interpellations intolérables » immédiatement suivies d’un transfert à Paris. Trois militants de Corsica Libera, dont un membre de l’exécutif, étaient en garde à vue depuis lundi dans les locaux de la sous-division antiterroriste du parquet de Paris dans le cadre d’une enquête préliminaire sur une tentative d’attentat en 2007 contre une résidence secondaire appartenant à un continental dans la région de Levie (Corse-du-Sud).
Le 20 mai 2010 [12h00] : (Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org – Corse – Lutte de Masse – Lutte Institutionnelle – Répression) En ordre de marche. La mobilisation de Corsica Libera est totale depuis l’interpellation de trois de ses militants, lundi matin à Porto-Vecchio. Hier, une trentaine de militants se rendaient à la mairie de Porto-Vecchio qui était symboliquement occupée « jusqu’à la fin des gardes à vue ». Les membres de Corsica Libera souhaitent que, désormais, les élus de tous bords fassent entendre leurs voix…
Parallèlement, hier après-midi, les élus et les militants de Corsica Libera et de sa commission antirépressive donnaient une conférence de presse à l’assemblée de Corse.
« Enlèvement » et grève de la faim
En quelques mots, Dumè Tafani reviendra sur les conditions des interpellations d’Olivier Sauli, Jean-Claude Jecker et Olivier Lefevre. Les trois hommes ont été appréhendés lundi par les gendarmes et, pendant près de deux jours, leurs familles n’ont pas su ce qu’ils étaient devenus.
« On nous a dit qu’ils étaient à Aspretto. C’était faux. Ils ont été transférés directement à Paris. Certaines familles l’ont appris par la presse. Nous avons appris aujourd’hui qu’ils sont dans une caserne du 20e arrondissement. »
Ce que les familles restées en Corse ont appris également, c’est que Jean-Claude Jecker refuse de s’alimenter depuis son interpellation. Elles s’insurgent contre la méthode. « On les a emmenés comme ils étaient. Sans vêtements de rechange… » et espèrent qu’ils ne seront pas seuls à s’insurger contre ces atteintes à la dignité humaine.
Sur le plan juridique, Corsica Libera s’interroge sur cette enquête préliminaire vieille de trois ans, qui aboutirait justement maintenant.
Les élus y voient la réponse de l’État au score effectué par les nationalistes aux dernières élections territoriales.
Jean-Guy Talamoni affirme avec force : « L’État ne pourra jamais compter sur le laminage électoral, ni sur le discrédit de notre mouvement fortement enraciné au sein du peuple corse. Il n’y aura pas non plus de solution répressive… »
Estimant que « la réponse donnée par Paris est mauvaise », les élus ne veulent plus du cycle répression, négociation et, à nouveau, répression… Et Paul-Félix Benedetti conclut sur l’attente d’un « sursaut de la classe politique », en rappelant que la prochaine session de l’assemblée de Corse débute dans une semaine…
I. L.
Le 20 mai 2010 [10h00] : (Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org – Corse – Lutte de Masse – Lutte Institutionnelle – Répression) L’interpellation lundi à Porto-Vecchio de trois proches de Corsica Libera continue de susciter la mobilisation. Au menu d’hier, l’occupation de la mairie et une conférence de presse donnée dans l’après-midi à Ajaccio. D’abords les faits. Lundi matin Jean-Claude Gecker, Olivier Sauli et Olivier Lefebvre, tous militants de Corsica Libera, ont été interpellés en leur domicile, à Porto-Vecchio, par les hommes de la brigade de recherche d’Aspretto, à l’entrée d’Ajaccio. Touts trois sont actuellement entendus à Paris, vraisemblablement dans le cadre d’une enquête sur une tentative d’attentat commise à Levie en 2007. Au-delà de l’aspect « presque traditionnel » de l’opération de police, cette fois les familles ont été choquées par le manque d’information sur le sort réservé aux trois interpellés.C’est en effet « par la bande » qu’elles ont appris que Sauli, Gecker et Lefebvre ont été immédiatement transférés à Paris. Leur colère s’est matérialisée hier à 15 heures par l’occupation de la mairie de Porto-Vecchio, suivie dans la foulée par une conférence de presse dans les locaux de la collectivité territoriale de Corse. Les familles des personnes interpellées, le mouvement Corsica Libera, ainsi que la commission anti répressive, ont tiré à boulet rouge sur la « politique répressive », mêlant aspects humains et politiques.
Humain. « On peut parler d’enlèvement », tempête Dumè Tafani, militant de l’extrême sud, « on doit indiquer aux familles ce qui se passe. Lundi matin, le domicile de Jean Claude Gecker était perquisitionné. Son épouse est partie accompagner les enfants à l’école, à son retour la maison était vide ». Mais Jean-Claude Gecker a d’ailleurs entamé une grève de la faim. Jean-Marie Poli, président de la Car, dénonce pour sa part des pratiques qui tendent à se généraliser, même si, selon le conseiller territorial Jean-Guy Talamoni, « en général, on sait au moins où sont les gens ». Même tonalité du côté de Jean-Olivier Sauli, père de l’un des mis en cause : « J’ai 77 ans, mon fils est très régulièrement interpellé, puis relâché. C’est la première fois que je ne sais pas où il est. Une simple convocation aurait suffit. Lorsqu’il était au maquis, dans les années 80, il m’arrivait régulièrement d’avoir des nouvelles », ironise le septuagénaire. Les trois hommes auront droit de rencontrer leur avocat ce matin, à six heures. « Nous avons été prévenus dans la journée », s’étonne pour sa part Maître Jean Giuseppi, conseil d’Olivier Sauli, s’apprêtant à prendre l’avion pour Paris. En attendant, l’occupation de la mairie de Porto-Vecchio se poursuit.
Politique. Sur un plan plus général, les quatre conseillers territoriaux de Corsica Libera ont lourdement insisté sur la nécessité de trouver les voies d’un compromis global. Pour Jean-Guy Talamoni, un règlement politique « devra obligatoirement passer par la prise en compte de trois points fondamentaux : la citoyenneté corse et le pouvoir législatif pour l’assemblée, l’officialisation de notre langue et la libération des prisonniers politiques ». Renforcés dans leur détermination par le résultat électoral du dernier scrutin, les indépendantistes rappellent que « les solutions répressives mènent à l’impasse. A l’instar des conflits nord irlandais et basques, le problème Corse devra trouver lui aussi le chemin d’une conciliation générale ». Corsica Libera se tourne donc en direction « de l’ensemble des forces politiques et démocratiques » pour que cessent « ce genre de pratiques répressives ». Le mouvement à l’intention de relayer le message lors de la prochaine session de l’assemblée. « Ça ne va pas se passer comme ils le pensent », prévient Paul-Félix Benedetti.