(Unità Naziunale Publié le 9 février 2020 à 14h25) Pour rappel, à destination des donneurs de leçons qui méritent d’en recevoir :
Le compte administratif, comme son nom l’indique, n’est pas un acte politique, c’est le bilan de la collectivité qui retrace de manière exhaustive les recettes et les dépenses de l’année.
Pendant qu’on le vote, la loi impose au maire de quitter la salle : ce qui le fait sortir n’est pas la peur d’entendre des critiques, ce qui est la règle des débats démocratiques, mais la nécessité de laisser aux membres de l’assemblée délibérante l’occasion de dénoncer une fraude. Car voter contre le compte administratif, c’est en contester la sincérité, c’est prétendre qu’il est truqué, et que le maire a agi de manière malhonnête. Une accusation très grave, d’autant plus grave qu’elle s’accompagne nécessairement de la mise en cause de fonctionnaires qui ont rédigé le rapport et qui auraient donc couvert ses agissements.
C’est pour cela qu’en général, les opposants votent contre le budget, qui est un document politique, l’expression d’une volonté, et s’abstiennent au moment du compte administratif, qui n’est qu’un acte de procédure. Car s’ils votent contre, la logique doit les conduire à saisir le tribunal, sinon ce n’est qu’une posture.
Il y a aussi une autre raison pour ne pas rejeter un compte administratif, surtout lorsqu’il est accablant pour celui qui le présente : c’est qu’on ne pourrait pas citer ses chiffres si on les a rejetés!
Pour cette raison, l’opposant que je suis, respectueux du travail des agents de la Ville d’Ajaccio, a toujours voté contre le budget et s’est toujours abstenu au moment du vote d’un compte administratif qui venait apporter la preuve du bien fondé de ses critiques. Car les comptes administratifs de la Ville d’Ajaccio dressent malheureusement le portrait d’une collectivité sinistrée !
Il est préoccupant de voir le maire sortant, acculé par une vérité qu’il nie de toutes ses forces, avancer des arguments aussi ridicules. La polémique qu’il tente de créer doit servir d’écran de fumée pour cacher son bilan lamentable.
Je l’ai plusieurs fois, et publiquement, défié de saisir la cour des comptes pour chiffrer l’augmentation des dépenses de personnel et le coût de l’abandon du parking. Il s’est débiné, piteusement. Personne n’ignore, il suffit de relire les articles et de revoir ou réécouter les reportages, qu’en matière de finances, je ne me suis jamais montré accommodant. Prétendre le contraire, alors qu’il m’a publiquement reproché mon intransigeance, est parfaitement absurde.
La meilleure preuve que tout cela est une comédie, c’est que lui-même, est allé jusqu’à approuver des CA et des affectations de résultats, à savoir la conséquence d’un CA, à l’époque où il était opposant et Simon Renucci maire d’Ajaccio.
Mais je le comprends, il vaut bien mieux pour lui détourner l’attention du public sur cette question accessoire, que de l’attirer sur le contenu des comptes administratifs : car ceux qui se donneront la peine de les lire (grâce à moi qui ai réclamé et obtenu leur publication) ne pourront plus se faire d’illusion sur les qualités de gestionnaire de Laurent Marcangeli, le maire qui a ruiné Ajaccio !