(Unità Naziunale Publié le 17 octobre 2019) Les militants du Syndicat MOSSA PAISANA ont occupé ce jeudi 17 octobre les locaux de l’agence des services et de paiement à Ajaccio.
Ils dénoncent un « agribashing » de la part des services de l’État.Ils assurent que durant ces contrôles, certaines primes, dont ils sont bénéficiaires, sont bloquées dont le droit au paiement de base et l’indemnité compensatoire de handicap naturel. Un blocage qui mettrait en péril, selon eux, l’équilibre financier de certaines exploitations.
En fin de matinée, les protestataires ont occupé la direction départementale des territoires de la mer. Une délégation a été reçue par la direction.
« U techju ùn crede u famitu »Cet adage ,vieux de plusieurs siècles, reflétant la sagesse de nos anciens , prend tout son sens au regard de l’acte de sabotage du techju parisien, bruxellois ou du néo bourgeois local, pourtant sensé défendre l’intérêt des paysannes et paysans.
Mais les anciens ne nous ont pas laissé qu’une sagesse empirique au travers d’idiomes ou de pensées philosophiques, ils nous ont transmis un savoir, des savoirs faire et des terres sur lesquelles nous élevons nos bêtes, comme leurs aïeux avant eux .
Cette transmission, cette chaine des savoirs multi séculaire est en passe d’être mise à mal avec le concours des apprentis sorciers locaux et des brillants cerveaux technocrates parisiens .
L’agriculture nourricière Corse agonise. Aujourd’hui nos terres agricoles ne servent plus qu’à stocker nos ordures, construire des centres commerciaux surdimensionnés ou sont convoitées par l’urbanisation galopante et l’argent roi. C’est certainement le but encore inavoué d’un état qui vient d’enclencher l’ultime phase de son projet d’anéantissement de notre identité.
Déclarer nos parcours pastoraux millénaires comme peu productifs et les exclure du dispositif d’attribution de la PAC revient à nier, une fois de trop, notre histoire agropastorale, notre culture, notre réalité.
Après avoir installé, en 2015, un système pernicieux qui, bien qu’à l’agonie, permet toujours l’asservissement de toute une profession et au delà, de tout un peuple, la france, rompue à l’exercice, a réussi à faire croire aux corses que leurs paysans sont tous coupables, tous pourris.
Elle savait que l’agriculture et le peuple corse représentaient la symbiose entre l’Homme et son environnement à tel point que dans les années 70 les agressions contre les paysans et leurs terres ont servi de détonateur à une révolte, un riacquistu, une lutte de libération. Il lui fallait, avant d’enclencher sa mise à mort, dénouer les liens puissants entre les corses et leurs bergers. Le piège aujourd’hui se referme et l’état français, déclarant vouloir nuire à la mafia agricole qu’il a lui même crée et soutenu à de nombreuses occasion, déclare la guerre à tous les paysans, surtout les plus petits, les plus fragiles.
A Mossa Paisana s’insurge avec force contre cette nouvelle attaque et appelle l’ensemble de la société corse dans toutes ses composantes civiles, politiques, syndicales, associatives et culturelles à s’unir au monde paysan pour contrer cette grossière tentative d’ethnocide.