(Publié sur Unità Naziunale le 6 octobre 2019) Alors que les collectivités peinent à trouver des financements pour rénover les routes intérieures du Fium’Orbu-Castellu, l’armée française investit près de 3 millions d’euros de voirie pour délocaliser l’entrée de la base, 400 mètres plus au sud.
Ces travaux ont été lancés de manière autoritaire sans concertation avec les élus locaux, par le Ministère des armées, dans la continuité d’une pure tradition coloniale.
Cette délocalisation de l’entrée, n’a donc qu’un objectif, c’est d’annuler la retrocession attendue depuis des années par la municipalité, des terrains attenants.
La mairie y avait un projet dans le cadre du PLU, de logements en accession à la propriété pour les jeunes corses.
Ce projet est donc annulé !
Ceci est intolérable.
La base aérienne 126 Ventiseri Sulinzara «Capitaine Preziosi», base d’entraînement, de soutien et de projection d’escadrons de combats de l’OTAN, fait de notre nation son porte avion de l’impérialisme conquérant.
Elle dégage des bénéfices énormes pour l’utilisation de ses infrastructures avec des nuisances sonores ininterrompues pour les habitants.
Avec Core In Fronte :
-Rappellons aux militaires qu’ils occupent notre sol illégitimement depuis une conquête militaire;
-Demandons des comptes sur l’impact écologique de la base sur les écosystèmes limitrophes;
-Exigeons la retrocession immédiate de foncier par l’armée française à la commune pour des logements.
Tutti in Ventisari sabbatu u 12 d’ottobri à 11 ore.
« Issa terra terra hè a nostra nisun’ ci po pratenda »
CORE IN FRONTE
#DaPerNoi
« Nous sommes présents, aujourd’hui à Vintisari, devant la base militaire 126, pour évoquer des travaux entrepris, par l’armée, pour délocaliser l’entrée de la base à 400 mètres plus au sud. Alors que les collectivités peinent à trouver des financements pour rénover les routes de l’intérieur du territoire du Fium’Orbu-Castellu, la France investit près de 3 millions d’euros de voirie pour sa base aérienne. Ces travaux ont été lancés de manière autoritaire sans concertation avec les élus locaux, par le ministère des Armées. Cette délocalisation de l’entrée a pour conséquence première d’annuler la rétrocession prévue et attendue, depuis des années par la municipalité, des terrains attenants le long de la RT 10. Signe avant-coureur, la bande coté RT 10 a été re clôturé sans laisser un seul mètre de servitude par rapport à l’immensité du terrain disponible, la limite du cadastre et Basta. La mairie de Vintisari avait un projet, dans le cadre du PLU, de logements en accession à la propriété pour les jeunes corses. Avec ces travaux, il devient de fait caduc. Ceci n’est pas acceptable. Core In Fronte demande, avant une éventuelle autre prise de décision autoritaire de la part de l’Armée, que les parcelles cadastrées 349 Section B, 119 Section AB et toutes les parcelles , (où se trouvaient les locaux de l’ancienne DDE et des vieilles réalisations) soient restituées à la commune afin de créer des logements aux primo accédants. La Société Nationale Immobilière loge actuellement 170 familles de militaires, qui ont été prioritaires, sur la commune. Nous exigeons un rééquilibrage au profit des familles corses de la région. Le dépôt de munitions, un danger pour les populations Par ailleurs, l’Armée, malgré de nombreuses réticences, s’obstine à implanter définitivement son dépôt de munitions au Sud de la base, après l’avoir « caché » à l’Est durant des décennies au mépris des populations. Une telle infrastructure nécessite un Plan de Prévention des Risques Technologis Que (PPRT) pour protéger les personnes. Nous mettons en doute l’efficacité du périmètre retenu qui se restreint à la RT 10 Les militaires semblent préférer leurs infrastructures de loisirs ( golf et stade) au mépris de la population. Pour Core In Fronte, l’empressement des travaux vise à neutraliser la restitution des terrains pour masquer le problème de l’emplacement du dépôt de munitions. A ce titre, nous demandons la délocalisation du dépôt de munition au Nord de la base, à la place de l’actuel parcours de golf de 2500m de long. La base, une source de pollution Au plan écologique, nous demandons une étude environnementale sur l’impact des vols et dégazages sur l’écosystème marin, l’étang de Palu, la Zone Natura 2000 et les terres agricoles environnantes. La base est un contre modèle écologique – Une base militaire chauffée avec une centrale au fuel : nous demandons un passage à une centrale à bois en collaboration avec la SEM Corse Bois Energie, avec des retombées économiques certaines pour notre territoire avec des créations d’emplois. – Un pipe line en mer qui ravitaille 3 dépôts de carburants : nous demandons un contrôle civil et indépendant et les moyens mis en œuvre en cas d’accident ; – La gestion des poubelles sur site : pas de tri sélectif et une gestion opaque. Nous demandons que la base montre l’exemple et deviennent un site pilote en matière de tri sélectif intégré à la communauté des communes Fium’orbu-Castellu, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. La préfète donne des leçons en matière de gestion de déchets. L’Etat devrait commencer par donner l’exemple sur sa base militaire. Enfin, le centre de tir de Linguizzetta, situé à 50km au Nord de la base, est une source de pollution importante. Depuis 1956, des milliers de projectiles ont été tirés. Ils finissent au sol et en mer. Un tapis de munitions (obus, bombes…) s’étale sur plusieurs hectares de fonds marins , souvent à faible profondeur. Le lieu est paraît-il dépollué par l’Armée. Ce n’est pas le cas. Malgré les dénégations, nous savons, de source sûre, qu’un tir sur sept se fait à munition réelle. Depuis des décennies, cela a d’ailleurs provoqué de nombreux incendies. Les militaires occupent notre sol illégitimement. La base aérienne, base d’entraînement, de soutien et de projection d’escadrons de combats de l’OTAN, est en fait le porte avion de l’impérialisme conquérant d’une France Post Coloniale. Le FLNC ne se trompait pas lorsque, après son action du 14 janvier 1977 «Opération Zara» il dénonçait « l’impérialisme, le colonialisme français et l’utilisation de la base comme marche pied dans le dispositif d’agression contre les peuples en lutte pour leur libération et leur indépendance». Aujourd’hui, la Corse, nation jadis souveraine, occupée militairement par la France, subit malgré elle la présence, à Ventiseri, d’une base militaire susceptible de faire décoller des avions de guerre pour larguer des bombes pour pour des raisons géostratégiques imposées par l’impérialisme Américain et le contrôle des réserves énergétiques (pétrole et uranium). La base dégage des bénéfices énormes avec la location de ses de ses infrastructures à des pays « amis », nous en récupérons les nuisances sonores et environnementales. Nous rappelons aux militaires qu’ils occupent notre sol illégitimement depuis une conquête militaire d’annexion forcée, adossée au Traité de Versailles qui n’a jamais été ratifié au niveau international. • Nous demandons des comptes sur l’impact écologique de la base sur les écosystèmes limitrophes. Après 60 ans d’activité, une mission d’évaluation environnementale confiée à un organisme neutre s’impose. • Nous exigeons la rétrocession immédiate à la commune, par l’armée française, du foncier nécessaire à l’édification des logements. [ ] Nous exigeons la délocalisation du dépôt de munitions au Nord de la base, loin de l’agglomération. »