(Unità Naziunale Publié le 26 août 2019) Depuis des années, les acheteurs étrangers à la Corse font augmenter fortement les prix de l’immobilier et, ce faisant, empêchent les Corses, d’origine et d’adoption, d’acheter une maison ou un morceau de terrain dans leur village ou dans leur quartier.
C’est la raison pour laquelle l’Assemblée de Corse, sur la proposition des élus indépendantistes, a voté en 2014 une délibération relative au statut de résident.
Cette délibération n’a pas été, pour l’heure, validée par Paris, et elle n’a pas encore été introduite dans le droit positif.
Toutefois, Corsica Libera, à l’origine de cette démarche, tient à affirmer que pour elle, cette délibération de l’Assemblée de Corse a toute sa légitimité politique. C’est pourquoi, les élus indépendantistes continueront, dans les mois et les années à venir, à se battre pour obtenir le respect du fait démocratique et l’application du statut de résident à partir de la date de délibération de l’Assemblée de Corse, soit le 24 avril 2014.
Aussi, Corsica Libera tient à informer les candidats-acheteurs étrangers à la Corse qu’ils s’apprêtent à la fois à faire une mauvaise action (en empêchant de jeunes Corses de devenir propriétaires dans leur pays) et une mauvaise affaire (en risquant fort d’être expropriés dans quelques années).
Il nous a semblé responsable et honnête de leur donner largement cette information, au moment où de nombreuses agences immobilières étrangères conseillent – notamment sur internet – d’effectuer un achat immobilier en Corse.
En fait, un bien mauvais conseil pour un bien mauvais investissement.
Il y a seulement 5 ans, la plupart des observateurs estimaient que ce statut de résident ne serait jamais demandé officiellement par les institutions corses « légales ». Pourtant, le 24 avril 2014, l’Assemblée de Corse l’a fait à travers un vote acquis à une large majorité. Observons que ce vote a eu lieu avant même la victoire électorale des nationalistes et que c’est une majorité de gauche « traditionnelle » qui l’a permis.
Rappelons pour finir que cet avertissement n’émane pas d’un mouvement politique d’opposition mais de l’une des deux composantes de l’actuelle majorité corse.
Exproprier rétroactivement des propriétaires immobiliers. Telle est la mesurer défendue par l’indépendantiste corse Jean-Guy Talamoni. (ici) (ici)
Au pouvoir dans le cadre d’une coalition avec les autonomistes, il a plaidé vendredi, sur RMC et BFMTV, pour l’expropriation des acheteurs de biens immobiliers qui ne résidaient pas sur l’île lors de leur acquisition. Le but serait de limiter la flambée des prix. Le président de l’Assemblée de Corse, a précisé qu’il s’exprimait en tant que membre de son mouvement indépendantiste, Corsica Libera. Il s’appuie sur une délibération votée par cette assemblée en 2014, avant l’élection de la majorité nationaliste. Selon cette délibération, qui ne peut pas être appliquée dans le cadre juridique français actuel, les achats immobiliers sont réservés aux acheteurs qui justifient « de cinq ans de résidence à titre permanent », avec une dérogation pour « les Corses vivant à l’extérieur de l’île ». Un tract pour « prévenir solennellement les acheteurs étrangers à la Corse » « Il n’est pas question d’aller chercher l’origine des personnes et des acheteurs, mais de lutter contre la spéculation immobilière », a-t-il assuré. « Cette délibération doit être respectée et […] dans l’avenir », le contexte juridique français change et le permet. « Corsica Libera militera pour l’expropriation de ceux qui ont acheté des biens immobiliers en contravention avec cette volonté de l’Assemblée de Corse ». La proposition de Jean-Guy Talamoni doit permettre, selon lui, de faire baisser les prix de l’immobilier car, « aujourd’hui les Corses ne parviennent plus à se loger ». « Si on n’agit pas rapidement sur la demande, plus aucun Corse ne pourra rester en Corse. C’est absolument mécanique : nous sommes chassés par la force de l’argent et c’est inacceptable ». Ces dernières semaines, Corsica Libera a édité un tract sur le sujet pour « prévenir solennellement les acheteurs étrangers à la Corse », ainsi que « l’ensemble des professionnels » de l’immobilier sur le caractère « extrêmement risqué » des acquisitions par des non-résidents. « N’écoutez pas ceux qui vous disent que l’acquisition est sûre en l’état du cadre légal actuel », ajoute-t-il. « Nous engagerons, dès que nous en aurons la possibilité, une démarche d’expropriation de tous les biens immobiliers acquis en Corse depuis le 24 avril 2014 » et qui ne respecteraient pas les conditions de la délibération prise.