(Unità Naziunale Publié le 16 juillet 2019) Aujourd’hui la Cour d’assises de Paris a confirmé à la rédaction de France 3 Corse n’avoir enregistré aucun appel du parquet général alors que le délai est désormais expiré.
En clair, l’acquittement de Cédric Courbey pour le crime est définitif. Une décision qui peut poser question au vu de la sévérité de la peine demandée à l’audience lors du réquisitoire. (source)
(Unità Naziunale Publié le 5 juillet 2019) Cédric Courbey, 45 ans, qui a toujours nié l’assassinat, a été acquitté hier (jeudi 4 juillet) du meurtre de Christian Leoni, mais a toutefois été condamné à douze ans d’emprisonnement pour association de malfaiteurs et détention d’armes en récidive légale.
La cour a ordonné son interdiction de détenir une arme pendant dix ans et son inscription au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes (Fijait).
Quand les juges professionnels ont déclaré Cédric Courbey « non coupable » de l’assassinat, après moins de trois heures de délibéré, lui et ses proches massés dans le public ont lâché des soupirs de soulagement.
Plus tôt dans la journée, l’avocat général Guillaume Portenseigne avait réclamé contre ce militant du parti indépendantiste Corsica Libera la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans.
La « pièce maîtresse » de l’accusation était une trace ADN appartenant à Cédric Courbey, découverte sur un branchage situé sur le plausible chemin de fuite des tueurs. Elle a été contestée de bout en bout par la défense.
Cette empreinte génétique « n’est pas datable » et aurait pu être laissée des semaines plus tôt, avait plaidé l’un des quatre avocats de Cédric Courbey, Eric Barbolosi, critiquant un dossier « fragile ».
« La cour a appliqué un principe fondamental : quand il y a le moindre doute, il doit profiter à l’accusé », a-t-il réagi après le délibéré, « extrêmement satisfait » de ce « verdict totalement justifié ».
Outre cet ADN trouvé près des lieux du crime, l’avocat général avait mis à la charge de Cédric Courbey son appartenance au FLNC, non revendiquée mais qui ne fait « aucun doute » au vu de ses précédentes condamnations pour des faits de terrorisme, et sa grande proximité avec Charles-Philippe Paoli, dont l’un des fils était son filleul.
Un second homme, Jean-Christophe Albertini, en cavale depuis l’été 2011 et qui était jugé en son absence pour avoir hébergé Cédric Courbey, a été condamné à cinq ans d’emprisonnement. Dix ans avaient été requis à son encontre.
(Unità Naziunale Publié le 24 juin 2019)Le soutien de l’Associu Sulidarità et de Corsica Libera la veille du procès :
« Ghjustizia è libertà pè Cedric Courbey.
Ce mardi 25 juin s’ouvre le procès de Cédric Courbey militant historique de Corsica Libera emprisonné depuis 5 ans sur la base d’un dossier dont le moins qu’on puisse dire est qu’il ne justifiait en rien une si longue détention préventive.
La présentation orientée dressée par certains médias qui seraient bien inspirés de vérifier la validité de leurs sources, nous interpelle car elle fait le lit de tous les amalgames, répond, consciemment ou pas, à des directives visant à criminaliser le mouvement national, et porte souvent même atteinte à la mémoire de militants exemplaires de la lutte de libération nationale.
Nous ne l’accepterons pas. Ce n’est pas en tentant de salir une cause juste, et en envoyant des militants en prison pour des faits qu’ils n’ont pas commis que l’Etat français réussira à se débarrasser du problème politique que pose la question nationale corse.
Nous espérons donc que la raison et qu’une certaine idée de la Justice l’emporteront
sur toutes les autres considérations. La Corse a besoin plus que jamais de signaux forts, d’équité,
de respect des droits individuels et collectifs, pour ancrer la paix.
Les choix opérés dans ce domaine sont toujours déterminants pour l’avenir. Et c’est pour un avenir de construction nationale sereine et démocratique que les Corses ont, quant à eux, très majoritairement opté.
Nous resterons mobilisés pour que plus aucune injustice ne vienne contrarier cette volonté populaire. »