Paul-Antoine Luciani, premier adjoint d’Ajaccio, enregistre avec satisfaction les progrès du Front de gauche à l’élection présidentielle. Mais le premier tour suscite des interrogations locales qui pourraient trouver des réponses à l’occasion des élection.
Avez-vous été déçu par le résultat de Jean-Luc Mélenchon ?
Pourquoi serais-je déçu ? Parce que les sondages nous avaient placés plus haut ? Mais en comparant les résultats de 2007 et ceux de 2012, les progrès sont considérables ! Au plan national, nous avançons de 1,93 à 11,11 % ; notre rassemblement progresse de plus de neuf points et nous gagnons 3 200 000 voix. À Ajaccio, nous progressons de 2,83 à 9,56 % avec un gain de 1 646 voix. Il n’y a là que des motifs de satisfaction, sauf à considérer qu’un sondage équivaudrait à une élection ! On doit plutôt enregistrer la force nouvelle qui vient de surgir à gauche et qui, confirmant les progrès des territoriales, n’a pas fini de grandir… Et de se mobiliser, dans l’immédiat, pour battre Sarkozy.
Quelle analyse proposez-vous du score ajaccien de Marine Le Pen ?
Elle a fait une percée qui ne laisse personne indifférent : 6 615 voix, soit un gain de 2 410 voix et près de 10 points par rapport à 2007 ! Le FN avait obtenu à l’époque 4 205 suffrages et 17,69 %, mais il n’était en tête dans aucun des 40 bureaux de la ville. Cette fois, il est en tête dans 21 bureaux et il se retrouve second à 2,5 points de Nicolas Sarkozy. Mais cette percée à la présidentielle et l’installation dans le paysage politique national ne signifient pas que les candidats FN aux législatives réaliseront, notamment en Corse, des scores comparables : la colère sociale (qui est le moteur principal de ce vote) et le « rejet du système » (qui en est souvent le corollaire) seront toujours là, mais ils ne retrouveront pas le même exutoire. Et, surtout, il y aura l’impact du second tour de la présidentielle…
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