Celui qui était le milieu récupérateur de l’OM n’a pas oublié le drame qui s’est déroulé le 5 mai 1992, à quelques minutes d’une demi-finale de Coupe de France contre Bastia. Vingt ans après, très ému, il témoigne pour RMC Sport.
Didier, avez-vous ressenti de la crainte lors de l’arrivée de votre équipe au stade de Furiani ?
En avez-vous ensuite parlé entre joueurs ?
A quelques minutes du coup d’envoi, vous êtes dans le vestiaire quand on vient vous prévenir du drame…
Que pouviez-vous faire ?
Quelles images vous reviennent à l’esprit ?
Y repensez-vous ?
« C’était « Apocalypse Now ». Une atmosphère de guerre, avec des hélicoptères. Irréel. » Présent à Furiani le jour du drame, le technicien corse Frédéric Antonetti, ex-coach de Bastia, n’oubliera jamais le 5 mai 1992. Vingt ans après, son analyse de la tragédie est sans concession. « C’est le drame de la pauvreté, d’un pays sous-développé, peste-t-il. S’il y avait eu un stade… Mais il n’y avait même pas les infrastructures pour accueillir les nombreuses personnes qui voulaient voir ce match. » Chez le charismatique entraîneur corse, la cicatrice n’est pas refermée. « Le continent (sic) a vite oublié, déplore-t-il. L’année d’après, aucun club n’a voulu faire un match amical. Il faut des preuves d’amour… »
D’autres acteurs du football ont été marqués à vie par le drame de Furiani. Bruno Valencony, le gardien bastiais qui devait défier les Olympiens ce soir-là, en demi-finale de Coupe de France, n’a rien oublié. « On est passé d’une ambiance de folie à un grand silence, raconte l’actuel entraîneur des gardiens à l’OGC Nice. Puis il y a eu les cris et les pleurs. »
Le journaliste Vincent Alix, qui devait commenter la rencontre pour RMC, était dans la tribune qui s’est effondrée. Après être resté neuf jours dans le coma, il se considère aujourd’hui comme un miraculé. « Normalement, je ne devrais pas être là, confie le reporter de Canal +. Le souvenir est très précis. Je me souviens du speaker qui demande au public de cette tribune d’arrêter de taper des pieds. C’est la première fois qu’on demande à des spectateurs de se calmer avant une demi-finale de Coupe de France ! Ça m’interpelle. Je me dis : « Tiens, il se passe peut-être quelque chose… » Ce sont les dernières paroles que j’ai en tête. Après, je n’ai plus de souvenir, le blackout total. »
http://www.rmcsport.fr/editorial/253170/deschamps-on-ne-peut-pas-oublier/
« 20 ans déjà et pour beaucoup d’entre nous c’était hier »
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