#Corse #Furiani92 – Il y a 20 ans, le drame de Furiani : « 20h20, et soudain »

TEMOIGNAGES – Ce 5 mai 1992, la tribune du stade de Furiani s’effondre juste avant le match Bastia/OM. 18 personnes sont tuées. Ils étaient spectateur, journaliste, joueur… Ils racontent cette tragédie.

Furiani, le 5 mai 1992. Quelques minutes avant le coup d’envoi de la demi-finale de Coupe de France opposant le SCB à l’Olympique de Marseille, dans le stade chauffé à blanc, une tribune métallique géante de 10.000 places s’effondre comme un château de cartes. Bilan : 18 morts et plus de 2.000 blessés.  A l’occasion des 20 ans du drame, des témoins racontent cette funeste journée. Ils étaient spectateur, journaliste sportif, joueur…, tous ont été marqués à vif et à vie. Aujourd’hui, ils veulent que cette promesse faite de ne plus jamais disputer un 5 mai une rencontre de football professionnel soit respectée.

« La guerre ça doit ressembler à ça », Jean-Paul Delhoume, journaliste sportif
« Mon journal La Marseillaise m’avait envoyé couvrir le match. J’avais 45 ans. Cette rencontre Bastia/OM s’annonçait haute en couleur et d’autant plus que Marseille allait jouer en Corse. La Corse, c’est l’endroit où il y a le plus grand nombre de supporters de l’OM. L’ambiance était très particulière, ce match sentait la poudre. Les Corses voulaient à tout prix se qualifier. Toute la ville de Furiani était pavoisée de blanc et de bleu, le bleu du SC Bastia. Même l’entreprise de pompe funèbre ! En arrivant au stade, mes collègues et moi, nous sommes dits que ça n’allait pas être simple. Pour l’OM de gagner. Pour le match de se dérouler dans des conditions normales. L’atmosphère était lourde. A l’entraînement, certains joueurs avaient le masque. Mes confrères et moi étions au dernier étage de cette nouvelle tribune de fer. C’était le coin de la presse avec des tréteaux en guise de bureaux. On décrivait l’ambiance, le ton des supporters. Oh, il n’y avait rien de bien méchant, seulement un peu trop de passion.

Les supporters n’arrêtaient pas de taper du pied. Le speaker a pris le micro pour leur demander de se calmer. L’enthousiasme de redoubler. Quand la tribune s’est effondrée, je dictais mon papier à la sténo, lui dire « on ne sait pas si la tribune va tenir’… Il était 20h20 et soudain, je suis rentré dans un tunnel, j’ai basculé dans un autre monde, un univers sans couleurs, seulement des teintes sepia. Le silence de mort. Pendant des secondes qui durent une éternité, on n’entend plus rien. Autour de moi, des confrères ébahis, certains la tête en sang, des amas de ferrailles, des cris, des personnes transpercées par le métal, des cris. Je n’ai jamais fait de guerre mais je pense que ça ressemble à ça la guerre. On m’a dit que j’avais frôlé la mort. La rate était touchée, j’avais des côtes cassées… Je suis resté un mois hospitalisé. La folie elle est là. Les dirigeants corses ont voulu augmenter la capacité du vétuste stade à la va-vite. Ils ont construit un truc où ils ont tué leurs propres enfants. Les dirigeants du football français ne parlent que d’argent. Qu’ils ferment un peu le coffre-fort et ouvrent un peu leur coeur. Le sport doit rester une fête sinon, on a la guerre. »

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« 20 ans déjà et pour beaucoup d’entre nous c’était hier »

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