#Corse Déclaration APC au CDEN pumonti, Aiacciu le 26 mars 2019

(Unità Naziunale Publié le 25 mars 2019L’APC n’a pas participé au dernier CDEN par rapport aux points de revendication sur l’enseignement immersif mais au-delà cela s’inscrit dans un contexte plus général relatif à l’enseignement et au statut de la langue.

Il est urgent vue la perte de corsophonie, l’évolution de la démographie de l’île, les changements de société amèneront la langue à disparaitre en tant que véhicule de lien et de cohésion sociale à moins de 10 ans. Ce constat s’il s’adresse aux institutions de la Ve république jacobine ne doit pas nous exonérer de notre propre autocritique quant à nos choix ou nos manquements qu’ils soient individuels ou collectifs (au sein des organisations ou de certaines institutions) dans divers domaines qui conduisent au recul de la pratique de la langue dans la vie sociale.

Cependant la remise en cause permanente des avancées en matière d’enseignement
Nous souhaitons cadrer ces manifestations dans un canevas de revendications précises qui doivent déboucher sur un nouveau statut de la langue après les accords de 2002.
Nous souhaitons bien évidemment la cooficialité et la généralisation du bilinguisme mais ceux-ci ne peuvent être atteints en l’état de la constitution de la Ve république française sauf à choisir de changer de république ou quitter le giron français ce qui relève du choix politique.

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La situation de la langue corse relève d’une lutte depuis les années 70 à l’application de la loi Deïxone en 1973 jusqu’aux accords de Matignon en 2002. C’est en l’état actuel de l’enseignement une situation de fait et non de droit. Il faut donc que cette mobilisation aboutisse à un nouveau statut et pacte juridique après celui de 2002.

Ce nouveau statut prenant la suite des accords de Matignon doit s’articuler autour :

Une loi cadre sanctuarisant l’enseignement bilingue et l’enseignement de la langue corse de la maternelle au baccalauréat : à savoir que toute réforme doit faire préalablement l’objet d’un accord entre la CTC, les services du rectorat et l’éducation nationale afin qu’elle ne remette en cause les dispositifs législatifs précédents en vigueur. Le contenu de cette loi doit être d’abord défini par la CTC et l’Etat puis approuvé par un vote à la CdC et à l’assemblée nationale française.

Nous souhaitons également associé que le cadre spécifique de l’académie de Corse.

Le nouveau dispositif législatif devra s’articuler autour de :

– La généralisation de l’enseignement immersif à la maternelle
– La sanctuarisation et le développement progressif des filières bilingues du 1er degré
– La réalisation effective des filières bilingues dans tous les collèges par des contrôles et au besoin par des sanctions.
– La mise en place de 5 filières bilingues dans cinq lycées différents de l’île. La sanctuarisation de l’enseignement par option et de spécialité.

La nouvelle loi cadre s’articulant autour d’un nouveau triptyque immersion en maternelle, filière bilingue et enseignement standard ayant bien entendu pour objectif la généralisation du bilinguisme mais aussi avec la mis en place d’un cadre spécifique à l’académie de Corse.
Néanmoins la situation critique de la ressource enseignante sans cesse en diminution et la disparition progressive de la corsophonie rendent la situation critique et nécessite des mesures d’urgence avec l’ensemble des acteurs de l’éducation nationale de l’université et de la CdC. Et cela ne dépend pas seulement du cadre législatif mais aussi d’initiative de terrains.

Dans 10 ans la langue corse aura disparu de l’espace public sous l’effet de deux phénomènes : la disparition progressive des générations véritablement corsophones et les flux migratoires qui minorisent les Corses derniers porteurs de cette corsophonie. La situation nécessite une réaction d’ampleur c’est pourquoi nous n’avons pas participé au CDEN et nous avons participé à la manifestation du 23 mars. Nous souhaitons déboucher sur de nouvelles dispositions législatives constituant un nouveau saut qualitatif après les accords de Matignon de 2002 afin de fixer un nouveau cadre juridique de l’enseignement du Corse qui permettra à la langue corse de ne pas devenir une langue quasi morte à l’horizon 2030.

APC
26 mars 2019

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