Furiani n’est pas la plus grande catastrophe de l’histoire du football français, mais de l’histoire du sport français ! » Par ces mots, qui sonnent comme un rappel, Alexandre Jacquin, journaliste à La Provence, Gérard Poncié, président de la section Provence de l’UJSF, et Rémi Lacassin, journaliste indépendant, ont présenté hier l’ouvragecollectif « Furiani, 20 ans », aux archives départementales.
Un recueil de témoignages poignants de familles, de journalistes, de sportifs, de dirigeants, marqués à jamais par ce jour du 5 mai 1992, date maudite qui a vu une tribune du stade de Furiani s’effondrer, laissant dans les décombres 18 morts et 2 357 blessés. La demi-finale de la coupe de France, Bastia – OM, qui aurait dû être une fête pour des milliers de spectateurs, s’est muée en tragédie. Ceux qui ont vu l’horreur de près, qui en ont miraculeusement réchappé, ont noirci les pages de ce livre avec leurs souvenirs, et, pour beaucoup, avec leurs cauchemars.
« Lorsque la nuit tombe, tout remonte en moi. Furiani me rattrape. »
« Lorsque la nuit tombe, tout remonte en moi. Furiani me rattrape. Il y a quelques années, j’y ai emmené mon fils, il fallait que j’exorcise ce mal, avec lui. Je me suis agenouillé, et j’ai embrassé cette pelouse qui n’a pas voulu de moi », lâche Avi Assouly, la voix emblématique de l’OM sur France Bleu Provence, désormais conseiller régional. À ses côtés, Mario Albano, grand reporter à La Provence, lui aussi rescapé, avoue« avoir eu beaucoup de mal à retranscrire ces souffrances, ces blessures indélébiles. Pour moi comme pour beaucoup, ça s’est joué à pile ou face », ajoute-t-il.
Au-delà de l’émotion qu’il relate, « Furiani, 20 ans« , aborde un sujet qui, s’il a fait la Une de la presse au moment des faits, a pris la forme d’un tabou au fil des ans. Pour que cet épisode noir ne tombe jamais aux oubliettes du temps, les auteurs ont effectué un travail de recherche considérable, comparable à celui d’un historien. « Je n’ai voulu convaincre personne. Ne rien imposer. Je voulais simplement donner la parole aux familles touchées, endeuillées. Je suis parti en Corse pour les rencontrer. 15 ont accepté de me parler, certaines m’ont confié qu’il s’agissait pour elles d’une sorte de thérapie », souligne Rémi Lacassin.
Les fonds récoltés serviront à l’achat de lits médicalisés
« À l’époque, j’étais ado. Je me souviens avoir vu les images de Furiani devant le poste de télévision, affirme Alexandre Jacquin. Je pense que tout le monde se souvient où il était, et ce qu’il faisait, au moment de la catastrophe. » Les fonds récoltés serviront à l’achat de lits médicalisés pour les hôpitaux de Corse et de Marseille.
Ces établissements qui, le 5 mai 1992, ont vu se succéder des milliers de personnes, victimes d’une tribune chancelante, montée à la va-vite, en une seule nuit. Personne n’a oublié.
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