Nicolas Sarkozy a promis vendredi aux Corses près d’un milliard d’euros d’investissements sur les cinq prochaines années, dont 500 millions pour l’approvisionnement de leur île en énergie.
Le président, candidat à un second mandat, a toutefois averti lors d’un meeting électoral à Ajaccio que ce soutien devait aller de pair avec la lutte contre une violence jugée endémique.
« Je ne viens pas ici faire le touriste », a-t-il lancé – une pique contre les autres candidats à l’élection présidentielle qui l’ont précédé dont le socialiste François Hollande.
Nicolas Sarkozy a promis, s’il est réélu, la signature dès 2012 d’une nouvelle tranche de 400 millions d’euros du Plan exceptionnel d’investissements (PEI), à engager sur le prochain quinquennat.
Le PEI, qui a dix ans, est destiné à aider la Corse à surmonter ses handicaps – relief montagneux, insularité, déficit en équipements et services collectifs… Il est financé à 70% par l’Etat et à 30% par des maîtres d’ouvrages locaux.
Afin que les nouveaux emplois bénéficient d’abord aux entreprises et salariés corses, 10% de la dernière tranche, soit 40 millions d’euros, financeront un « programme exceptionnel de formation », a précisé Nicolas Sarkozy.
Il a également promis de sécuriser l’approvisionnement de la Corse en énergie, en particulier en gaz naturel, à partir de 2018, pour faire tourner les deux centrales thermiques de l’île.
Le gouvernement soutient le raccordement de la Corse au futur gazoduc franco-algérien. Mais celui-ci dépend de la bonne volonté de partenaires italiens et algériens qui « tardent à concrétiser leurs engagements », a dit Nicolas Sarkozy.
« Je ne veux pas laisser ce patrimoine à des gens dont le projet est de s’abriter derrière pour plaider pour une indépendance dont personne ne veut sur l’île », a-t-il ajouté.
Le chef de l’Etat a redit qu’il s’opposerait au remplacement du français par le corse dans les textes officiels et aux guichets des services publics. Il n’a en revanche pas exclu de revenir sur la question sensible du statut de l’île, à condition que l’initiative vienne des élus corses eux-mêmes.
« Je propose que l’on examine d’abord ensemble ce qui peut être entrepris dans le cadre constitutionnel actuel », a-t-il dit. « Si les élus corses me démontraient que le développement de la Corse était entravé pour des raisons constitutionnelles, alors nous en discuterions. Je ne veux pas fermer la porte. Je ne veux pas l’ouvrir non plus (…) Cette question est ouverte. Je ne prendrai pas l’initiative. »
En juillet 2003, ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy avait essuyé un revers avec la victoire du « non » à un référendum local sur un nouveau statut.
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