(Unità Naziunale Publié le 27 février 2019) Conférence commune du Collectif des Anciens Prisonniers Politiques Patriotti, des « jeunes étudiants inorganisés » et des trois syndicats de l’Università di Corti (GP-CGC-GI) contre la répression actuelle.
Mobilisation pour le nouveau procès FIJAIT le 5 Mars à 14h au tribunal de Bastia.
Nous sommes réunis symboliquement devant le Palazzu naziunale, lieu du pouvoir politique de la Corse indépendante du XVIIIe siècle, pour faire le lien entre notre glorieux passé et notre avenir.
Aujourd’hui, autour de cette table et du collectif Patriotti, se trouvent les représentants de tous les syndicats étudiants de l’Université de Corse, ainsi que des jeunes qui ne sont dans aucune structure. Notre but est de dénoncer la répression de l’Etat français qui continue de s’abattre, sous différentes formes, contre les patriotes corses. Le mardi 5 mars 2019, au palais de justice à Bastia, seront de nouveau jugés trois anciens prisonniers politiques, Felice Benedetti, Ghjuvan Marcu Dominici et Stefanu Tomasini.
Ces patriotes sont jugés pour la deuxième fois pour la même chose, leur refus de se soumettre aux obligations liées à leur inscription au fichier « Fijait ». La création de ce fichier est intervenue suite au vote d’une loi en 2014 pour répondre aux attaques terroristes des islamistes radicaux contre la France, notamment contre Charly Hebdo et au Bataclan. Le but était de pouvoir surveiller les islamistes déjà condamnés et susceptibles de commettre des actes terroristes. Cette loi, liberticide et rétroactive, a été votée et acceptée par le peuple de France et ses représentants dans l’émotion et le deuil des victimes du terrorisme.
En appliquant cette loi aux résistants corses, l’Etat français tente de faire un amalgame entre le terrorisme, le vrai, celui qui tue aveuglement des innocents dans la population et la résistance des patriotes corses qui n’a jamais qu’une réponse aux attaques de l’occupant français dans la présence sur notre terre ne se justifie ni par l’Histoire, ni par la géographie, ni par la culture et encore moins par la langue. Notre lutte et les moyens que nous avons employés ont toujours été aux antipodes l’obscurantisme islamiste. L’amalgame voulu par l’Etat français est une insulte suprême faite à tout notre peuple. Nos trois patriotes ont déjà été condamnés une première fois au mois de septembre. On les juge aujourd’hui pour la même chose, le refus de se soumettre aux impératifs liés à leur inscription sur ce fichier.
C’est donc une deuxième mise en examen. Nous avons clairementcompris la volonté de l’Etat français dans cette affaire : multiplier les condamnations à l’encontre de ces patriotes qui refusent le Fijait pour arriver, in fine, à leur incarcération. Aujourd’hui, les organisations et militants participants à cette conférence de presse appellent le peuple corse à réagir pour soutenir massivement ces 3 patriotes qui risquent l’emprisonnement.
Cette répression démontre également, avec d’autres procédés comme les amendes financières et les fichages « Finiada » et « Fnaeg », la continuité d’une perfide et vengeresse répression. Il confirme enfin, par le ciblage distinctif d’un certain nombre d’adhérents du collectif « Patriotti », le parti pris de l’Etat français contre un réel processus de sortie de conflit. La répression politique, quelles qu’en soient ses formes, est la démonstration de la poltronnerie du gouvernement français drapé dans son impétueux dédain, incapable de prendre en considération le sentiment historique de notre peuple, ses souhaits de paix et d’épanouissement ; ses choix populaires et démocratiques à bâtir son avenir.
Cette répression hypothèque dangereusement les perspectives du futur, obstruant les nouvelles générations et les forces vives de notre peuple à édifier les conditions d’une souveraineté politique naturelle et entière au cœur de la Méditerranée, bassin de l’Europe. Réprimer les anciens prisonniers politiques, empêcher tout rapprochement des prisonniers politiques, persister dans les procès et condamnations, c’est tourner résolument le dos au règlement politique du problème – national – corse. C’est condamner notre jeunesse, la maintenant pour ses desseins du lendemain, dans des conditions de dépendance et d’assujetissement.
Cette politique coercitive, dont les relents actuels dessinent les contours d’un système français autoritaire et liberticide est antinomique avec l’aspiration populaire corse, de ses classes sociales les plus oppressées à ses jeunes générations les plus précarisées, à vouloir bâtir une Corse libre, axée sur la justice sociale, la démocratie, et le partage des richesses pour le plus grand nombre, au nom de l’intérêt commun et du respect des libertés individuelles et collectives.
Cette politique répressive est à rejeter et à combattre car elle est aussi le symbole de cette France qui a toujours humilié la Corse. Aujourd’hui, autour du collectif « Patriotti », toutes les forces de la jeunesse corse en lutte convergent dans un appel commun pour participer au rassemblement de protestation organisé le mardi 5 mars, à 14 heures, devant le Palais de justice – française – à Bastia.
Tous ensemble, affirmons clairement notre solidarité patriotique !
Tous ensemble, affirmons notre rejet de la répression politique, autoritaire et anti social ! Tous ensemble, initions les convergences de lutte et de mobilisation populaire pour faire entendre notre voix !
L’avenir est à ce prix : se résigner, se soumettre ou résister ; vivre à genou, être condamner au chômage, à l’isolement ou à l’exil ou s’émanciper dans la dignité de pouvoir étudier, demeurer et travailler sur notre terre.
Notre choix est clair : prenons-nous en main, arrachons les conditions d’une Solution Politique négociée pour une réelle évolution statutaire aboutissant, à travers une feuille de route, au droit à l’autodétermination et à l’exercice de ce même droit. Arrachons la libération de toutes les personnes incarcérées pour leur engagement au profit de la Corse et l’arrêt de toutes les formes de poursuite.
La jeunesse, représentée aujourd’hui autour de cette table, a un rôle bien particulier dans ce contexte :
celui de s’inscrire dans la continuité et le prolongement des fondamentaux historiques rappelés le 5 mai 1976 avec la création du Front de Libération Nationale de la Corse. Ce qui aujourd’hui suppose, dans le contexte international et européen, d’affirmer, à travers l’auto organisation de toutes les composantes de notre société, le droit du Peuple Corse à pouvoir réellement choisir librement son destin.
A francisata, avà basta ! Hè venuta l’ora di a mossa paisana è di a mubilisazione. Hè venuta l’ora di u riacquistu puliticu, suciale è culturale. Hè venuta l’ora di l’adunita patriottica incù tutte e forze di e pieve di Corsica è di tutta a so giuventù. Hè venuta l’ora di a giuventù arritta è più chè mai ribella ! A fiancu à i patriotti perseguitati, sprimemu a nostra vulintà di fà fronte à a riprissioni francesa è di custruì un avvene corsu di libertà pupulara, di dimucrazia e di ghjustizia suciale. Forza giuventù l’avvene sì tù ! Eviva a Lotta di Liberazione Naziunale !
Tutti in Bastia u 5 di marzu !
Patriotti, CGC, Ghjuventù Paolina, Ghjuventù Indipendentista, Giovani corsi in lotta (fora di e strutture)
Notre lutte et les moyens que nous avons employés ont toujours été aux antipodes l’obscurantisme islamiste. L’amalgame voulu par l’Etat français est une insulte suprême faite à tout notre peuple.
Nos trois patriotes ont déjà été condamnés une première fois au mois de septembre. On les juge aujourd’hui pour la même chose, le refus de se soumettre aux impératifs liés à leur inscription sur ce fichier. C’est donc une deuxième mise en examen.
Revue de presse
#Corse – « Resistenza Corsa è Ripressione Francese » – A chì ne semu ? – Mise à jour Aout 2019