(Unità Naziunale Publié le 20 février 2019) Nous avons régulièrement alerté l’opinion publique corse sur les dangers d’un éventuel monopole privé dans un secteur d’activité primordial comme l’est celui des transports.
Le service public de continuité territoriale semblait être un garde-fou assurant la juste circulation des flux des hommes et du fret nécessaires et suffisants aux différents secteurs économiques de la Corse.
Nous ne pouvons faire que le constat amer du retour des vieux démons qui ont ébranlé notre territoire pendant des décennies. La délégation de service public est soumise à des règles bien précises. Lorsque ces règles sont établies, encore faut-il que tous les acteurs en compétition se prêtent au jeu sans faux-fuyants et sans stratégie ultra-libérale.
Les carences, déguisées ou pas, de la direction de la Société Méridionale, branche de la STEF, multinationale qui a des intérêts autres que celui de la Corse en Méditerranée, mettent à mal les principes de la libre concurrence et risquent de placer la société Corsica Linea dans une position monopolistique.
Corrélativement à ce dangereux constat, l’attitude irresponsable des dirigeants de la Méridionale assombrit l’avenir de dizaines de travailleurs corses qui œuvrent, avec zèle et compétence, sur les navires de cette société depuis quarante ans.
Corsica Libera apporte son soutien entier et fraternel aux personnels en grève et à leurs familles et demande que le Directeur de la Méridionale et son actionnaire principal rendent compte de leur conduite, consciente ou inconsciente, lors de l’élaboration du dossier d’appel d’offres à l’Exécutif de l’Assemblée de Corse et donc au peuple corse.
Dans le cadre de la dernière phase de négociations, Corsica libera est conscient que toute dérogation au cahier des charges serait lourde de conséquences, notamment financières, pour la collectivité de Corse. Nous n’accepterons aucune transgression.
Ce nouvel épisode douloureux dans le domaine des transports maritimes nous conforte dans le projet qui a toujours fait partie de nos revendications , celui de la création d’une Compagnie Régionale qui doit devenir, à terme, la Compagnie nationale Corse.
A cet effet, Corsica Libera demande que soit mise en place aussitôt la solution d’une compagnie maritime corse avec la mise en fonction d’une SEMOP où les partenaires privés n’auraient que la phase opérationnelle à gérer et où la direction stratégique serait, enfin, confiée aux pouvoirs publics (CDC).
Corsica libera demande qu’un véto soit prononcé sur tout monopole privé et qu’une fin de non recevoir ferme et définitive soit signifiée à la CGT-CMN qui propose que la flotte soit inscrite en objectif stratégique, c’est à dire à la disposition des forces armées…
Enfin, entre autres aberrations, la Méridionale ne disposant pas des sept bateaux nécessaires, avait proposé d’affréter au moins un navire avec son équipage mexicain. Corsica Libera demande que l’objectif des partenaires privés soit la corsisation de l’emploi pour toutes les compagnies concernées.
CORSICA LIBERA
20 02 2019