(Unità Naziunale Publié le 13 février 2019) Alors qu’en Catalogne s’est tenue une grande manifestation ce mardi 12 février à Barcelone pour dénoncer le procès qui s’est ouvert à Madrid de dirigeants indépendantistes, en Corse les communiqués de soutien se sont succédé avant et après la mobilisation du samedi 9 février à Aiacciu.
A Barcelone, brandissant des dizaines de drapeaux indépendantistes, la foule a applaudi les orateurs qui se sont succédé à la tribune sur la vaste place de Catalogne au coeur de la métropole catalane. Douze dirigeants indépendantistes ont comparu mardi à l’ouverture du procès. En l’absence de l’ex-président Carles Puigdemont, qui s’est réfugié en Belgique, le principal accusé, l’ancien vice-président Oriol Junqueras, risque 25 ans de prison.
Des peines allant de 7 à 17 ans ont été requises contre les onze autres prévenus, dont l’ancienne présidente du parlement catalan, plusieurs ministres régionaux et les anciens dirigeants des puissantes associations ANC et Omnium Cultural qui ont organisé la manifestation de Barcelone.
L’appel du Comité de solidarité Corsica-Catalunya à la mobilisation du 9 février :
La semaine prochaine s’ouvrira à Madrid le procès des dirigeants catalans emprisonnés pour leur rôle dans l’organisation du referendum du 1er octobre 2017 qui a décidé la déclaration d’indépendance de la Catalogne.
Oriol Junqueras, Joaquim Forn, Jordi Cuixart, Jordi Sanchez, Carmè Forcadell, Dolors Bassa, Raul Romeva, Josep Rull, Jordi Turull : cela fait déjà 15 mois (pour quatre d’entre eux) et 12 mois (pour les cinq autres) que les « presos politicos » catalans sont emprisonnés pour avoir simplement revendiqué le droit du peuple catalan de choisir son destin, dans la démocratie, par le vote, en tant que majorité élue à la Generalitat de Catalunya.
Il est demandé à leur encontre des peines allant jusqu’à 25 ans de prison et de privation de droits civiques. 217 années au total sont requises contre les 18 accusés qui auront à comparaître durant un procès qui durera tout le mois de février.
Ils sont inculpés pour « rébellion ». Plusieurs cours de justice européennes, en Allemagne, en Belgique et au Royaume Uni, ont considéré que cette accusation n’était pas fondée. Elles ont refusé d’extrader vers l’Espagne Carles Puigdemont et les autres dirigeants en exil considérant qu’aucun d’entre eux n’avait lancé d’appel à la violence.
Il faut d’ailleurs lire la motivation du renvoi devant le tribunal par le juge d’instruction qui réclame les peines maxima : « le plan sécessionniste envisageait l’utilisation de tous les moyens nécessaires pour atteindre leur objectif, y compris – puisqu’ils avaient la certitude que l’Etat n’allait pas accepter la situation – la violence nécessaire pour s’assurer du résultat criminel visé ». Pour appuyer son argumentation, il évoque aussi « une force d’intimidation » représentée par « l’action tumultueuse » des grandes manifestations indépendantistes. C’est donc le droit de manifester qui est considéré comme un délit par la justice espagnole.
Leur condamnation est demandée non pas pour des faits de violence, ni même pour des appels à la violence mais pour une soi-disant « intention cachée de recours à la violence », un délit qui ne se fonde sur aucune présomption de commission d’actes et qui ouvre donc la porte à l’arbitraire et à la condamnation
Par contre, chacun se souvient des violences commises par la Guardia civil, force de police espagnole à statut militaire, contre les citoyens catalans pacifiques le 1er octobre 2017 dans les bureaux de vote. Des violences dénoncées par le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU.
Ce procès sera en fait celui de la démocratie, du droit d’expression et du droit de manifester.
Tous les démocrates en Europe sont concernés et se doivent de défendre ces libertés fondamentales.
En Corse, nous voulons prendre notre part dans la mobilisation européenne de solidarité avec les dirigeants catalans poursuivis par un Etat espagnol liberticide qui menace de dériver vers un autoritarisme dont seront victimes demain d’autres citoyens de ce pays revendiquant pacifiquement pour leurs droits. Ne laissons pas l’Etat espagnol prendre de très mauvaises habitudes, en oubliant son passé franquiste récent.
Pour cela, nous appelons à un rassemblement de soutien,
A Aiacciu Samedi 09 février 2019 A 10 heures 30 Devant la Préfecture
François ALFONSI ancien député européen, Marie-Pascale CASTELLI enseignante à l’université de Corse, Minicale, André PACCOU délégué de Corse de la LDH, François TORTOS
Les appels du mouvement national
(en quelques articles)
Le soutien le jour du procès
(en quelques articles et liens)
Un salutu di sulidarità da a Corsica #AmicsCatalansNonEsteuSols pic.twitter.com/hklxUWR5yr
— Romain Colonna (@Romain_Colonna) February 12, 2019
C’est aujourd’hui à Madrid que s’ouvre le procès de nos amis catalans. De 7 à 25 ans requis contre celles et ceux qui œuvrent pour la dignité de leur peuple…
Le franquisme n’est manifestement pas mort. Le combat pour la liberté doit s’intensifier. #Makeamove pic.twitter.com/ZKF2VMdRev— Jean-Christophe Angelini (@JC_Angelini) February 12, 2019
Principia dumane u prucessu di i Catalani. Li mandu tuttu u mo sustegnu è a sulidarità di i Corsi.
Demà començarà el judici contra els presos polítics catalans. Els envio tot el meu suport i la solidaritat del poble cors.#FreeCatalanPoliticalPrisoners #FreeTothom pic.twitter.com/JOeRJUqGcn— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) February 10, 2019
Ouverture d’un procès politique dans l’Union européenne du XXIème siècle : décidément aucune « fin de l’histoire », mais un tragique recommencement dans un monde amnésique https://t.co/ae21z0cfZt
— Paul-André Colombani (@pacolombani) February 12, 2019
Je salue le courage, la sérénité et la détermination d'Oriol @junqueras et de tous les autres. Qu'il sache qu'il y a des militants, des élus, des démocrates, des femmes et hommes dans toute l'Europe qui les soutiennent dans ce combat. #NoDefallirem #Veritat #Llibertat https://t.co/cda3SAgg6q
— Jean-Félix Acquaviva (@JF_Acquaviva) February 12, 2019
Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est inaliénable, et lorsqu'on est en prison pour ses idées on est un prisonnier politique.
Sulidarità internaziunali cù i prighjuneri pulitichi catalani.#LlibertatPresosPolíticsCatalans #Solidaritat #Catalunya pic.twitter.com/TbgHHZWOxO— Paul-Félix Benedetti (@PF_Benedetti) February 12, 2019
30ans de prison encourus par des élus du suffrage universel pr avoir organisé un referendum! Il est du devoir de chaque citoyen et responsable politique de dire haut et fort que ce procès est contraire aux valeurs de l'Europe & de la démocratie#LlibertatPresosPolítics #Catalunya pic.twitter.com/477CN53wKY
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) February 12, 2019