Appeler à une commémoration solennelle de la date du 19 mars 1946 au même titre que le 20 décembre 1848 date de l’abolition de l’esclavage, est une insulte faite à toutes les victimes de la départementalisation (…) ils ont arraché la loi du 19 mars 1946 qui mit fin au statut colonial.
C’est une date majeure qui marque l’histoire de notre pays. C’est un choix voulu par des Réunionnais (…) C’est mentir aux réunionnaises et aux réunionnais et réécrire l’histoire, affirmer aujourd’hui, que la loi du 19 mars 1946, a mis fin au statut colonial de La Réunion. A aucun moment dans leur histoire les réunionnais n’ont été consultés sur leur avenir, affirmer que ce choix était voulu et laisser croire que le peuple ait pu faire ce choix, c’est mentir et travestir l’histoire. Ce vote des députés français, a été fait au mépris des lois internationales et du droit des peuples à l’autodétermination. Faut-il le rappeler, qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’Assemblée Constituante française n’avait aucun mandat pour décider de l’avenir de La Réunion.
Les 17 & 18 mai 1959, au moment de la création du Parti Communiste Réunionnais, votre constat est sans appel contre cette départementalisation. Et c’est vous au PCR qui appelez à l’époque à la décolonisation de notre pays devant les instances internationales. Vous n’avez cessé de dénoncer ce système néo-colonial qui nous opprimait et bafouait nos libertés. Le 10 mai 1981 avec l’élection de François Mitterrand en France, vous faîtes le choix de l’assimilation contre la volonté profonde des réunionnaises et des réunionnais pour l’émancipation, en plongeant La Réunion pour longtemps dans un système d’assistanat qui a détruit notre société. Vous êtes au Parti Communiste Réunionnais, les premiers responsables de l’impasse dans laquelle on se trouve aujourd’hui. (…) Aujourd’hui, 66 ans après … le chômage est une réalité qui touche 30% de notre population dont 60% sont des jeunes de moins de 25 ans. La moitié des Réunionnais vit sous le seuil de pauvreté national.
Plus de 120.000 personnes sont illettrées … l’impasse actuelle montre que la loi du 19 mars 1946 a atteint les limites de son expression positive(…) On ne peut pas, sans insulter les réunionnaises et les réunionnais, faire à la fois ce constat et appeler à une commémoration solennelle de la date du 19 mars 1946 au même titre que le 20 décembre 1848 date de l’abolition de l’esclavage. C’est oublier des décennies de répression et de privation de liberté. C’est oublier la détermination avec laquelle le pouvoir colonial à écraser notre identité, notre culture, notre langue, notre histoire.
C’est oublier les effets de l’ordonnance d’octobre 1960, instituée par Michel Debré pour casser le mouvement anticolonialiste. C’est oublier le rapt et la déportation dans les années 60-70, de plus de 1600 enfants réunionnais envoyés de force dans la Creuse. C’est oublier les fraudes massives lors des élections et les expéditions punitives contre ceux, qui à l’époque, espéraient à plus de liberté et de justice. C’est renier l’histoire, c’est réécrire l’histoire. Le Parti Communiste Réunionnais, s’il l’ait été un jour anticolonialiste, il s’est bien rangé depuis, avec tous les opportunistes de droite et de gauche, dans le camp des départementalistes, comme l’ont été en leur temps Raymond Vergès et Léon de Lepervanche, contre la volonté des réunionnais.
Le Secrétariat du LPLP
Lorganizasion Popilèr po Libèr nout Péi (Front Populaire de Libération Nationale)
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