« François HOLLANDE aura passé deux jours en Corse . J’ai pour ma part suivi son déplacement à Ajaccio, ou il a tenu uneréunion publique sur la place de la Mairie, après avoir visité une installation de pointe en matière d’énergies renouvelables et une entreprise opérant dans le secteur des TIC.
Je me réjouis qu’il ait tenu à marquer, par ces visites, que la Corse n’est pas seulement le bronzodrome que certains considèrent comme la panacée, parce que c’est essentiellement dans ces deux domaines, mais pas seulement bien sûr, que les jeunes étudiants de l’université de Corse doivent pouvoir trouver les emplois qualifiés qu’ils espèrent ou le terreau propice au développement de leur propre entreprise.
Je passe sur le déroulement proprement dit de la visite ou j’ai été, pour parler franchement, suffoqué par l’empressement de certaines de nos excellences à le marquer à la culotte: sans doute avaient ils quelque chose à se faire pardonner, peut être le peu d’empressement à prendre parti dans les primaires socialistes, ou peut être encore un flirt poussé avec Nicolas SARKOZY ? Je n’ai pas été le seul à le remarquer puisque le quotidien Corse Matin s’en faisait dans son édition de ce jour les gorges chaudes.
Dans son intervention je retiendrai deux aspects qui ne manqueront pas de faire l’objet de commentaires dans les heures et les jours à venir.
D’une part l’engagement ferme pris par le candidat socialiste d’entreprendre s’il est élu ce qu’il a appelé l’éradication des mafias et des entreprises criminelles qui ont fait de notre Île la région d’Europe ou l’on tue le plus, si l’on rapporte le nombre de crimes de sang à la population.
J’ai pour ma part, avec mes amis du club ” la Gauche Autonomiste” trop appelé l’Etat et les élus de l’assemblée de Corse à prendre leurs responsabilités, pour m’en plaindre, et j’attends je dois le dire avec beaucoup d’intérêt la position des forces politiques insulaires sur ces déclarations.
D’autre part sa prise de position sur une éventuelle réforme institutionnelle, dont il a considéré qu’elle n’était pas en l’état recevable étant donné le contenu du train de mesures qu’il envisage pour renforcer de manière importante la décentralisation.
Je considère pour ma part, chacun le sait, que le moment est venu pour notre Île de disposer des moyens d’élaborer, dans les domaines ou nous estimons que c’est vital pour elle, des textes ayant force de loi sur son territoire.
Encore faut il tirer les leçons du passé et trouver la bonne méthode pour porter cette discussion dans le débat public et pour qu’elle soit couronnée de succès.
Car enfin, la gauche, ou plus précisément la PS, dont François HOLLANDE a été pendant 11 ans le patron, a pris pour la Corse faut il le rappeler, à trois reprises, des décisions qui l’ont mise en difficulté, au point d’avoir, pour beaucoup de responsables socialistes, provoqué la défaite de Lionel JOSPIN, mis à mal par la démission puis la candidature de Jean Pierre CHEVENEMENT à l’élection présidentielle de 2002.
Difficile me semble-t-il, à moins d’être intellectuellement malhonnête, de reprocher à son candidat de se montrer prudent dans l’approche d’un dossier ou il n’y a que des coups à prendre, dans une Île qui offre de surcroît, plus encore que NEUILLY ou les beaux quartiers de Paris, des scores de maréchal à Nicolas SARKOZY et sans doute bientôt au FN !
Difficile, à moins d’être de mauvaise foi, de ne pas noter qu’après avoir énoncé sa position François HOLLANDE a déclaré qu’il était néanmoins à l’écoute des travaux de la commission de l’assemblée de Corse charge des questions institutionnelles: en bon français cela s’appelle renvoyer la balle dans le camp des élus corses en les apellant à prendre leurs responsabilités.
Je l’ai dit et écrit à plusieurs reprises, il est plus que temps que ceux qui pensent que la Corse a vraiment besoin des outils que la situation exige mettent cartes sur table, en soumettant au vote à l’assemblée de Corse une motion claire et nette ou, mieux encore, en consultant le peuple par la voie référendaire.
On ne va quand même pas m’expliquer que le peuple n’est pas assez fiable ni mûr pour que l’on s’en aille le consulter ainsi à la légère, ou que l’on craint qu’il réponde par la négative, et que dans ces conditions il vaut mieux faire appel au pouvoir central pour répondre positivement !
On ne va pas plus m’expliquer qu’Eva JOLY d’un coté, ou Jean Luc MELENCHON de l’autre ont été, contrairement à François HOLLANDE beaucoup plus clairs : il ne sont pas plus l’un que l’autre en mesure de briguer la présidence de la république et, sans que leur sincérité soit mise en doute, ils sont en conséquence libres d’affirmer à peu n’importe quoi sans à avoir à en assumer les conséquences ni dans la campagne ni dans un gouvernement !
Qui peut imaginer que François HOLLANDE ait la moindre chance d’être président de la république, et donc, excusez moi du peu, de mettre fin à cinq années d’errance sarkozyste, s’il avait prononcé à Ajaccio le discours d’Eva JOLY ou répondu dans les mêmes termes à la lettre des responsables de FEMU A CORSICA ?
Que chacun remplisse donc sa fonction, à Paris comme en Corse, et je suis sûr que nous avancerons. Mais de grâce regardons les choses en face et au lieu de dresser imprudemment des réquisitoires essayons d’imaginer plutôt comment concilier au plus vite et du mieux possible, le souhaitable et le possible. »
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