Si, à gauche, c’est encore un peu flou et si l’Unc de Jean-Martin Mondoloni tarde à s’imposer, deux jeunes leaders s’affirment à droite et deux chez les nationalistes : Gilles Simeoni, Jean-Christophe Angelini, Stéphanie Grimaldi, Marcel Francisci. C’est naturellement vers deux d’entre eux que nous nous sommes tournés pour organiser un débat sur le statut de « résident » : Marcel Francisci et Gilles Simeoni.
Voilà pourquoi ils débattent.
Sur un sujet d’une telle importance, important il l’est au plan politique, au plan économique comme au plan sociétal, le plus important qui ait été porté dans l’hémicycle de l’Assemblée de Corse depuis le projet « Matignon », il fallait deux avis tranchés, deux réflexions qui nous éclairent d’une lumière différente. Et puis, il n’était pas inutile, compte tenu de récents comportements d’hommes et de femmes politiques, à gauche comme à droite, propres à décontenancer l’électorat (des mains tendues les soirs d’élection aux candidats à la cantonale qui s’affranchissaient de leur appartenance à leur parti, d’écouter deux personnalités de premier plan exprimer leur conviction en toute sérénité.
Il est d’ailleurs intéressant de considérer les points de convergence et de rupture de l’un et de l’autre. Parce que si, dans un avenir plus ou moins proche, la Corse, au nom de son intérêt supérieur, parvient à faire travailler de conserve ses élites, ce sera en dissipant les malentendus, en osant se rencontrer là où c’est possible, et en osant dire non là où sa conscience politique impose de dire non, sûrement pas au détour de petits arrangements ou calculs électoraux. L’ouverture se produira sur des convictions, dans la clarté, ou ne sera pas. C’est dans cette perspective que nous reviendrons, dans quelques mois, avec Gilles Simeoni et Marcel Francisci, sur le statut de résident et d’une manière globale sur le dossier du foncier. Pour que sur ce thème, chacun ait été au bout de sa réflexion, ait été au bout de lui-même, dans la rencontre de l’autre. C’est toujours dans cette perspective que nous ouvrirons d’autres débats, sur d’autres thèmes, avec d’autres personnalités de convictions différentes. Sans jamais prendre parti, nous essayerons de mettre en situation de se rencontrer, et pas simplement de s’opposer, politiquement, intellectuellement, sur des thèmes fondamentaux, celles et ceux à qui le suffrage universel a confié la tâche de conduire les affaires de la Corse. C’est une entreprise entamée avec une extrême modestie, dont les effets seront peut-être, sans doute, infinitésimaux. Mais il est de notre devoir de la mener. Notre métier nous positionne au centre du jeu, il ne peut consister uniquement à rapporter les faits, à les commenter. A une époque où la surinformation a souvent raison de l’information.
Source et suite de l’interview de Marcel Francisci et Gilles Simeoni