L’état de santé de Guy Orsoni, mis en examen dans trois dossiers criminels et en grève de la faim dans sa cellule de la prison de Grasse (Alpes-Maritimes) depuis 37 jours, « décline dangereusement », a affirmé sa famille jeudi à Ajaccio.
« Guy Orsoni a été victime d’un malaise et nous craignons désormais pour sa vie (..) Il a perdu 19 kilos, soit un quart de son poids, et son état de santé décline dangereusement », assure la famille dans un communiqué.
Un médecin de la prison a prescrit la semaine dernière son hospitalisation, ce qu’il a refusé et « sa détermination reste entière (…) pour que justice lui soit rendue », ajoute ce texte.
L’Administration pénitentiaire n’a pas souhaité communiquer sur ce dossier.
Fils de l’ancien dirigeant nationaliste et président du club de football Athletic Club Ajaccio (L1), Guy Orsoni, 27 ans, a cessé de s’alimenter pour dénoncer les conditions d’instruction des affaires le concernant.
Interpellé le 11 mars 2011 à Madrid après un an et demi de fuite, Guy Orsoni, qui nie les faits qui lui sont reprochés, a été mis en examen le 15 avril 2011 pour « assassinats en bande organisée et association de malfaiteurs », dans le cadre de quatre assassinats commis à Ajaccio et dans ses environs en 2009.
Une campagne de soutien a été lancée en Corse et son père est en grève la faim depuis 31 jours, de même que deux proches de la famille depuis 23 et 18 jours.
Lors d’une session de l’Assemblée de Corse, jeudi, huit personnes, dont la mère et l’oncle de Guy Orsoni, ont tendu des pancartes mentionnant les noms des grévistes et le nombre de jours de grève de la faim.
Au même moment, le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale, Paul Giacobbi, répondait à la question d’une élue nationaliste sur ces grèves de la faim et le fonctionnement de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille (juges chargés des dossiers de criminalité organisée).
« Connaissant certains d’entre eux (ndlr: grévistes de la faim), on sait que ce n’est pas de la simulation », a déclaré Paul Giacobbi. Soulignant son opposition aux « juridictions d’exception », il a ajouté qu' »un pays démocratique ne saurait admettre d’entorses aux libertés fondamentales. »
Il a aussi annoncé qu’après avoir reçu des représentants de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), la semaine dernière à Ajaccio, il serait « très attentif » aux conclusions d’une « mission d’inspection » actuellement conduite par cette organisation sur le fonctionnement des Jirs en France.
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