Ils l’avaient dit, ils l’on fait. Les élus des formations qui composent la coalition FEMU a CORSICA ont écrit aux candidats à l’election présidentielle et ont exprimé leurs exigences.
Celles ci sont, sans exception, connues depuis longtemps et se résument au fond en deux formules: “apporter une solution politique à la question Corse” et ” reconnaitre juridiquement le peuple corse”.
L’exigence d’une nouvelle avancée institutionnelle, c’est à dire, sans qu’il soit toutefois et curieusement évoqué, un statut d’autonomie assurant de larges transferts de pouvoirs législatifs et réglementaires, n’en est dès lors que la conséquence logique.
La justification de ces exigences, formulée en détail par Jean Christophe ANGELINI n’est pas non plus une surprise: y sont évoquées ce que l’on pourrait appeler les 5 plaies de la Corse, foncier, question sociale, dépendance économique, poids du système clientéliste, délitement du lien social . J’aurais aimé, pour ma part, qu’y figurent les menaces du banditisme et de l’affairisme, mais j’imagine qu’il s’agit d’un oubli du journaliste..
Je suis depuis longtemps de ceux qui pensent qu’il existe effectivement une question corse, qu’elle appelle une solution politique et qu’il est plus que temps qu’elle soit mise sérieusement en chantier.
Je rappelle au passage que le premier statut particulier de la Corse, sous l’égide de Gaston DEFFERRE, tout comme le deuxième, sous l’égide de Pierre JOXE, indiquaient dans leur préambule la reconnaissance du peuple Corse, et que le passage devant le Conseil Constitutionnel lui avait été fatal.
Je reconnais d’ailleurs bien volontiers que cette disposition, si elle manifestait une réelle volonté de comprendre la nature de la question corse, relevait plus du gadget institutionnel que d’autre chose.
Je n’ai rien à objecter à ces revendications, même si elles méritent bien entendu d’être discutées, d’abord parce qu’il s’agit de l’avenir des milliers d’hommes et de femmes qui composent notre communauté et de celles et ceux, d’ou qu’ils puissent venir, qui ont choisi de partager leur destin, et ensuite parce qu’il est particulièrement important pour moi de connaitre le projet de société qui les sous tend.
Mais je ne pense pas que la méthode choisie par les leaders de FEMU a CORSICA soit la bonne. Je crois tout au contraire que le moment est venu ou il est indispensable de renverser les termes du choix qui nous est offert.
Au lieu d’exiger une fois encore de Paris que l’on nous octroie ce que nous estimons essentiel pour préserver de la disparition tout ce à quoi nous sommes viscéralement attachés, allons donc d’abord au devant de notre peuple et demandons lui un mandat clair pour en négocier d’égal à égal les modalités.
Armés de ce mandat, et de la légitimité qu’il conférera à ceux qui en auront la charge, je suis sûr que nous obtiendrons gain de cause dans les meilleures conditions qui soeint, celles que donne la légitimité populaire.
Cela vaudrait de mon point de vue cent fois mieux que les conciliabules qui ont accompagné et accompagneraient inévitablement tout autre processus, et qui ne manqueraient pas d’altérer à coup sûr la pérennité du résultat obtenu.
Nul doute que nous ayons à en reparler dès que le résultat de l’élection présidentielle, quel qu’il soit, nous sera connu, même si je suis persuadé que seule la gauche est en capacité d’aborder cette question avec la sincérité et la sérénité que réclame la situation.
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