(Unità Naziunale Publié le 8 janvier 2019) Depuis le 22 décembre, le navire Sea-Watch 3 erre dans les eaux méditerranéennes entre l’Italie et Malte avec à son bord, 32 naufragés, dont un bébé d’1 an, deux enfants de 6 ans et 7 ans, trois adolescents non accompagnés et quatre femmes. Le navire See-Eye, avec dix-sept réfugiés, se trouve dans la même errance depuis le 29 décembre.
Les personnes recueillies et les équipages de ces ONG allemandes sont épuisés, avec un mauvais temps qui rend la navigation périlleuse. Les équipes médicales à bord alertent aussi quant aux vivres disponibles et aux réserves d’eau restreintes. Pourtant, Malte, l’Italie et l’Espagne refusent l’accès de ces deux bateaux dans un de leurs ports, les autorités maltaises accordant seulement un abri au large de leurs côtes mais sans possibilité d’accostage.
Depuis des semaines maintenant, les deux équipages cherchent désespérément un port pour accéder à des secours de première nécessité et mettre en place le transfert des migrants, notamment en Allemagne et aux Pays-bas, qui ont déclaré accepter d’en prendre en charge une partie.
Les différents pays de l’Union européenne se renvoient la balle et l’indécision rend chacun complice d’un risque mortel. Face à cette urgence humanitaire, la France doit sortir de l’indifférence cynique actuelle et prendre l’initiative de sortir de cette impasse inhumaine.
La LDH de Corse a saisi, sans réponse à ce jour, la préfecture de l’Ile pour que soit rapidement proposé le débarquement de ces naufragés. Les dirigeants de la Collectivité de Corse ont exprimé publiquement leur disponibilité pour accompagner une telle décision.
Une solution rapide est donc possible. Il revient à l’Etat de faire ce geste et de mettre fin à un cauchemar qui peut tourner au drame à chaque instant.
Paris, le 8 janvier 2018
LDH CORSICA
(Unità Naziunale Publié le 31 décembre 2018) Il y a une semaine, le 25 décembre, alerté par l’équipage du Sea Watch 3, la Ligue des droits de l’Homme écrivait une lettre à la préfète de Corse : » Ces jours-ci, le navire Sea Watch 3, engagé dans le sauvetage de réfugiés en Méditerranée a recueilli 33 personnes dont 6 enfants. Il est actuellement au sud de la Sicile. Comme il fallait s’y attendre, Malte et l’Italie refusent l’accostage de ce navire dans un de leurs ports. Pour sa part, l’Espagne vient d’autoriser le 22 décembre l’accostage du navire d’une ONG espagnole Proactive Open Arms avec à son bord plus de 300 migrants.
Dans ce contexte, seule la France peut donner une réponse rapide à la situation de détresse dans laquelle se trouvent l’équipage et les réfugiés du Sea Watch 3. »
Face à l’urgence d’un accueil des réfugiés, la LDH précisait » la Corse étant la côte la plus proche que peut atteindre le Sea Watch 3. nous vous demandons d’intervenir auprès du gouvernement afin de secourir les 33 personnes actuellement à bord du Sea Watch 3. Selon les informations à notre disposition notamment par l’intermédiaire d’un contact que nous avons établi avec l’équipage lors de l’accostage du Sea Watch 3 le mois dernier pour ravitaillement à Bonifacio, le navire se situe à 3 à 4 jours des côtes corses. Il est impératif qu’il puisse se diriger au plus vite vers la Corse pour y accoster. »
Sans réponse depuis, alors qu’une tempête menace au large de Malte où se trouve le navire (voir message ci-dessous), la LDH renouvelle publiquement une demande d’intervention humanitaire de la part de l’Etat français.
Ajaccio, le 31 décembre 2018
Dans sa communication, la préfecture de Corse continue à confondre, à dessein, deux questions différentes:
1/ Porter secours aux passagers d’un navire en difficulté
2/ Accueillir des migrants de façon pérenne. #SeaWatch3 1/2— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) January 2, 2019
Si la seconde question exige la prise en compte des moyens matériels (modestes en Corse), la première relève d’une exigence morale inconditionnelle : ne pas laisser des êtres humains en danger. #SeaWatch3 2/2
— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) January 2, 2019
Le @seawatch_intl, accueilli à Bunifaziu en novembre, et le @seaeyeorg sont les deux bateaux concernés par l’appel du Pape François. La #Corse, conformément à sa tradition d’aide humanitaire, reste disponible pour contribuer à toute solution européenne https://t.co/I6eDLptqAJ
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) January 7, 2019