L’actuelle concession est prolongée de sept mois afin que la Collectivité et la compagnie trouvent un compromis.Entre la Collectivité territoriale de Corse (CTC) et la compagnie Air France, les turbulences s’apaisent. La délégation de service public (DSP) qui lie les deux parties pour les liaisons entre les aéroports insulaires et Paris-Orly a été prolongée pour une période de sept mois, le temps de trouver un terrain d’entente que l’on pensait définitivement compromis. L’actuelle concession de service public assurée par Air France et son partenaire régional Air Corsica expire le 25 mars.
Pour la nouvelle période 2012-2016, Air France réclamait une compensation financière annuelle supérieure à 50 millions d’euros (le montant n’a pas été officiellement divulgué) alors que l’Office des transports de la Corse avait provisionné une enveloppe de 30,5 millions. En outre, la compagnie nationale a renié ses engagements de titulariser 45 CDD de l’île, auxquels la justice avait plusieurs fois donné raison, et annoncé qu’elle se désengageait dès ce printemps de ses activités au sol qui la liaient à Air Corsica sur les liaisons de bord à bord (Marseille et Nice). Aussi le climat s’est-il rapidement tendu au point qu’un retrait d’Air France du ciel corse paraissait plausible. D’autres pierres d’achoppement Paul Giacobbi, le président du Conseil exécutif, semble toutefois être parvenu à replacer le dossier sur la voie d’un compromis.
Ainsi la collectivité territoriale a-t-elle accepté de porter à 41,5 millions la compensation et à 15 euros sa part sur le tarif résident d’un trajet Corse-Paris actuellement de 226 euros. Mais Air France a d’autres exigences : une réduction plus marquée des obligations de service public et la possibilité de modifier le tarif résident autant que nécessaire en fonction de la hausse du carburant. Des conditions que ne peut accepter Paul Giaccobi, qui déplore par ailleurs qu’Air France n’ait pas programmé comme chaque année de vols supplémentaires pour l’été, ce qui risque de léser l’économie touristique insulaire. En dépit de ces différends, le président du Conseil exécutif se dit plutôt confiant sur la possibilité de parvenir bientôt à un accord.
jean-marc raffaelli, Les Echos
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