(Unità Naziunale Publié le 4 décembre 2018 à 17h34) Nous ne voulions pas le faire avant la prise de position officielle du président de l’assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni car, ne l’oublions pas, c’est lui qui a provoqué cette réunion.
Le laisser réagir en premier tient du respect pour sa fonction. Nous attachons d’autant plus d’importance à ce respect que le Président de l’assemblée de Corse a légitimé notre démarche citoyenne, et les 5000 signatures que nous représentons, en conditionnant la tenue de cette réunion à notre présence.
C’est un respect que Monsieur Hardy, directeur général délégué de Rubis Energie n’a pas eu la délicatesse de témoigner en réagissant, dès ce matin, à la première heure sur les ondes de RCFM.
Entendons nous bien, nous avons posé des questions. Et, nous avons eu une partie des réponses. Ces réponses nous devons les analyser.
Mais, nous n’avons pas eu toutes les réponses car, sur certains points, la confidentialité des affaires nous a été opposée.
De plus, il reste des points de divergences.
Cependant, nous pouvons évoquer des avancées intéressantes qui ont été soulignées par le Président de l’assemblée de Corse, dans son communiqué :
• La non-opposition du groupe Rubis à voir le décret Lurel étendu à la Corse : cela aurait le mérite d’imposer toute la transparence à tous les niveaux de la distribution et d’y réglementer les marges et donc les prix à la pompe
• L’accord de principe sur une prise en compte par le groupe Rubis de la réalité sociale et économique de l’île. Une prise en compte qui se caractériserait par une intervention forte et pérenne qu’il reste à définir. Le groupe Rubis doit faire des propositions dans ce sens
• La participation du Groupe Rubis à la conférence sociale qui va avoir lieu, à laquelle nous ne sommes pas encore officiellement conviés.
Il faut noter que la réglementation des marges apparaît comme la condition sine qua none d’une réponse de l’Etat à la problématique insulaire.
En effet la TVA réduite en Corse coûte au budget de l’Etat 28 millions d’euros annuels et les consommateurs corses n’en voient, pourtant, pas la couleur. Si l’Etat doit faire des efforts c’est pour la population et non pour améliorer le niveau des dividendes des compagnies pétrolières.
Cependant, dans ce contexte, l’intervention matinale à la radio de Monsieur Hardy nous interpelle.
Contrairement à ce qu’il sous entend, à aucun moment, le groupe Rubis n’a su démontrer que l’augmentation de ses bénéfices (via Vito et Via DPLC) n’a pas eu d’impact sur l’augmentation de l’écart des prix avec le continent.
Faut-il ajouter que ses bénéfices cumulés depuis 2010 qui s’élèvent à 21 millions (16 millions DPLC et 5 millions Vito) ont quitté le périmètre économique insulaire sous forme de dividendes ? Ce sont des sommes considérable pour notre île!
Le groupe Rubis s’est contenté de nier l’existence de l’augmentation de l’écart avec le continent. Ce que nous avons, pourtant, mis en lumière et que l’étude de l’observatoire social de la Corse a confirmé.
Nous avons travaillé, tous deux, sur les chiffres officiels de prix fournis par les stations-service elles-mêmes
Nos analyses divergent également sur l’absence de concurrence en Corse.
Si des stations-service sous enseigne Total sont passées sous enseigne Vito, aucune n’a fait le chemin en sens inverse depuis l’arrivée de Rubis en Corse. Cela impliquerait que les stations-service ne peuvent travailler leur marge que sur le consommateur et non en négociant avec l’enseigne (au moment du renouvellement de leur contrat).
A ce sujet, nous vous demandons de faire la distinction entre le petit gérant d’une station qui trime toute la journée , 7 jours sur 7 et le groupe Rubis coté en bourse. D’autant plus, si, comme nous le pensons, il n’a même pas le choix de l’enseigne. Il ne faut, donc, pas se tromper de responsable.
Cette réunion était une étape. Il ne faudrait pas que le groupe Rubis puisse penser que nous nous satisfaisons de la visite de leur directeur délégué. Le temps des colonies est révolu!
Nous sommes décidés à faire disparaître l’écart de prix avec le continent et, fort de votre soutien, nous irons jusqu’au bout de notre démarche !
Collectif « Agissons contre la cherté des carburants en Corse » sur Facebook
@CoreInFronte a rencontré le « Collectif Agissons contre la cherté des carburants en #Corse »