Depuis onze ans, affermie par la confiance que vous lui avez accordée, la majorité municipale à laquelle j’ai l’honneur d’appartenir, composée de femmes et d’hommes de conviction et déterminés à défendre l’intérêt général, conduit notre ville sur la voie du progrès, du développement et de l’équité sociale.
C’est ainsi que, tout au long de la décennie écoulée, Ajaccio a relevé le défi de la modernisation. Grâce à l’amélioration de la gestion courante, nous avons pu dégager des moyens pour relancer l’investissement public. Nous avons réalisé des équipements nécessaires pour notre sécurité et notre bien-être. Je songe en particulier à la caserne des pompiers, aux infrastructures de régulation des eaux pluviales, aux outils culturels et sportifs (stades, gymnase, musée, théâtre…).
Nous avons également relevé les défis du renouvellement urbain, grâce au lancement du projet ANRU dans les quartiers des Cannes et des Salines, et de l’embellissement de la capitale de la Corse, dont nous reprenons, les unes après les autres, les artères en améliorant les trottoirs, les espaces verts, l’éclairage public et le revêtement.
Tout cela, nous l’avons fait pour accompagner une politique d’égalité des chances, pour donner à tous les Ajacciens, quelque soient leur lieu de vie et leurs conditions économiques, un meilleur accès au service public. Le nombre de places en crèches et en centres de loisir a augmenté. Nous avons aussi construit de nouvelles écoles et rénové les anciennes. Nous avons également mécanisé, pour le rendre plus efficace, le nettoiement de nos rues. Enfin, nous avons développé la gamme des interventions sociales de la commune pour venir en aide à nos concitoyens les plus démunis, les plus fragiles.
Or voici que récemment une polémique virulente, axée sur le stationnement en centre-ville et la construction d’un nouveau parking sous la place du marché, est venue jeter le trouble dans les esprits et, comme souvent en pareille circonstance, des attaques ont été savamment orchestrées contre la gestion des affaires de la Cité Impériale. Il n’y a rien de plus normal que l’exercice de la critique dans la vie publique. Mais il est aussi normal de répliquer lorsque sont dénigrées nos valeurs et convictions humanistes ainsi que, par-dessus tout, la somme d’efforts et de travail mise exclusivement au service de l’intérêt commun.
C’est pourquoi je prends l’initiative de vous adresser cette lettre au nom de la direction municipale. Je vous l’affirme sans ambages : nous sommes fidèles aux engagements que nous avions pris devant vous. Nous nous sommes engagés à appliquer le Plan de Déplacements Urbains (PDU) adopté en 2006, largement diffusé et commenté depuis cette date, en particulier durant la campagne municipale de 2008.
Vous le savez, ce document prévoit de nombreuses mesures pour favoriser la mobilité des piétons et des personnes handicapées ainsi que pour favoriser
la fluidité du trafic au sein de l’agglomération ajaccienne. L’enjeu est d’une extrême importance puisqu’il s’agit d’améliorer notre qualité de vie, mais aussi de protéger notre santé, de plus en plus menacée par l’aggravation de la pollution atmosphérique.
Le PDU, ce sont des choix mûrement réfléchis et réalistes : diminuer les entrées de voitures dans notre ville, développer les modes de transports alternatifs (train-bus bateau), lutter contre le stationnement anarchique, proposer une offre plus importante de stationnement souterrain, libérer l’espace public dans le centre-ville.
Qui peut sérieusement contester cette politique cohérente et responsable ? Nous l’appliquons avec rigueur et efficacité, dans le respect de la légalité. Nous la mettons en œuvre avec l’aide d’une administration compétente et qualifiée que nous avons su renforcer.
C’est ainsi qu’avec la CAPA, nous avons réorganisé les transports collectifs, en créant de nouvelles lignes, en renouvelant les autocars, en améliorant leur circulation, en obtenant la création d’une desserte ferroviaire périurbaine et en aménageant un premier parc-relais. Bientôt, nous serons en mesure de créer un réseau de bus à haut niveau de service, circulant sur des voies réservées, elles-mêmes reliées à des parcs de stationnement situés à l’extérieur de la ville.
Forts de ces avancées, et de la dynamique ainsi engendrée, nous nous sommes appliqués à traiter la problématique du stationnement. Nous avons enfin proposé aux Ajacciens qui vivent et travaillent en centre-ville des tarifs adaptés à leurs besoins. Il n’était que temps : cela fait 17 ans que les horodateurs fonctionnent sans la moindre formule d’abonnement.
C’est parce que nous avons donné aux Ajacciens cette garantie que leurs intérêts seraient préservés, que nous avons pu étendre le stationnement réglementé, que nous avons maintenu aux mêmes tarifs que ceux pratiqués depuis le passage à l’euro en 2002, à certains secteurs stratégiques qui souffraient d’un trop grand encombrement.
Le stationnement réglementé n’est pas, comme on veut vous le laisser croire, un moyen de gagner de l’argent pour une commune. Loin s’en faut ! Ayez constamment à l’esprit que les tarifs sont bien moins élevés que ceux des parkings existants et la gratuité est ce qui domine largement dans les artères de la Ville.
L’objectif est de lutter contre les «voitures ventouses», ces véhicules qui ne se déplacent quasiment jamais et nuisent à la vitalité de notre centre-ville, car ceux qui s’y rendent ne trouvent que des places occupées. C’est pour lutter contre cette forme d’incivisme et contre l’appropriation injustifiée de l’espace public que nous avons élargi le stationnement réglementé aux zones ne présentant pas un caractère uniquement ou principalement résidentiel.
L’autre volet de notre politique de stationnement concerne la construction d’un nouveau parking sous la place du marché. Nous le devions aux Ajacciens, de même que la vaste place ouverte sur le port que nous aménagerons à cette occasion : nous vous l’avons promis, le PDU le prévoit et vous le réclamez.
Nous avons fait le choix de la délégation de service public, autrement dit d’un partenariat avec une société privée pour la construction et l’exploitation des deux parkings souterrains de la Ville d’Ajaccio. Actuellement, et faute d’accès à des financements conséquents sous forme de subventions, c’est le choix de la raison.
Nous avons organisé une compétition transparente et honnête, au terme de laquelle notre choix s’est porté sur la proposition la plus avantageuse pour notre Ville. La société que nous avons retenue était la seule à s’engager sur la reconstruction et l’agrandissement du parking du Diamant en plus de la réalisation du nouveau parc de stationnement du square César Campinchi.
Le principe de la convention que nous avons signée, avec – faut-il le rappeler – l’accord unanime du conseil municipal, est de ne pas financer les parkings avec le produit des impôts. C’est l’usager, en payant sa place, qui financera le parking dans lequel se trouve sa voiture. Ainsi, sur la durée du contrat, ces ouvrages se financeront d’eux-mêmes.
C’est là une délégation de service public tout à fait ordinaire, dans sa forme et son contenu, et dans le même temps tout à fait extraordinaire puisque nous trouvons ainsi les ressources nécessaires pour réaliser les objectifs de notre politique de mobilité, au service du bien-être et de la préservation de notre exceptionnel cadre de vie.
Tout changement, quelle que soit d’ailleurs son ampleur, génère des inquiétudes et elles ne nous ont pas échappées. Mais nul ne peut, et indéfiniment, refuser d’affronter la réalité : le Golfe d’Ajaccio compte aujourd’hui plus de 90 000 habitants et la Cité Impériale n’est plus une petite ville. Aussi devons-nous faire face aux enjeux de la modernité et agir avec les outils qui existent.
L’avenir de notre ville, et de notre île, dépend de notre capacité à faire des choix collectifs. Pour notre part, il est évident que ne rien changer à nos habitudes ne saurait être la solution de nos problèmes. Que l’on ne compte pas sur nous pour perpétuer le lascia corre ! et pour esquiver nos responsabilités. Nous pensons un autre avenir et nous avons une ambition bien plus haute pour Ajaccio et pour la Corse.
Je suis convaincu que vous partagez avec nous cette impérieuse volonté de faire progresser notre ville dans le bon sens, celui que nous avons librement et en conscience choisi, celui du courage et de la fidélité à notre engagement et à la parole donnée.
Soyez assurés, mes chers concitoyens de mes plus sincères et cordiales pensées.
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