L’île de St Barth qui fut jusqu’en 2003 une « commune de la Guadeloupe », certains utilisaient le terme honni de « dépendances » est depuis peu un PTOM. Même si sa souveraineté de l’île n’est pas totale et qu’elle reste encore (jusqu’a quand ?) française, les St barths ont démontré qu’ils n’avaient aucune frilosité et qu’ils souhaitaient sortir du cadre colonial traditionnel.
En Guadeloupe, nos élus ont été très discrets sur cette petite avancée de l’ex commune du nord. Etait-ce gênant ?
Il faudra à terme s’attendre à ce que St Martin, suive la voie tracée, car l’autre ile du nord, évolue dans un espace géopolitique, ou l’autonomie, voire l’indépendance ne sont pas des épouvantails. Des micros états caribéens comme la Barbade, Grenade, St Vincent Barbade, Antigua, ont acquis leur souveraineté sans que personne ne crève au soleil des Caraïbes. Toutes ces îles indépendantes ou autonomes, subviennent à leurs besoins et se développent. La sortie du système post colonial, britannique, ou Hollandais, s’est faite sans trop de casse.
En Guadeloupe la situation est totalement différente. Notre pays depuis 1802, s’est montré le fer de lance de la révolution anti esclavagiste, il a inspiré Haïti, qui plus tard a exporté sa révolution anti coloniale au Venezuela. Bolivar le libertador s’est un temps appuyé sur les révolutionnaires haïtiens qui venaient de mettre en déroute l’armée de Napoléon.
L’échec de l’épopée de 1802, n’a pas émoussé les ardeurs révolutionnaires du peuple Guadeloupéen. On ne compte plus ici, les grosses « poussées » de fièvre. La dernière en date, c’est le puisant mouvement de masse de 2009 initié par LKP. Pourtant, le statut politique, qui est celui d’une colonie, n’a guère évolué. D’où vient cette sorte de « fatalité » qui fait que la Guadeloupe qui a enfanté des leaders, ou des rebelles tels que Ignace, Massoto, Rozan Girard, Sidambarrom, Gerard Lauriette, Jacques Nestor, Luc Reinette, ou aujourd’hui Elie Domota, soit encore un pays colonisé ? Tous ces combats, tous ces partis, toutes ces organisations, toujours plus radicales les unes que les autres, pourquoi n’ont-elle pas réussi à conduire ce pays sur la voie de la libération nationale ? Qu’a t-il manqué ? Certains, comme Serva, n’hésitent pas à dire, que la responsabilité de ces échecs successifs revient à une classe politique, incapable d’avoir le sens du pays, incapable avec un paysage et d’en faire un pays. Nous sommes à la traine, parce que nos élus sont restés le nez dans le guidon. Ils ont fonctionné en gestionnaires d’un système dont ils n’ont jamais eu la maîtrise.
Aujourd’hui, il va falloir inventer l’avenir de ce pays. Cesser de se lamenter sur le nombre de chômeurs ou de délinquants. Aujourd’hui, nous n’en pouvons plus de nous lamenter, de pleurer et de déplorer la pwofitasyon. Il faut donc, sentir du chemin déjà tracé par l’autre, revendiquer le droit de dérailler consciemment, libérer notre créativité, et s’engager dans la voie de la libération. C’est possible. Notre peuple n’est pas aussi frileux qu’on essaie de nous y persuader.
5 organisations, résolument anticolonialistes, CIPPA, Copagua, FKNG ! PGC et UPLG viennent d’ouvrir une voie nouvelle, « Les Assises », qui débutent cette semaine, sont la preuve que l’espoir demeure. Il est dans notre camp. L’histoire se remet en marche… Nous ne devons plus nous arrêter.
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