#Corse @JeanGuyTalamoni « Ciò ch’ùn accetteremu micca hè a cunfiscazione di ste ricchezze da qualchidunu, sempre più ricchi mentre chì a magiurità di i Corsi s’impuverisce »

(Unità Naziunale publié le 25 octobre 2018 à 13h33) Voici le discours du Président de l’Assemblée de Corse :

Chers collègues,

C’est un grand livre qui s’est refermé cette semaine. Trop tôt. Nous avions tant encore à apprendre de lui. Vous l’aurez compris, je veux parler du journaliste, de l’ami, Petru Mari. Je voudrais que nous pensions fort à lui et aux siens.

Et puis, une nouvelle agréable, pour eux, pas pour nous : une nouvelle vie commence pour Anne-Marie de Peretti et Paul Santini, agents du Secrétariat général qui prennent leur retraite.

Nous les remercions pour leur travail et leur souhaitons bonne route ! Enfin, nous accueillons avec plaisir au Secrétariat général Paule Alibelli-Marcucci et Jean-Dominique Damiano, respectivement en charge de la commission du développement social et de la commission des finances. Nous leur souhaitons la bienvenue.

La visite de Bruno Le Maire

Lundi dernier, Bruno Le Maire était à Ajaccio pour parler de l’avenir économique de la Corse et proposer des orientations en faveur du développement économique.

Pour notre part, nous avons demandé au ministre de prendre ses distances avec le rapport de l’Inspection Générale des Finances, lequel est fondé sur une argumentation spécieuse et contradictoire : la Corse serait trop riche pour prétendre à un statut fiscal spécifique mais elle serait trop pauvre pour pouvoir maîtriser sa fiscalité.

Nous avons défendu l’idée que ce rapport ne pouvait constituer la base de la future politique fiscale de la Corse et réaffirmé la nécessité d’un statut fiscal et social. Finalement, Bruno Le Maire a largement écarté ce rapport nocif de l’IGF et nous avons commencé à discuter du contenu de cette fiscalité particulière que nous souhaitons.

Vous le savez, nous avons déjà impulsé et coordonné la rédaction d’un document en 2016. Il me semble être un instrument majeur pour conduire la Corse sur la voie du développement. Je veux rappeler qu’un statut fiscal et social n’est pas un cadeau fait aux Corses.

C’est la seule manière de répondre aux contraintes de l’insularité, de la très faible démographie et de la géographie montagneuse de la Corse, conformément à l’article 174 du traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne. Il correspond au besoin de justice de la société corse d’aujourd’hui et de celle que nous envisageons à l’avenir.

 

Un statut pour les entreprises et les particuliers

Le Statut comporte des dispositions à destination de ceux qui entreprennent. Il s’agit de bâtir un nouvel environnement favorable au développement des entreprises et à la libération des énergies créatives. Nous entendons continuer à soutenir nos propositions en matière de baisse des charges, de financement et d’investissement.

Ces dispositions sont indissociables des mesures en faveur des particuliers qui visent à augmenter leur pouvoir d’achat et compenser la cherté de la vie, cherté unanimement reconnue. Nous avons proposé la diminution de la CSG et du CRDS, la défiscalisation des heures supplémentaires ou la défiscalisation de l’intéressement perçu par les salariés.

Bien entendu ces mesures ne sont pas exhaustives et demandent à être renforcées. Mais en tout état de cause nous ne pouvons envisager un statut fiscal qui exclurait les particuliers.

Un statut autant social que fiscal

Le volet social, ne doit pas venir en compensation des mesures accordées aux entreprises et aux contribuables, comme le fait Emmanuel MACRON, selon des principes et une vision de la société que nous ne partageons pas. Pour nous, il n’y a pas à un bout de la cordée les premiers et à l’autre bout, les « traînards ». Pour nous, il ne peut pas y avoir en priorité des cadeaux faits aux riches et aux revenus du capital d’une part, et un plan de lutte contre la pauvreté « bonne conscience » d’autre part. Pour nous, tout le monde est employable, a des compétences à faire valoir et a sa place dans la société. Nous en sommes convaincus : il ne peut y avoir de développement économique sans justice sociale.

Qu’est-ce que la justice sociale ? Pour nous, c’est donner à chacun les moyens de produire des richesses et d’en bénéficier. C’est créer les conditions d’un développement pour tous. Notre ambition est d’offrir à tous, dans chaque territoire, les mêmes chances de vivre et de s’épanouir sur cette terre. La justice sociale ce n’est pas seulement gérer les urgences des situations désespérées, c’est améliorer la situation de chaque corse. La justice sociale c’est le développement humain, c’est-à-dire un développement économique qui corresponde aux besoins des femmes et des hommes qui vivent ici. Les progrès technologiques et économiques ne sont que des moyens pour que les hommes puissent exploiter leurs propres potentialités et vivre en produisant et en étant reconnus. Et la justice sociale ne peut être séparée de la notion de reconnaissance.

Le travail que nous avons entrepris dans la commission ad hoc relative à l’expérimentation d’un revenu de base a très vite démontré, entre autres choses, que le système d’aides sociales est humainement coûteux. En raison de sa complexité, ceux qui en ont le plus besoin n’y ont pas accès. Et qui plus est, il ne parvient pas à remplir son rôle premier qui est de protéger les plus fragiles et d’inclure les plus éloignés de la vie sociale. Nous allons donc poursuivre la réflexion de la commission pour faire des propositions réalistes, concrètes et adaptées au tissu social insulaire, propositions qui pourront être insérées dans le statut social si tel est le choix de notre assemblée.

Autre dossier que nous avons initié en faveur du social : Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée. Nous partageons la philosophie de cette démarche qui considère que le capital humain est le bien le plus précieux d’un pays. Mais, ce capital humain c’est aussi des situations concrètes, des femmes et des hommes. Nous le savons bien et c’est la raison pour laquelle l’Assemblée de Corse a impulsé et accompagné la mise en oeuvre de la démarche à l’échelle de l’île. Aujourd’hui, il ne fait plus aucun doute que TZCLD intéresse de nombreux territoires de la Corse, intercommunalités ou communes. Le 12 octobre j’étais à Francardu pour la signature de la création du comité de pilotage TZCLD de la communauté de communes Pasquale Paoli, présidée par Paulu Santu Parigi. 17 personnes, parfois très éloignées de l’emploi, se sont portées volontaires pour l’expérimentation. A la clef, il y a l’inclusion sociale et la reconnaissance, c’est-à-dire un contrat de travail solide et un salaire.

 

Un statut fiscal et social répondant aux besoins immédiats tout en construisant la société de demain.

A court terme, outre l’inclusion sociale et le soutien aux entreprises, le statut doit permettre de surmonter les défis qui se posent dès à présent : le vieillissement de la population, la pression foncière qui aggrave la dépossession de la terre, la préservation de la langue, la protection de l’environnement, les transports, la place de la Corse en Méditerranée.

A moyen terme, il s’agit de donner à la Corse les moyens de traverser les nombreuses transitions de notre époque. Par exemple, l’élévation des taux du crédit d’impôt recherche et du crédit d’impôt innovation est, je le rappelle, une demande que l’Assemblée de Corse a votée le 30 septembre 2016 et incluse dans la proposition de Statut fiscal et social. C’est là tout l’enjeu de cette transition globale : soit nous la subissons, soit nous l’utilisons à notre avantage au service de l’intérêt collectif, de l’intérêt de tous. Et dans ce second cas de figure, nous n’avons pas d’inquiétude à avoir si nous maîtrisons nos orientations.

A long terme une société juste sera celle où tous les Corses auront accès à la production de richesses. Cela nous conduira à définir ce qui constitue notre bien commun. On peut penser, entre autres, à la santé, l’éducation, l’eau, l’énergie… Ce que nous n’accepterons pas c’est la confiscation de ces richesses par un petit nombre toujours plus riche, alors que la majorité de nos compatriotes s’appauvrissent.

Parce que ces ressources naturelles, culturelles, patrimoniales, matérielles ou immatérielles, que nous voulons protéger et valoriser, appartiennent à tous les Corses et resteront dans propriété collective.

À ringrazià vi.

Président de l’Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni



Discorsu di u Presidente Jean-Guy Talamoni* Sessione di l’Assemblea di Corsica
u 25 d’ottobre di u 2018

Care culleghe, cari culleghi,

S’hè chjosu un librone sta settimana. S’hè chjosu troppu prestu chì aviamu tante cose à amparà torna. L’averete capita, vogliu parlà di u giurnalistu, di l’amicu, Petru Mari. Vulerebbe chè no pensessimu forte à ellu è à i soi.

È pò, una nutizia piacevule, per elli micca per noi : una vita nova principia per Anne-Marie de Peretti è Paul Santini, agenti di u secretariatu generale, chì partenu in ritirata. Li ringraziemu per u so travagliu è li preghemu una bona strada ! Infine, accugliemu cù piacè à u secretariatu generale Paule Alibelli- Marcucci è Jean-Dominique Damiano, in carica rispettivamente di a cummissione di u sviluppu suciale è di a cummissione di e finanze. Ch’elli sianu i benvenuti.

A visita di Bruno Le Maire

Luni, hè venutu Bruno Le Maire in Aiacciu per parlà di l’avvene ecunomicu di a Corsica è prupone l’urientazione in favore di u sviluppu ecunomicu.

Per contu nostru, avemu dumandatu à u ministru di piglià e so distanze cù u raportu di l’Inspezione Generale di e Finanze, fundatu nant’à un’argumentazione falsa è cuntradittoria : a Corsica serebbe troppu ricca per pretende à un statutu fiscale specificu ma, in lu frattempu, serebbe troppu povera per pudè ammaistrà a so fiscalità.

Avemu difesu l’idea chì stu raportu ùn pudià custituisce u zocculu di a futura pulitica fiscale di a Corsica è riafirmatu a necessità di un statutu fiscale è suciale. In fin di contu, Bruno Le Maire hà largamentu scartatu u raportu nucivu di l’IGF è avemu cuminciatu à discute nant’à u cuntinutu di sta fiscalità particulare chè no dumandemu.

A sapete, avemu digià cuurdunatu a redazzione di un ducumentu in lu 2016. Mi pare esse un arnese di primura per cunduce a Corsica nant’à a strada di u sviluppu. Vogliu ramintà chì un statutu fiscale è suciale ùn hè un rigalu per i Corsi, ma a sola manera di risponde à e custrizzione di l’isulanità, di a demugrafia assai debule è di a geugrafia muntagnola di a Corsica, in cunfurmità cù l’articulu 174 di u trattatu nant’à u funziunamentu di l’Unione Auropea. Currisponde à i bisogni di ghjustizia di a sucetà corsa d’oghje è di quella chè no vulemu pè dumane.

Un statutu per l’imprese è i particulari

Stu statutu fiscale è suciale cuntene dispusizione per quelli chì intraprendenu. U so scopu hè di custruisce un circondu novu favurevule à u sviluppu di l’imprese è à a liberazione di l’energie di creazione. Cuntinueremu dunque à difende e nostre pruposte in u duminiu di a calata di e cariche, è di finanziamentu di l’investimentu.

In quant’à i particulari, stu statutu privede parechje misure per elli, da fà cresce u putere di cumprà è da cumpensà u costu di a vita. Avemu prupostu a calata di a « CSG » è di u « CRDS », a defiscalizazione di l’ore supplementare o a defiscalizazione di l’interessamentu percepitu da l’impiegati. Di sicuru, in lu quadru di u travagliu à vene cù u guvernu nant’à un statutu fiscale è suciale per a Corsica, e misure per i particulari averanu à esse rinfurzate di manera ch’elli ùn sianu micca cacciati da stu dispusitivu i Corsi chì anu oghje e più grande difficultà.

Un statutu quant’è suciale chè fiscale

A parte suciale di u statutu ùn hè a cumpensazione di e misure fatte per l’imprese è i cuntribuibili. Quessa, a face Emmanuel Macron sicondu principii è una visione di a sucetà ch’ùn spartimu mancu à pena. À contu nostru, ùn ci sò micca quelli chì tiranu a funa è i strascinenti da l’altru cantu. Per noi, ùn ci ponu esse rigali à i ricchi è à i rivinuti di u capitale d’un cantu è, da l’altru cantu, un pianu di lotta contru à a precarità, fattu solu pè appacià a so cuscenza. Per noi, ognunu pò esse impieghevule, ognunu hà una o parechje cumpetenze da fà valè è ognunu hà a so piazza in a sucetà. Ne simu cunvinti : ùn ci pò esse sviluppu ecunomicu senza ghjustizia suciale.

Cosa hè a ghjustizia suciale ? Per noi, vole dì dà à ognunu i mezi di pruduce ricchezze è benefizià di ste ricchezze. Ghjè creà e cundizione di un sviluppu per tutti. A nostra ambizione hè d’offre à tutti in ogni paese di Corsica, l’ugualità di e scianze di campà è di spannà si nant’à sta terra. A ghjustizia suciale ùn hè solu gestice l’urgenze di e situazione addisperate, ghjè migliurà e situazione di tutti i Corsi. A ghjustizia suciale ghjè u sviluppu umanu, vale à dì quandu u sviluppu ecunomicu currisponde à i bisogni di e donne è di l’omi chì campanu quì. I prugressi tennulogichi è ecunomichi ùn sò chè mezi da chì l’omi pudessinu sfruttà di manera cumpletta e so putenzialità è campà di modu pruduttivu, essendu ricunnisciuti.

È a ghjustizia suciale ùn pò micca esse spiccata da a nuzione di ricunniscenza.

U travagliu fattu da a cummissione « rivinutu di basa » ci hà subitu purtatu à fà un custattu : u sistema d’aiuti suciali costa assai à u livellu umanu. A so grande cumplessità, impedisce quelli chì ne anu bisognu u più à ghjunghje ci. Soprapiù, ùn ghjunghje micca à u so primu scopu, quellu di prutege i più debbuli è di fà turnà à a vita suciale quelli chì ne sò stati cacciati. Avemu dunque da perseguì a riflessione da fà pruposte realiste, cuncrete è adattate à u tissutu suciale isulanu. Ste pruposte puderebbenu esse integrate à u statutu fiscale è suciale s’ella hè d’accunsentu a nostra Assemblea.

Altru cartulare chè no purtemu in favore di u suciale: territoriu zeru disoccupatu à longu andà (TZCLD). Spartimu a filusufia di stu dispusitivu, quella chì cunsidereghja chì u capitale umanu hè u bè u più preziosu di un paese. Ma, stu capitale umanu hè dinù situazione cuncrete di donne è d’omi. A sapemu bè è, per quessa, a nostra Assemblea hà datu u fiatu à sta dimarchja è l’hà accumpagnata in tutta l’isula. Oghje stu prugettu interessa assai parechji territorii corsi. Era in Francardu u 12 d’ottobre per firmà a creazione di u copil di a cumunità di e cumune Pasquale Paoli presidata da Paulu Santu Parigi. 17 persone, à spessu alluntanate assai da l’impiegu, anu sceltu di participà à l’esperimentazione. À l’esciuta di sta dimarchja, truveranu tutte l’inclusione suciale è a ricunniscenza, vale à dì un cuntrattu di travagliu sodu è una paga.

Un statutu fiscale è suciale chì risponda à i bisogni di u presente è chì custruisce a sucetà di dumane

À cortu andà, aldilà di l’inclusione suciale è di u sustegnu à l’imprese, deve permette u statutu fiscale è suciale di supranà certe sfide d’oghje : l’invichjamentu di a pupulazione, a pressione nant’à u fundiariu, a preservazione di a nostra lingua, a prutezzione di l’ambiente, a piazza di a Corsica in u Mediterraniu. À mezu andà, si tratta di dà à a Corsica i mezi di francà e numerose evuluzione di a nostra epica. Per esempiu, vi vogliu ramintà chì a crescita di i percentuali di u creditu d’impositu ricerca è di u creditu d’impositu innuvazione hè una dumanda di l’Assemblea di Corsica. L’avemu vutata u 30 di settembre di u 2016 è integrata à u prugettu di statutu fiscale è suciale. Eccu tutta a primura di l’evuluzione glubale : sia ne suffremu, sia l’utilizemu à u nostru prufittu, à u serviziu di l’interessu cullettivu, di l’interessu di tutti. In stu casu custì ùn duvemu micca teme l’avvene sè no ammaistremu e nostre urientazione.

À long’andà, una sucietà ghjusta serà quella duve tutti i Corsi puderanu produce ricchezze.

Tandu, averemu à definisce cio chì custituisce u nostru cumunu. Si pò pensà, frà altru, à a salute, à l’educazione, à l’acqua è à l’energia… Ciò ch’ùn accetteremu micca hè a cunfiscazione di ste ricchezze da qualchidunu, sempre più ricchi mentre chì a magiurità di i Corsi s’impuverisce.

Perchè ste risorse naturale, culturale, materiale ò immateriale, chè no circhemu à prutege è à valurizà, sò di tutti i Corsi è ci anu da stà in una pruprietà cumuna.

 

À ringrazià vi.

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